L’actualité ne cesse de rappeler à quelle point la question européenne écrase nos existences et notre destin : endettement de la France, crise budgétaire, procédure de déficit excessif, affaire du Doliprane vendu aux américains, ratification de l’accord Mercosur, nombre de faillites record, réforme perpétuelle de l’assurance-chômage, hausse des prix de l’électricité. Tout cela quasiment en près d’un mois, ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Cela fait 4 mois que ce documentaire « Au nom de l’Europe » est sorti et bien que son nombre de vues soit assez honorable pour sa durée et la nouveauté de la chaine, on ne peux cacher la déception de son peu d'impact. Le film, fruit de trois années d'enquête et de documentation, est disponible gratuitement et a été intégralement financé par les économies de son réalisateur et producteur Camille Adam.
Le film appuyé par un grand nombre d’archives et d’interviews, notamment d’anciens ministres français et allemand, retrace les 40 dernières années de construction européenne et les démantèlements successifs des outils de souveraineté de la France face au marché qui s’en sont suivis. Le film revient sur la guerre menée par la Commission européenne contre nos services publics, la libéralisation des mouvements de capitaux ayant permis le rachat de nos fleurons nationaux , la généralisation des accords de libre-échange, le rôle de l’euro dans la désindustrialisation…autant d’évènements où la France, ou plutôt ses dirigeants, n’a pas été que victime mais le plus souvent actrice de son propre asservissement.
En complément :
L’ERT, ou European Round Table for Industry (Table ronde européenne des industriels), est un groupe de pression patronal créé en 1983 qui a joué un rôle important – mais informel – dans l’orientation de la construction européenne à partir des années 1980.
L’ERT réunit une trentaine à une cinquantaine de dirigeants des plus grandes multinationales européennes.
Parmi les membres historiques :
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Philips
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Siemens
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Volvo
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Fiat
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Nestlé
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Total
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Shell
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Unilever
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Lafarge
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Renault
Ce ne sont pas des entreprises américaines, mais bien les champions industriels européens qui étaient déjà en relation avec des acteurs d'outre atlantique dans le cadre d'un plan de libéralisation qui apparaîtra dans la fin des années 80 aux USA par une politique économique ultra libérale sous l'administration Reagan.
