mercredi 2 juin 2021

PERTE D'INFLUENCE ?

 L'Amérique latine mène la révolte contre le modèle de croissance du marché libre

Les électeurs péruviens pourraient élire Pedro Castillo, chef d'un parti marxiste, comme président alors que la région fait face aux crises économique et de Covid-19.

Le Wall Street Journal ne peut qu'évidemment tailler un short à cette possible défection du modèle libérale au Pérou, pour un retour a des valeurs marxistes. 

En effet, le journal juge déjà que Castillo cherche à nationaliser les mines étrangères, invoque Lénine et Fidel Castro et remet en question les institutions démocratiques telles qu'une presse libre. Alors que les Chiliens ont élu une liste de délégués d'extrême gauche pour réécrire leur constitution, que les Mexicains décideront de la majorité aux Congrès à leur président de gauche, Andrés Manuel López Obrador (qui depuis 2018 a étendu le contrôle de l'État sur le pétrole, le gaz et l'électricité tout en "sapant" l'indépendance de la justice du fait que celle ci déjà bien corrompu allait souvent à contre sens du droit souverain) et que la gauche a déjà reprit le pouvoir en Argentine, et espère voir le Brésil rebasculer aussi vers le même bord.

En réalité, si les USA ont influencer les politiques libérales de certains pays d'amérique latine, surtout sur le plan de l'inflation et de la rigueur, l'ancien ministre des Finances chilien et maintenant doyen de la School of Public Policy de la London School of Economics, à déclaré « Plus personne ne pense à ce que font les États-Unis. ». Sous entendant que l'état déplorable de la politique américaine a considérablement affaiblit les ambitions et motivations de celui ci sur ses besoins d'influences, au profit d'une finance vautour qui a mis à genoux certains de ces pays, comme le Venezuela et l'Argentine. Pas étonnant donc que l'on constate un retour en force d'un communisme modéré mais clairement assumé pour retrouver une souveraineté économique qui voudrait se passer des ordres et conseils des USA. 


M. Velasco qualifie les mouvements politiques actuels, non seulement de gauche qu'anti-establishment, comme imitant les mouvements populistes qui ont mis Donald Trump au pouvoir aux États-Unis et Narendra Modi en Inde. Les Brésiliens ont élu Jair Bolsonaro comme l'alternative populiste face à des gouvernements de gauches entachés de corruption, avant de finir par s'en prendre à lui également. Même dans un Chili relativement prospère et qui fonctionne bien, les manifestants ont appelé à donner la priorité aux inégalités et aux services sociaux plutôt qu'à la croissance.


Pourtant, quelles que soient les lacunes de l'orthodoxie pro-marché, ni M. Castillo ni ses compagnons de gauche ne s'en tireront probablement mieux, à en juger par le bilan de leurs compagnons de route. Hugo Chávez et Nicolás Maduro ont laissé le Venezuela appauvri et isolé (là, évidemment le WSJ ne dit pas que les USA ont aussi contribuer à cette situation). L'Équateur sous le socialiste Rafael Correa a grandi beaucoup plus lentement que le Pérou. Le Brésil, qui a bien performé sous le président de gauche relativement pragmatique Luiz Inácio Lula da Silva, a subi une récession écrasante sous son successeur, Dilma Rousseff (là encore, le fait que le Brésil se soit intégré aux BRICS, n'a évidemment aucune incidence pour le WSJ).


https://www.wsj.com/articles/latin-america-leads-revolt-against-free-market-growth-model-11622645517?mod=e2twcb

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