Trop occupé a détourner le fait que vous êtes nombreux dans les rues, que les français en ont gros sur la patate, mais que notre cher président va passer un repos mérité au fort de Brégançon, sachez qu'il se passe quelques choses d'important, de l'autre côté de la planète, plus particulièrement, en Chine !
Une hémorragie sur l'indice Hang Seng Tech à la bourse de Hong Kong, s’est transformé en trois journées rouge sang sur les marchés chinois cette semaine. Les investisseurs étrangers ont fui le marché en masse, poussés par la réglementation impitoyable imposée par le gouvernement chinois à divers secteurs du pays.
Mercredi, le marché boursier de Hong Kong a enfin pu respirer un peu. Le Hang Seng a clôturé avec une hausse de 1,54%. À Shanghai, la bourse a clôturé toujours dans le rouge, avec une baisse de 0,54 %. Il semble que les choses commencent à se calmer après les journées chaotiques de ces derniers jours.
Entre-temps, depuis février, au moins 1.000 milliards (1 billion) de dollars d’actifs sur les marchés chinois sont partis en fumée. Et ce chiffre ne reflète que les pertes dans les secteurs de la technologie et de l’éducation. Bloomberg parle même d’une perte totale de 1,5 billions de dollars sur les marchés chinois au cours des trois derniers jours.
« La Chine veut dicter ce qui peut être fait avec les bénéfices des entreprises »
Les critiques occidentales sur le comportement du gouvernement chinois sont, bien entendu, incessantes.
« Il n’est pas difficile de conclure que Xi Jingping, le président de la Chine, a décidé que le capitalisme n’est tout simplement pas pour la Chine. Les dirigeants du pays veulent nationaliser sévèrement les industries en plein essor et dicter ce qui peut être fait avec les bénéfices », écrit William Pesek, journaliste à Forbes, dans un article d’opinion.
M. Pesek illustre la façon dont le gouvernement chinois prépare le krach boursier depuis l’année dernière : « En novembre, le gouvernement a décidé de bloquer la plus grande introduction en bourse jamais réalisée. Celle de Ant Group, de Jack Ma, qui valait 37 milliards de dollars. Les régulateurs ont affirmé qu’ils agissaient ainsi par prudence. Ils voulaient que la réglementation soit prête à limiter les risques pour le système financier. Quelle coïncidence qu’ils l’aient fait après que Ma ait critiqué Pékin. »
« Le 30 juin, Didi (une société de livraison de nourriture qui est la réponse chinoise à Uber) a envisagé une introduction en bourse de 4,4 milliards de dollars à la Bourse de New York. Quelques jours plus tard, les régulateurs sont intervenus pour rappeler aux investisseurs qui tirait les ficelles. Ils ont forcé les magasins d’applications à supprimer Didi et ont lancé une « enquête de cybersécurité » sur la société », poursuit M. Pesek.
Il est grand temps pour Xi d’expliquer aux investisseurs quel est son plan
La façon dont l’administration Xi s’est comportée ces derniers jours diffère énormément de la façon dont cette même administration a géré le krach boursier chinois de 2015.
À l’époque, la bourse de Shanghai a chuté de 30% en l’espace de quelques semaines, et les gens de Wall Street ont commencé à la ressentir. Xi et son équipe se sont alors pleinement lancés dans une politique d’urgence. Les taux d’intérêt ont été abaissés, les limites de l’effet de levier ont été assouplies, les introductions en bourse ont été supprimées et la négociation des actions de milliers d’entreprises a été temporairement interrompue.
« Un appel au patriotisme a été lancé aux citoyens chinois, et cela a fonctionné. L’année suivante, le marché connaissait à nouveau une croissance saine », explique M. Pesek.
Alors pourquoi Pékin a-t-il procédé de manière complètement différente cette fois-ci ? « Plus la Chine cible ses milliardaires innovants, qui créent de bons emplois, plus il lui sera difficile de combler elle-même le fossé de la pauvreté. Si Xi a vraiment un plan, il doit de toute urgence expliquer aux investisseurs étrangers à quoi il ressemble », conclut M. Pesek.