lundi 31 octobre 2022

MINIVER

 Facebook et Twitter ont créé des portails spéciaux permettant au gouvernement de demander rapidement le retrait de contenu. Les portails, ainsi que les ONG partenaires, avaient l'habitude de censurer un large éventail de contenus, y compris des comptes parodiques évidents et des contenus en désaccord avec la politique gouvernementale en cas de pandémie.

Les e-mails et les documents montrent une étroite collaboration entre le DHS (Department Homeland Security, le département de la sécurité intérieur) et le secteur privé. Vijaya Gadde de Twitter (renvoyé par Elon Musk la semaine dernière) a rencontré mensuellement le DHS pour discuter des plans de censure. L'exécutif de Microsoft a envoyé un SMS au DHS : "Les plates-formes doivent se familiariser avec le gouvernement"
Comment le DHS justifie-t-il l'évolution de sa mission, passant de la lutte contre les groupes terroristes étrangers à la surveillance de la "désinformation" nationale sur les réseaux sociaux ? Des documents de planification divulgués montrent que l'agence affirme que les fausses informations sont une source de radicalisation et de violence.
Plus tôt cette année, le DHS a lancé un "Conseil de gouvernance de la désinformation" largement critiqué, qu'il a ensuite fermé à la suite de critiques. Mais le même programme perdure avec la sous-agence du DHS "CISA" qui soutient que la désinformation est une menace pour les "infrastructures critiques" américaines
Le projet d'examen quadruple du DHS, qui planifie la politique de l'agence, qui nous a été divulgué, montre une concentration croissante sur le MDM (misinfo, désinfo, malinfo) pour protéger la patrie contre la propagation de "récits toxiques". La façon dont l'agence définit les fausses informations et les récits prioritaires n'est pas claire.
Un responsable du DHS travaillant sur la désinformation a noté, lors d'une discussion stratégique interne, que l'agence devrait utiliser des organisations à but non lucratif tierces comme "centre d'échange d'informations pour éviter l'apparition de propagande gouvernementale".

https://www.documentcloud.org/documents/23131362-june-22-2022-draft-cisa-report

POLEMIQUE

 Bataille de tweet sur l'agression du maris de la chef de fil des démocrates et présidente de la chambre des représentant Nancy Pelosi.

Suite à l'agression chez lui, dans sa maison de Californie, c'est l'émoie généralisé du côté des progressistes sur lesquels on hésite pas à insister sur le fait que l'auteur, est un déséquilibré de chez les Qanon (donc pro Trump). 

Sauf que dans la joute, vrai ou faux, c'est introduit l'information que le dit maris, n'était pas seul ! ! ! ! Voir même était alcoolisé.

Le fait est que fake ou info, il y a étrangement pas de contradiction à cette information. Pire, beaucoup s'intérroge sur le fait que, les autorités semblent penser que c'était Nancy Pelosi elle même qui était visé, mais n'étant pas là, c'est son maris qui a tout prit.... mais et surtout.... comment un homme à t-il pu pénétré dans une demeure d'une personnalité non négligeable ? N'y avait il donc pas de sécurité ? Etrange lorsqu'on sait que les américains sont très prévoyant en ce qui concerne la sécurité des personnalités, surtout lorsqu'il s'agit de proche de personne institutionnellement sensible !


GRENOBLE

 


TAPER DANS LA CAISSE

 Retraites: l'État veut «se servir dans les caisses» de l'Agirc-Arrco, accusent des parlementaires.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/retraites-l-etat-veut-se-servir-dans-les-caisses-de-l-agirc-arrco-accusent-des-parlementaires-20221029

NI UNE NI DEUX

 

Un jeu de chantage réciproque entre gel des ventes d’armes US et soutien à l’Ukraine

Les médias d’État saoudiens ont annoncé samedi que le royaume allait fournir 400 millions de dollars d’aide humanitaire à l’Ukraine, suite à un appel téléphonique vendredi entre le prince héritier Mohammed Ben Salman et le président Volodymyr Zelensky.

L’Agence de presse publique Saoudienne [SPA] a déclaré à propos de cet appel :

« Le prince héritier a exprimé la volonté du royaume de poursuivre les efforts de médiation et de soutenir tout ce qui contribue à la désescalade », en référence à l’invasion de l’Ukraine qui dure depuis plus de sept mois.

La date de cette nouvelle aide suscite des interrogations au moment où le Congrès américain appelle de plus en plus à geler toutes les nouvelles ventes d’armes et d’équipements militaires à Riyad et alors que la Maison Blanche a confirmé il y a quelques jours à peine que le président Biden allait réévaluer les liens avec l’Arabie saoudite.

Anti-missile Patriot Américain

Des tensions sur fond de réduction de la production de pétrole Saoudien

« Nous sommes en train de revoir notre position ; nous allons surveiller de très près, discuter avec nos partenaires et les parties prenantes », a déclaré mardi le porte-parole du département d’État, Ned Price, après que les Saoudiens ont ouvert la voie en amenant les principaux producteurs de pétrole à réduire leur production, ce qui est crucial à l’approche des élections de mi-mandat aux États-Unis.

Comme le rapporte la chaîne Al Jazeera, qui a assisté à la conférence de presse de Price :

M. Price a ajouté que le président Biden avait évoqué la nécessité de « recalibrer » les liens avec l’Arabie saoudite pour mieux servir les États-Unis. Une position qui, selon lui, a été rendue évidente par les réductions de pétrole récemment annoncées [par les Saoudiens].

« Notre principe directeur sera de veiller à garantir que cette relation serve nos intérêts. Il ne s’agit pas d’une relation bilatérale qui a toujours servi nos intérêts », a déclaré M. Price.

 

Graphique via Al Jazeera : Réserves de pétrole des membres de l’OPEP
L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole comprend 13 pays qui possèdent environ 80 % des réserves mondiales prouvées de pétrole brut.

Les Américains accusent, les Saoudiens menacent

Dans une dernière déclaration, M. Price est allé jusqu’à accuser l’OPEP de foncièrement soutenir l’agression de la Russie en Ukraine « contre les intérêts du peuple américain ».

Actuellement, le sénateur Chris Murphy et le représentant Ro Khanna sont à la tête d’une initiative du Congrès visant à obtenir le retrait des systèmes de missiles antiaériens avancés que le Pentagone a stationnés en Arabie saoudite, et leur transfert en Ukraine.

Le sénateur Murphy a annoncé dans un communiqué jeudi :

« Depuis plusieurs années, l’armée américaine a déployé des batteries de défense antimissile Patriot en Arabie saoudite pour aider à défendre les infrastructures pétrolières contre les attaques de missiles et de drones. Ces systèmes avancés de défense aérienne et antimissile devraient être redéployés pour renforcer les défenses des alliés de l’OTAN du flanc est, comme la Pologne et la Roumanie – ou transférés à nos partenaires ukrainiens. »

Traduction:
Le prince saoudien Saoud al-Shaalan, proche de MBS, a tenu ces propos [vidéo en français/anglais] suite aux critiques des démocrates sur la hausse du prix du pétrole :
« Pour quiconque défie l’existence de ce peuple et de ce royaume, nous sommes tous un projet de Djihad et de martyr pour la patrie et pour Dieu . »

En tant que membre de la commission sénatoriale des affaires étrangères, M. Murphy a également prêté sa voix aux appels en cours visant à « geler toute nouvelle aide militaire à l’Arabie saoudite », ce qui pourrait avoir un impact sur la vente et le transfert en cours de missiles air-air avancés de moyenne portée (AMRAAM) à Riyad, sur la base d’un contrat précédemment approuvé de 650 millions de dollars.

dimanche 30 octobre 2022

PROVOCATION

 

L'évènement militaire de ce 29 octobre 2022 est une nouvelle série d'attaques ukrano-atlantistes réalisées contre la base navale de Sébastopol en Crimée.

Je ne reviendrai pas ici sur la stratégie exponentielle d'équipement des pays occidentaux au profit des forces armées ukrainiennes, mais bien ici sur la stratégie d'engagement des forces de l'OTAN sur le théâtre d'opérations russo-ukrainien et qui vient de franchir ce 29 octobre 2022 un nouveau cap, avec une série d'attaques contre la base de la flotte russe de la Mer Noire, à Sébastopol.

Cette nuit une vague de drones aériens (entre 12 ou 16 selon les sources) a attaqué sans succès la base de la flotte de la Mer Noire, abattus par la défense antiaérienne de Sébastopol.

L'artillerie antiaérienne de Sébastopol en action

Plus tard, aux premières heures matinales, une seconde attaque a été lancée, cette fois avec des drones marins dont certains ont réussi à traverser la défense russe pour toucher 2 bâtiments de surface : la frégate lance missiles de classe 11356R "Amiral Makarov, qui a été endommagée ainsi que le dragueur de mines "Ivan Golubets" qui escortait les exportations céréalières quittant Odessa. En outre une digue du port a été également touchée dans la baie voisine de Yuzhnaya.

Il s'avère dès à présent que cette attaque contre la base navale russe de Sébastopol a été non seulement faite avec l'assistance d'un soutien aérien électronique de l'OTAN, mais également avec des drones d'attaque marins britanniques, très vraisemblablement pilotés à distance par des spécialistes de sa majesté le roi de la perfide Albion.

Attaque des drones marins britanniques 

Alors que les propagandistes pro-russes racontaient comme à leur habitude ridiculement contre productive que tous les drones avaient été abattus, ou pire que les fumées qui s'élevaient sur la côte étaient celles de pneus brulés pour un exercice des mobilisés, les propagandistes ukro-atlantistes tentaient de nous faire croire que la flotte de la Mer Noire n'existait plus, pour apporter plus de crédit à une victoire médiatique certaine.

Ce qui est sûr, c'est que l'OTAN est ici l'acteur principal des attaques, tout comme lors de celle contre le croiseur Moskva le 13 avril dernier et qui devait provoquer son naufrage. 

1 / L'assistance aérienne électronique 
Les aéronefs de renseignement de l'OTAN reniflent le conflit depuis 2015, des drones d'observation stratégiques ou avions de guerre électronique, de plus en plus fréquents et en plus grand nombre, jusqu'à assurer une permanence quotidienne le long des frontières russes et de la ligne du front du Donbass pendant 8 ans. Le Pentagone a reconnu plusieurs fois que les informations collectées par ses ressources aériennes mais aussi satellitaires été transmises à l'Etat-Major ukrainien lorsqu'elles le concernaient.

Depuis février les aéronefs de l'OTAN qui, au dessus de l'Ukraine, ont passé le relais à une constellation de satellites militaires et privés, se sont repliés dans l'espace international de la Mer Noire ou ceux de pays de l'OTAN (Pologne, Roumanie, pays baltes etc)

Ainsi, au même moment que se déroulaient les attaques contre Sébastopol, des aéronefs de l'OTAN étaient en mission dans le même secteur !


2 / L'armement spécialisé de l'OTAN
Concernant les drones marins qui ont atteint leurs cibles, ce ne sont pas des armes ukrainiennes, comme l'étaient par exemple les missiles anti-navires "Neptune" qui ont frappé le "Moskva" en avril, mais des drones "high tech" de la Royal Navy.


A priori le type de drone utilisé est un modèle de drone "ultra" perfectionné de conception britannique et il 
est hautement improbable que le service et l'usage parfaitement maitrisés soient assuré par des opérateurs ukrainiens, mais bien par des spécialistes de l'OTAN.

Comme pour les drones aériens, plusieurs drones marins semblent avoir été lancés vers leurs cibles certainement pour obtenir plus d'effet destructeur mais aussi saturer les systèmes de défense russe et réussir pour quelques uns d'entre eux à traverser leurs boucliers. 

Ici un drone marin britannique qui a été détruit
par un hélicoptère MI 8 des gardes côtes russes 

De la co-belligérance à la belligérance 

Non loin de la Crimée se trouve la base d'Ochakov (dans l'embouchure du Boug Méridional à l'Ouest de Kherson) qui abrite le "73ème centre des opérations spéciales maritimes", qui avant février était encadré par environ 300 membres des SBS et SAS britanniques, officiellement "instructeurs". Cette base officieuse de l'OTAN a ouvert en 2017 et je doute fort que tous les SBS soient partis en février !

En réaction à cette nouvelle attaque contre Sébastopol, la Russie a décidé de suspendre sa participation à "l'accord sur les céréales" et a interpeller l'ONU au sujet de cette attaque d'aujourd'hui et celle contre les North Stream I et II de la Baltique qui portent sans conteste la signature de l'OTAN dans leur exécution et constituent donc de facto un "casus belli" contre la Russie.

L'OTAN participe directement depuis avril à des attaques "ukrainiennes" contre les ressources et les forces russes, avec une probabilité croissante devenue aujourd'hui certitude. Quelle sera la réponse de la Russie sachant qu'elle a été déjà promise en cas de ce type de scénario. 

Moscou se doit de réagir vite et fort car sinon les discours forts du Kremlin sur la défense forte du sanctuaire national se dégonfleront comme des ballons de baudruche, invitant les ukro-atlantistes à pousser toujours plus loin dans l'inadmissible leurs attaques provocatrices. 

Le temps des "opérations spéciales" est bel est bien terminé, celui de la guerre doit commencer !

Erwan Castel https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/10/lotan-en-guerre-contre-la-russie.html

LA BOUGEOTE

 Un mouvement de grève a débuté samedi dans le vaste secteur de la métallurgie et de l'électroindustrie en Allemagne, à l'appel du puissant syndicat allemand IG Metall, qui demande une augmentation des salaires. Des «grèves d'avertissement» ont rassemblé plus de 2000 personnes samedi, selon des communiqués publiés par les différentes sections régionales de l'organisation.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/allemagne-debut-du-mouvement-de-greve-dans-l-industrie-20221029

LE REVE

 Ils en rêvent depuis des lustres. Mettre la main sur le pactole des retraites françaises.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/retraite/on-vous-explique-la-polemique-sur-blackrock-ce-fonds-d-investissement-soupconne-de-vouloir-imposer-la-retraite-par-capitalisation-en-france_3743427.html

samedi 29 octobre 2022

STRATEGIE

 Eh bien, nous y sommes enfin : les actions sont officiellement négociées sur la base des titres de guerre nucléaire.

Il y a quelques instants, dans le cadre de son discours très suivi, Vladimir Poutine a semblé minimiser la probabilité d’une attaque nucléaire en Ukraine :

  • POUTINE : AUCUNE RAISON POLITIQUE OU MILITAIRE POUR UNE ATTAQUE NUCLÉAIRE EN UKRAINE

Ce qui, cependant, est plus que ce que l’on peut dire des États-Unis.

Comme Bloomberg vient de le rapporter, la nouvelle stratégie de défense nationale du Pentagone rejette les limites d’utilisation des armes nucléaires défendues depuis longtemps par les défenseurs du contrôle des armements (et, dans un passé pas si lointain, par Joe Bide) en invoquant les menaces croissantes de la Russie et de la Chine.

« Dans les années 2030, les États-Unis seront, pour la première fois de leur histoire, confrontés à deux grandes puissances nucléaires en tant que concurrents stratégiques et adversaires potentiels », a déclaré le ministère de la défense dans le document tant attendu publié jeudi. En réponse, les États-Unis « maintiendront une barre très élevée pour l’emploi de l’arme nucléaire » sans exclure l’utilisation de ces armes en représailles à une menace stratégique non nucléaire contre le territoire national, les forces américaines à l’étranger ou les alliés.

Dans un autre retournement de situation pour l’occupant sénile du sous-sol de la Maison Blanche, Biden s’était engagé, lors de sa campagne présidentielle de 2020, à déclarer que l’arsenal nucléaire américain ne devait être utilisé que pour dissuader ou riposter à une attaque nucléaire, une position bénie par les démocrates progressistes et honnie par les faucons de la défense. Mais, comme pour toutes les autres positions du menteur pathologique qui surpasse même Trump dans le département des contrevérités, celle-ci vient d’être renversée, car « l’environnement de la menace a radicalement changé depuis lors » et la stratégie du Pentagone a été forgée en coopération avec la Maison Blanche qui a fait volte-face.

Dans un geste étonnant qui devrait – ou plutôt « devrait » – susciter l’indignation des soi-disant progressistes, mais qui, au mieux, entraînera des lettres de rétractation très sévères, le rapport nucléaire qui fait partie de la stratégie plus large a déclaré que l’administration Biden a examiné sa politique nucléaire et a conclu que les politiques « Pas de première utilisation » et « Objectif unique » « entraîneraient un niveau de risque inacceptable à la lumière de la gamme de capacités non nucléaires développées et mises en service par les concurrents qui pourraient infliger des dommages de niveau stratégique » aux États-Unis et aux alliés.

En attendant…

Le document sur la stratégie nucléaire ne précise pas quelles menaces non nucléaires pourraient entraîner une réponse nucléaire américaine, mais les menaces actuelles comprennent les armes hypersoniques que possèdent la Russie et la Chine et contre lesquelles les États-Unis n’ont pas encore de défense éprouvée.

En revanche, il précise, dans les termes les plus forts, ce qui arriverait à une autre puissance nucléaire, la Corée du Nord, si elle lançait une attaque nucléaire contre les États-Unis, la Corée du Sud ou le Japon. Cette action « entraînera la fin de ce régime », précise le texte. Les armes nucléaires américaines continuent de jouer un rôle dans la dissuasion des attaques nord-coréennes.

Ainsi, les brillants esprits néoconservateurs à l’origine du rapport ont conclu qu’il était préférable d’instiller la crainte de représailles nucléaires disproportionnées, rendant ainsi une attaque nucléaire pure et simple beaucoup plus probable (si les États-Unis vous bombardent de toute façon, autant y aller à fond).

Dans ce document, qui a été rédigé bien avant l’invasion, le Pentagone affirme que la Russie continue de « brandir ses armes nucléaires à l’appui de sa politique de sécurité révisionniste », alors que son arsenal moderne devrait encore s’accroître. En d’autres termes, le Pentagone savait ce que Poutine allait faire avant même qu’il ne le fasse et cela a défini la révision spectaculaire du dispositif nucléaire américain. Presque comme si le Pentagone avait dirigé toute la séquence des événements…

Entre-temps, la Chine reste le « concurrent stratégique le plus important des États-Unis pour les décennies à venir », a déclaré le secrétaire à la défense Lloyd Austin dans une lettre présentant la nouvelle stratégie de défense. Il a cité les « actions de plus en plus coercitives de la Chine pour remodeler la région indo-pacifique et le système international en fonction de ses préférences autoritaires », alors même qu’elle modernise et développe rapidement son armée. Selon le document de stratégie nucléaire, la Chine souhaite disposer d’au moins 1 000 ogives nucléaires livrables d’ici à la fin de la décennie, et affirme qu’elle pourrait les utiliser à « des fins coercitives, y compris des provocations militaires contre les alliés et partenaires des États-Unis dans la région ».

La stratégie nucléaire affirme les programmes de modernisation, y compris le remplacement en cours de la triade nucléaire air-mer-terre américaine vieillissante. Parmi ces programmes figurent le sous-marin nucléaire ICBM de classe Columbia de la marine, le remplacement de l’ICBM terrestre Minuteman III, la nouvelle arme à longue portée à lanceur aérien et les avions de combat F-35 pour l’Europe transportant des armes nucléaires.

L’examen a confirmé les rapports précédents selon lesquels le Pentagone va retirer la bombe à gravité B83-1 et annuler le programme de missiles de croisière lancés en mer. Mais la révision approuve une arme navale controversée de l’ère Trump, l’ogive nucléaire à faible rendement W76-2 lancée par sous-marin, qui est décrite comme fournissant « un moyen important de dissuader une utilisation nucléaire limitée ».

Le rapport stratégique plus large a également offert des critiques gentiment formulées sur les principaux programmes d’armement américains, qui ont souvent des années de retard sur les plans et des milliards de dollars de plus que les budgets initiaux.

« Notre système actuel est trop lent et trop axé sur l’acquisition de systèmes qui ne sont pas conçus pour relever les défis les plus critiques auxquels nous sommes actuellement confrontés », a déclaré le Pentagone. Il a appelé à davantage de « systèmes ouverts qui peuvent rapidement intégrer des technologies de pointe » tout en réduisant les problèmes d’ »obsolescence » et de coûts élevés.

Les documents stratégiques du Pentagone ont été envoyés au Congrès sous forme classifiée en mars afin qu’ils soient pris en compte lors de l’approbation par le Congrès du budget de la défense de l’exercice 2023.

* * *

Alors, comment négocier tout cela ? Eh bien, l’instinct initial, maintenant que les gros titres sur la guerre nucléaire sont lancés, est qu’il est peut-être temps de vendre… mais comme Art Cashin l’a si bien dit il y a quelque temps« Ne pariez jamais sur la fin du monde, car cela n’arrive qu’une fois ».

Maintenant, grâce à l’administration Biden, cet événement « qui n’arrive qu’une fois dans une vie » est d’autant plus proche de se produire.

Aube Digitale https://www.aubedigitale.com/dans-un-etonnant-revirement-de-strategie-le-pentagone-nexclura-plus-lutilisation-darmes-nucleaires-contre-une-menace-non-nucleaire/

vendredi 28 octobre 2022

HUNTER

 


Avec le Midterm, c'est aussi le destin de la dynastie Biden qui va être mis à mal. Le fils Hunter en particulier qui depuis des mois, devrait être inculper pour négligences et autres délits fiscaux, sans parler de liens mis en évidence avec l'Ukraine et les laboratoires du cru, qui devraient partir sous le tapi. Mais les senateurs Chuck Grassley et Ron Johnson viennent de relancer l'affaire avec un rapport de 220 pages.... croustillants 

https://t.me/strategieduchoc1/29263


Rappel des faits pour ceux qui n'auraient pas suivi.

Dans la guerre entre les progressistes et Trump, ce dernier en pleine campagne présidentielle de 2020, a balancé quelques histoires concernant le fils Biden, Hunter Biden. Très vite, certains médias se sont intéressés au cas et avec certaines aides anonymes (au sein du FBI pour ne pas le nommer) on a très vite pu constater des choses croustillantes.

Dans un premier temps, des liens avec l'Ukraine. Celle de Maïdan, qui a permis au fils Biden de rentrer dans le business de l'entreprise publique ukrainienne de gaz naturel Burisma en tant que consultant à 1 million de dollars par an. Et cela, moins d'un mois après que son père, alors vice-président, ait rencontré les dirigeants de Burisma en avril de la même année, pour des contrats lucratifs. Hasard ?

Dans un deuxième temps, des liens avec le conseil d'administration du fonds d'investissement privé basé en Chine, Bohai Harvest RST of Shanghai Equity Investment Fund Management Co. avec une participation de 10 %. Mais là encore, il est une tradition dans les présidence américaine, que les filles et fils de, soient souvent utilisés pour être mis en place dans des fonctions "familiales d'intérêts". 

Dans un troisième temps, un lien avec un accord entre l'autorité de Kiev et l'USAID et le CDC américain, avec le soutien du philanthrope libéral George Soros, pour la création de 31 laboratoires sur 14 sites en Ukraine, liés à, selon certaines sources, des déploiements de recherches biologiques, sous couvert d'un principe de "gain d'intérêt" défendu d'ailleurs par le Professeur Fauci lui même, dans des mails révélés lors d'une commission parlementaire. 

Et enfin, le quatrième temps, le plus retentissant, le fameux portable laisser en réparation dans une officine, et dont le propriétaire, s'apercevant des contenus "forts compromettants", en rendra compte aux FBI qui dans un premier temps, n'à apparemment pas pris au sérieux la chose, laissant donc le dit technicien faire des copies et les envoyer à des médias indépendants, qui ont finalement fait remuer les brancards dans le FBI, qui à finalement récupérer le dit portable. Sauf que trop tard, des documents et des vidéos ont finit par être publier sur le web. L'administration fédérale allait devoir "enquêter" sur l'affaire, jusqu'à ce qu'une commission parlementaire soit constituée pour réclamer des éclaircissements au FBI sur les boulettes de cette affaires. Boulettes qui s'accumulent, lorsqu'à la question "êtes vous en possession de ce portable et de son contenu", un responsable du FBI à admit qu'ils étaient incapables de dire, ou ce trouvait actuellement ce portable (pour ne pas dire, disparu). 

D'ou la raison que Joe Biden tente à chaque fois de détourner le fait, en convainquant l'opinion que ces histoires sont les résultats de propagandes russes, conséquences à l'aide "soupçonnée" qu'à pu bénéficier Trump dans sa campagne de la part du Kremlin. Lien qui évidemment, après moultes enquêtes et auditions parlementaires, n'à jamais pu être établit, prouvé, ou démontré. 

Seulement voilà, l'étau se resserre de plus en plus, et Joe Biden va devoir accepter au minimum de laisser son fils répondre à la justice, qui sera clémente de ne pas aller trop loin quand même, comme cela l'à été avec l'affaire Ghislaine Maxwell ou dès le début de la session devant de tribunal, la présidence de ce dernier avait bien stipulé au jury qu'on ne traitait "que" les plaintes en question, et non les liens avec l'affaire Jeffrey Epstein, pour éviter justement d'ouvrir une boîte de Pandore.

Même si l'on assiste à une guerre médiatique pour tenter de faire passer cette affaire auprès de l'opinion, comme étant "sans intérêt".

SCENARIO

 

Pourquoi Poutine va (quoi qu’en disent les Occidentaux) gagner la guerre

Malgré ce que beaucoup de gens pensent, Poutine devrait logiquement finir vainqueur de cette guerre, d'abord, parce que nous lui avons donné les armes dont il se sert aujourd'hui, ensuite parce qu'il en a bien d'autres en réserve, qu'il n'utilise pas encore, enfin parce que la Russie ne peut pas se permettre de perdre cette guerre.

Essayons de justifier ce titre un peu provocateur. ! Nous avons trop tendance, propagande américaine oblige, à ne pas regarder cette guerre avec les yeux froids du géopoliticien, mais à y plaquer nos souhaits occidentaux.

Le président russe joue du fait que nous le méprisons

Poutine le sait, qui se sert de ce biais, consistant de notre part à le minimiser en permanence, comme un moyen de masquer ses forces et ses intentions. C’est la première des armes que nous avons mises (et nous continuons à le faire) à sa disposition : le prendre pour un imbécile, et prendre les russes pour des incompétents (1).

Ceci est vrai sur le plan économique, par exemple. Chacun a compris, aujourd’hui, que nous avons donné nous-mêmes à Poutine l’arme des sanctions qui s’est retournée contre nous. En effet, l’un de ses objectifs, et non des moindres, était de trouver un levier sur nos populations occidentales, pour nous monter contre nos propres gouvernements. Pour faire fonctionner ce levier, il n’a même pas eu besoin d’activer une menace de coupure d’énergie, ni de la mettre en oeuvre. Nous l’avons fait nous-mêmes !

De même, sur le plan diplomatique, il savait, comme tous les chefs d’Etat, que la multipolarisation du monde était en marche depuis longtemps (2). Il a fallu que nous mettions, à l’ONU, l’ensemble des pays de la planète au pied du mur, en exigeant d’eux qu’ils votent les sanctions, pour les obliger à choisir leur camp. Ils n’ont pas choisi le nôtre (3). Funeste décision de notre part. En effet, au lieu de les forcer à se positionner contre nous, et alors qu’ils ne peuvent plus, maintenant, revenir en arrière, il aurait fallu les « travailler au corps » discrètement, et chacun à leur tour, pour isoler les Russes patiemment. Nous avons fait le contraire, et avec quelle maladresse !

Nous avons enfermé l’Ukraine dans une doctrine défensive

Sur le plan militaire, nous (4) avons, depuis 2014, enfermé l’Ukraine dans une doctrine défensive (5), les empêchant ainsi de manoeuvrer. C’est bien à cette doctrine que l’on doit le fait que les russes aient conquis, avec une armée bien inférieure en nombre (ce qui est un comble !) 25% d’un pays plus grand que la France en quelques mois. Depuis la bataille d’Izioum, la doctrine occidentale a changé. Elle est devenue manoeuvrante et offensive, mais c’est évidemment trop tard. La « raspoutitsa » va venir, puis les grands froids, gelant les choses pendant l’hiver. Si les troupes otaniennes (6) profitent de ces derniers moments pour engranger le plus de terrain possible (7), ces pertes, pour les russes, ne sont pas considérés comme stratégiques. Au contraire, si elles permettent de fixer des troupes ennemies hors du front principal, elles servent au final leurs objectifs. Pour eux, c’est le cœur du Donbass (Bakmout, puis Slaviansk et Kramatorsk) qui doit tomber. Ils pensent sans doute que dès qu’ils auront intégré leurs nouvelles troupes (300.000 soldats au minimum), ils reprendront facilement, au cœur de l’hiver, ce qu’ils ont perdu.

Mais le « Graal », le plus beau cadeau que nous avons pu faire à Poutine, c’est ce que nous considérons, avec beaucoup de fierté, comme notre principale victoire : notre « carpet bombing » (8) médiatique qui, pensons-nous, noie Poutine et les siens sous un tombereau de sarcasmes, de mépris, de honte et de haine. Une idée « magique » (qui doit marcher essentiellement parce que nous y croyons), et en réalité une hystérie. Car il suffit de réfléchir un peu pour se rendre compte de l’erreur commise . En effet, en faisant cela, nos politiques, analystes et journalistes zélés ne se sont pas rendus compte qu’ils ne convainquaient, parmi les opinions occidentales, que ceux qui étaient déjà convaincus, mais surtout, qu’ils donnaient à Poutine l’arme dont il avait le plus besoin : la possibilité de faire comprendre à sa propre opinion que sa guerre n’était pas une guerre de conquête étrangère, de la Russie contre l’Ukraine, mais bien une guerre existentielle, de défense intérieure contre un camp occidental qui veut la ruine définitive de son pays et de ses habitants. Ainsi, il était fondamental que les russes ne se considèrent pas comme des américains au Sud Vietnam, mais bien comme le Nord Vietnam.

“Il était fondamental que les Russes se considèrent non pas comme des Américains au Sud-Vietnam mais comme le Nord-Vietnam”

On sait à quel point la mobilisation générale d’un pays pour la guerre est toujours une tâche extrêmement délicate (9). Poutine le savait mieux que personne, raison pour laquelle il n’avait mobilisé, pour la première partie de cette opération, aux côtés des forces du Donbass, que l’armée professionnelle, les tchétchènes et les « privés » de Wagner. En mobilisant trop tôt ses conscrits ou même sa réserve, alors que son opinion n’était pas suffisamment préparée et « polarisée », il aurait risqué un retour social et politique très dangereux. Pour nous, il eût été  absolument fondamental, là encore, de ménager les russes, et même Poutine, afin de ne pas créer ou renforcer ce « lien patriotique » entre lui et son peuple. Pour convaincre les russes de « ne pas y aller », nous devions surtout « faire profil bas », afin de les assurer du fait a) qu’ils n’avaient rien à craindre de nous et que nous n’étions pas leurs ennemis, b) que Poutine s’était fourvoyé dans une guerre inutile contre un occident pacifique. Or nous avons fait exactement le contraire. Nous en avons fait tellement (10) que nous avons définitivement convaincu les russes de notre projet génocidaire à leur égard. De ce fait, la populatité de Poutine n’a jamais été aussi forte. Au départ, il était surtout suivi par les géopoliticiens de son entourage, une partie de son armée et la frange la plus nationaliste de l’opinion. Aujourd’hui, il a derrière lui, mis à part certains des oligarques qui resteront toujours atlantistes, un pays entier de 144 Millions d’habitants. Bien joué de notre part. Pour donner de la force à notre adversaire, rien ne pouvait être pire !

Maintenant que le mal est fait, Poutine tient (enfin !) la justification principale dont il avait besoin (11). Il a pu, fort logiquement, russifier les territoires de la future Novorossia (12), et appeler, dans un premier temps, les réservistes, avant de mobiliser demain, si nécessaire, la conscription. Avec les 24 millions de soldats mobilisables, il dispose d’une puissance colossale, dans une guerre où ce ne sera pas, en finale, la technique qui règlera la chose, mais la capacité à engager ses hommes, ce que l’occident ne fera jamais tant que la guerre militaire restera circonscrite à l’Ukraine. Et Poutine fera tout pour que ce soit le cas.

Et puis, il y a tout ce dont la Russie ne s’est pas encore servi

Mais il a encore à sa disposition bien d’autres armes, dont il ne s’est pas encore servi :

Il vient d’en donner un aperçu en détruisant, en quelques jours, à peu près 50% du potentiel électrique de l’Ukraine. Pourquoi a-t-il fait cela, et pourquoi maintenant ? Nous avons oublié, là aussi, que nous nous trouvions face à l’une des plus importantes armées du monde, et nous avons pris pour de la faiblesse ou de l’impuissance le fait qu’il reste à ce point « en-deçà de la main », comme s’il ne pouvait pas être plus destructeur qu’il n’était. Nous avons fait, de façon ridicule, des navettes à Kiev pour discuter avec le dirigeant ukrainien de la meilleure manière de l’aider à combattre, sans penser que Poutine aurait pu détruire toute la ville de Kiev en une seule journée. Pourquoi donc nous laissait-il faire ? C’est un peu comme si, pendant la 2ème guerre mondiale, les allemands avaient laissé Churchill et de Gaulle aller rencontrer le gouvernement de Vichy pour discuter ensemble de la résistance… Et nous ne nous sommes posés aucune question ?

A l’évidence, Poutine attendait un signe, celui d’une velléité de négociation, qui n’est jamais venue. En refusant sans cesse de parler (13), en refermant nous-même la porte qu’il laissait ouverte depuis 6 mois, nous lui avons donné, là aussi, un autre feu vert, celui de choisir lui-même les termes de l’escalade, de détruire le reste de l’Ukraine, qu’il avait jusqu’ici épargnée, et d’achever son œuvre de construction de la Novorossia. Dans cette nouvelle phase, avant même d’utiliser, comme on tente de le faire croire, des bombes nucléaires tactiques ou des gaz toxiques, ou bien d’aller détruire, en Pologne, les bases otaniennes où sont formées les troupes ukrainiennes pour le printemps (14), une large palette est à sa disposition pour paralyser entièrement le pays (15) : couper systématiquement les routes, les voies ferrées et les ponts dans les parties ouest et nord, ou à Kiev même, détruire les installations du port d’Odessa, ou même couper le gazoduc russo-ukrainien (16). Comment se fait-il que nous ne nous soyons posé aucune de ces questions ?

Une autre arme dont Poutine ne s’est pas encore servi est l’hiver. Depuis Napoléon et Hitler, cette période de l’année est celle des plus grandes gloires militaires russes, et ceci va les transcender. Le froid va arriver au moment exact de la « bascule », celui où les armées otaniennes ont épuisé, au moins momentanément, avec de nombreuses attaques infructueuses, leur capital en hommes et en armes, et où la Russie reconstitue le sien avec les 300.000 hommes de sa réserve. De plus, il va affecter très fortement non seulement les soldats de Kiev, mais aussi ses populations, privées d’électricité et d’eau, les mêmes que Poutine avait pris soin d’épargner jusqu’ici, espérant que cette « réserve » serait interprétée comme une porte laissée ouverte pour une négociation, une occasion qui n’a jamais été saisie.

Enfin, on ne peut oublier le souvenir spécifique de Stalingrad, l’une des plus grandes et décisives de l’histoire humaine, et qui plus est contre l’ennemi nazi dont les bataillons ukrainiens admirateurs de Bandera sont, d’une certaine façon, les descendants. Mêmes adversaires, même période, comment ne pas imaginer que les russes auraient bien envie de refaire à leurs ennemis, maintenant americano-ukro-nazis, le « coup de Stalingrad », en les attirant à nouveau dans un traquenard, pour les y enfermer, les affamer et les liquider au cœur de l’hiver ? Et comment ne pas se dire que Kherson serait le lieu parfait pour cela ? Et comment ne pas penser qu’américains et ukrainiens seraient fortement tentés de prendre ce risque, comme la souris devant le piège à fromage, alors qu’ils ont, surtout les premiers, désespérément besoin d’une victoire qu’ils puissent présenter comme « décisive » pour atténuer la défaite attendue des midterms ?  

Les Russes mènent désormais un combat existentiel

Mais il existe encore un autre aspect, qui joue fortement en faveur des russes : ils ne peuvent pas perdre !

En effet, en traitant ce conflit de façon « classique », une configuration où il faut frapper l’adversaire pour lui infliger des pertes et le pousser à négocier, nous faisons une erreur majeure : celle de ne pas voir que nous ne sommes pas, justement, dans un univers « classique », mais dans un univers nucléaire, qui est totalement différent. Dans un tel contexte, toute concession est, sur le plan géopolitique, potentiellement fatale. En effet, les russes savent que s’ils négocient en position de faiblesse militaire, ils n’obtiendront jamais ce qu’ils veulent par-dessus tout : la démilitarisation de l’Ukraine. Ils se retrouveront donc, dans ce cas, à l’inverse, comme si les USA avaient été contraints d’accepter des missiles russes à Cuba en 62. Impossible de l’envisager. L’escalade nucléaire, dans ce cas, est la seule sortie possible. Les russes peuvent donc gagner sur le plan militaire, et imposer leurs conditions. Ils ne peuvent pas perdre, sauf à entraîner le monde entier dans le maelström.

Dans son livre « Leaders », Richard Nixon raconte que les meilleurs négociateurs qu’il ait eus à affronter étaient ceux qui se montraient capables de se mettre eux-mêmes au bord du précipice, pour montrer qu’il leur était impossible de reculer. Il disait même que de tous, le plus fort était Afez El-Assad, le père de Bachar, qui osait sauter lui-même dans le vide, pour obliger à ce qu’on l’en sorte et qu’on lui donne ce qu’il voulait. Les russes sont, d’une certaine façon, dans cette situation : le fait de perdre cette guerre serait un « précipice politique » impossible à envisager. Comme le dit John Mearsheimer, la question, pour eux, est existentielle (17). C’est pour cette raison, parce qu’ils n’intègrent pas (à dessein) cette notion fondamentale, que nos analystes qui répètent sans cesse « il faut frapper les russes pour qu’ils négocient » se trompent. Plus encore, ils nous mentent, et nous poussent vers la catastrophe.

Heureusement, on peut penser que les américains (qui n’ont pour le moment, répétons-le, rien à perdre à continuer), après avoir « poussé le bouchon » jusqu’à la limite pour tester leur adversaire, seront obligés, à un moment, de s’arrêter et de négocier. Cela se fera d’autant mieux, paradoxalement, que la Russie sera parvenue, auparavant, à ses objectifs militaires, ce qui est plus que probable, comme le montre l’excellente interview sur TVL du journaliste Sylvain Ferreira (18) . Espérons qu’à cette occasion, on se mettra d’accord, enfin, sur un statut démilitarisé pour l’Ukraine, ce que la Russie demande depuis 20 ans. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous retrouverons la paix.

Montesquieu disait « Les responsables des guerres ne sont pas ceux qui les font, mais ceux qui les ont rendues inévitables ». Une remarque de grand bon sens. Dans le cas présent, il est facile de répondre.

Sources

Les Etats-Unis et l’OTAN commettent l’erreur capitale dans une guerre: sous-estimer leur ennemi – par François Martin – Le Courrier des Stratèges (lecourrierdesstrateges.fr)

  • En 1970, l’occident représentait 25% de la population mondiale et 70% des richesses. Aujourd’hui, nous ne disposons plus que de 12% de la population mondiale, et de 40% de la richesse, et la tendance continue. Tout est dit.
  • Cf le camouflet récemment infligé par l’Arabie Saoudite aux américains, à propos du pétrole. Aujourd’hui, le « Pacte du Quincy », base de la politique américaine au Moyen-Orient, est bien mort. Un moment historique, provoqué par notre impatience diplomatique à propos de l’Ukraine. Pacte du Quincy — Wikipédia (wikipedia.org)
  • Ce « nous » se rapporte globalement au camp occidental
  • Conformément à l’instruction donnée en 2014 par Victoria Nuland, N°3 du Département d’Etat en charge de l’Ukraine, pour la composition du futur gouvernement ukrainien post-Maïdan : « pousser les russes au conflit armé ». De là, 1) une politique de provocation permanente (dérussification, martyre du Donbass, otanisation, laboratoires bactériologiques, vente d’armes et formation, etc…), 2) une stratégie purement défensive, type 1ère guerre mondiale, avec a) la construction, le long de la ligne de feu du Donbass, d’une ligne de défense type « Ligne Maginot » sur laquelle les russes devaient venir s’empaler (ce qu’ils n’ont pas fait), et b) un système de défense urbaine à l’intérieur des agglomérations, si possible dans les hôpitaux, les écoles, les maternités ou même les monastères, pour obliger les russes à répondre, afin de pouvoir les accuser.
  • Il ne faut plus parler, maintenant, des troupes ukrainiennes. La guerre a changé de dimension. La Guerre d’Ukraine est-elle en train de devenir une guerre mondiale? par François Martin – Le Courrier des Stratèges (lecourrierdesstrateges.fr)
  • Pour essayer, également, « d’embellir la mariée », autant que possible, de la politique étrangère des démocrates américains avant les midterms. Une tentative désespérée !
  • Tapis de bombes
  • Cf les hésitations de Roosevelt, lors de la 2ème guerre mondiale, avant sa rentrée dans le conflit en Décembre 41, soit 2 ans après le début de celui-ci. Il fallait absolument préparer les opinions.
  • Jusqu’à priver les sportifs russes de compétitions internationales, débaptiser les collèges Dostoïevski ou Soljenitsyne, ou tenter d’empêcher les touristes russes de visiter l’Europe. Il fallait faire exactement le contraire : les accueillir à bras ouverts !
  • Et c’est d’autant plus stupide de notre part que le peuple russe a une propension naturelle au sacrifice et au martyre. A partir du moment où ils pensent que c’est, à travers l’occident, Satan qui les combat, et à mort, il sera impossible de leur faire lâcher prise. Et si Poutine disparaît, ce sentiment sera encore plus fort, et le gouvernement qui le remplacera sera encore plus dur. Comment ne le comprenons-nous pas ?
  • Qui incluera obligatoirement Odessa.
  • Alors que c’est précisément ce que nous aurions dû faire, ne serait-ce que pour rassurer les populations russes sur nos intentions !
  • Et pense-t-on que, s’il le fait (sous le prétexte, fondé, que nous sommes entièrement co-belligérants, et depuis longtemps), nous enverrons nos soldats se faire tuer pour les américains ?
  • Le fleuron de ses armes pour cet « Armageddon » qui vient à peine de commencer est le drone Shaed 136, un engin iranien amélioré par les russes. Très bon marché (20.000 USD!), presque inarrêtable et très précis, car connecté maintenant au système GPS russe, il pourra être utilisé presque sans limites. Il n’est pas le fruit d’un bricolage récent, mais d’un programme technique longuement mûri. Evidemment, les services occidentaux, et les gouvernants, étaient au courant de cette possibilité. Et ils ont fait comme si les russes n’allaient pas s’en servir ? Sommes-nous gouvernés par des fous ? HESA Shahed 136 — Wikipédia (wikipedia.org)
  • Ce qu’il pourrait fort bien faire une fois qu’il aura installé en Turquie le terminal gazier tout récemment négocié. On ne peut pas ne pas y penser !
  • Par contre, elle ne l’est guère pour les américains. Pour cette raison, on ne peut s’empêcher de penser que, pour eux, la composante économique (monopole de la vente d’armes, d’énergie et de matières premières à toute l’Europe, Ukraine comprise, et pour un bon moment) et le gain politique (contrôle total de l’Europe) sont des raisons prioritaires.

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/10/27/pourquoi-poutine-va-quoi-quen-disent-les-occidentaux-gagner-la-guerre-par-francois-martin/