samedi 30 septembre 2023

MINCE !

 Armée : «L'Allemagne ne considère plus la France comme son premier partenaire militaire en Europe»

ENTRETIEN - Berlin a créé un fonds de 100 milliards d’euros pour se réarmer à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. L’Allemagne s’éloigne progressivement de la France, analyse le chercheur Léo Péria-Peigné.

https://www.lefigaro.fr/international/armee-l-allemagne-ne-considere-plus-la-france-comme-son-premier-partenaire-militaire-en-europe-20230929

78 HEURES

 Rappelons que le taux horaire maximum européen est 68 heures par semaine.

Les Grecs pourront trimer 78 heures par semaine

Au nom de la flexibilité, le gouvernement conservateur grec détricote le droit du travail en autorisant de larges amplitudes horaires et le cumul de plusieurs emplois.

Au diable le repos ! Les journées de travail de huit heures, les semaines de cinq jours et la pause du dimanche sont décidément trop contraignantes pour les employeurs, à en croire les conservateurs au pouvoir en Grèce. La réélection haut la main de son parti Nouvelle Démocratie, en juin, a ouvert un boulevard au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis pour décliner à sa sauce une directive européenne de 2019 sur  des conditions de travail transparentes .

https://www.ouest-france.fr/europe/grece/reforme-du-travail-les-grecs-pourront-trimer-78-heures-par-semaine-a90e9d2a-5d4c-11ee-923e-4f7f2a6b2edd

CA DEBORDE

Dans l’ouest des Etats-Unis, les élus démocrates aux prises avec l’augmentation du nombre de sans-abri

La canicule a mis à jour le nombre croissant de sans-abri dans les grandes villes de l’Ouest. Les élus sont soumis à une forte pression pour s’attaquer au manque de logements, qui affecte particulièrement leurs Etats.

 https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/29/dans-l-ouest-des-etats-unis-les-elus-democrates-aux-prises-avec-l-augmentation-du-nombre-de-sans-abri_6191517_3210.html

SIGNE

 L'impressionnante débâcle des obligations à très long terme 

Emises avec succès lorsque les taux étaient extrêmement bas et qu'elles procuraient un rendement positif, les obligations à 30 ans et plus ont vu leur cours s'effondrer ces derniers mois. Avec à la clé, pour leurs porteurs, des dépréciations comptables.

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/limpressionnante-debacle-des-obligations-a-tres-long-terme-1982810

vendredi 29 septembre 2023

QUE PASSA ?

 

https://youtu.be/m-8Incgl-qM?si=uZ6nv71wX6JbN0BZ

EXPENSION

 Rappelons que l'expension des BRICS n'est pas chose aisée dans la mesure ou entre certains pays, il y a encore beaucoup de progrès a faire dans la coopération et l'entente, dû a des conflits d'intérêts. Surtout l'Inde qui à tendance a jouer sur plusieurs tableau.

Une deuxième étape géostratégique (autre que l’Ukraine) est en train d’advenir

Les BRICS 11 établissent un pôle d’influence et une puissance mondiale qui ont le potentiel d’éclipser la portée du G7.

Alors qu’il est devenu évident pour un nombre croissant de personnes en Occident que quelque chose a terriblement mal tourné dans le projet ukrainien des élites, et que les prédictions et attentes exagérées de voir les forces russes “mises KO” par un “poing” blindé se sont révélées spectaculairement erronées, ces mêmes élites se trompent à nouveau – sur une autre question stratégiquement décisive :

elles ignorent à nouveau largement la “réalité” – au nom du contrôle de la “narration” . Dans ce cas, l’Occident préfère se moquer des implications des nouvelles adhésions aux BRICS (sans parler des 40 autres États prêts à les rejoindre) : “il n’y a rien à voir” .

Les BRICS ne sont qu’un amalgame d’États dépourvus de toute cohésion, de tout fil conducteur, proclament les médias officiels occidentaux. Ils ne pourront jamais défier la puissance mondiale des États-Unis, ni le poids financier de la sphère du dollar. Cependant, le Global Times chinois explique, sur un ton modéré, une toile de fond différente :

La raison pour laquelle le mécanisme des BRICS exerce un tel attrait … reflète la déception générale de nombreux pays en développement à l’égard du système de gouvernance mondiale dominé par les États-Unis et l’Occident et dans lequel ils interfèrent. Comme la Chine l’a souligné à plusieurs reprises, le système traditionnel de gouvernance mondiale est devenu dysfonctionnel, déficient et inopérant, et la communauté internationale attend de toute urgence du mécanisme des BRICS qu’il renforce l’unité et la coopération.

D’autres pays du Sud l’expriment de manière plus directe : le mécanisme des BRICS est perçu comme un moyen de se débarrasser des derniers vestiges du colonialisme occidental et d’acquérir de l’autonomie. Oui, bien sûr, les BRICS 11 seront d’abord plus cacophoniques que fluides, mais ils n’en représentent pas moins un changement profond de la conscience mondiale.

Les BRICS 11 établissent un pôle d’influence et une puissance mondiale qui ont le potentiel d’éclipser la portée du G7.

Le “désordre” en Ukraine est généralement attribué à une simple “erreur de calcul” de la part des élites occidentales : elles ne s’attendaient pas à ce que la société russe soit aussi robuste, ni aussi résistante à la pression.

En effet, la reconnaissance des contradictions doctrinales de l’OTAN, de son armement de second ordre et de son incapacité à penser rigoureusement – au-delà de la petite phrase du lendemain – a (involontairement) mis en lumière le dysfonctionnement plus profond de l’Occident – un dysfonctionnement qui va bien au-delà de la seule situation liée au projet ukrainien. Nombreux sont ceux qui, en Occident, voient les principales institutions de la société enfermées dans une orthodoxie étouffante, dans un niveau intense de polarisation politique et culturelle, et dans une réforme politique effectivement bloquée.

La guerre par procuration contre la Russie a néanmoins été lancée par le biais de l’Ukraine, précisément pour réaffirmer la vigueur mondiale de l’Occident. Or, c’est le contraire qui est en train de se produire.

La guerre financière (par opposition à la guerre terrestre en Ukraine) était le contre-pied au changement de régime à Moscou : la guerre financière visait à souligner la futilité de s’opposer à l’hégémonie du dollar – agissant de concert. C’était l’hégémon jaloux qui exigeait l’obéissance.

Mais cela s’est soldé par un revers spectaculaire. Et cela a directement contribué non seulement à l’expansion des BRICS, mais aussi à ce que les ressources énergétiques du Moyen-Orient et les matières premières de l’Afrique échappent au contrôle de l’Occident. Au lieu que les menaces occidentales de sanctions et d’ostracisme financier créent la peur et renforcent l’obséquiosité, ces menaces ont au contraire mobilisé des sentiments anticoloniaux dans le monde entier ; elles ont permis de comprendre que la construction financière occidentale équivalait à une tutelle et que toute acquisition de souveraineté nécessitait la dédollarisation.

Et là encore, de graves erreurs ont été commises : des erreurs d’une ampleur géostratégique ont été commises presque par hasard et sans la diligence requise.

L’erreur primordiale fut celle de l’équipe Biden (et de l’UE) qui saisit illégalement les avoirs de réserve de la Russie à l’étranger, expulsa la Russie du système de compensation financière SWIFT et imposa un blocus commercial si complet que (espérait-on à la Maison Blanche) ses effets démoliraient le président Poutine. Le reste du monde a compris qu’il pourrait facilement être le prochain sur la liste. Ils avaient besoin d’une sphère résistante aux prédations financières occidentales.

Pourtant, la seconde erreur stratégique de Biden (& Co.) a amplifié l’erreur de leur premier blitz financier “sans précédent” . Cette bévue a marqué le deuxième épisode de la défenestration de l’imperium financier américain par Biden : il a traité Mohammad ben Salmane (et les Saoudiens en général) avec mépris. Il leur a ordonné d’augmenter la production de pétrole (afin de faire baisser le prix de l’essence avant les élections de mi-mandat au Congrès) et a dédaigneusement menacé le royaume de “conséquences” s’il n’obtempérait pas.

Peut-être que Biden, tellement préoccupé par ses perspectives électorales, n’a pas réfléchi à la question. Aujourd’hui encore, il n’est pas certain que la Maison-Blanche comprenne les conséquences du fait qu’elle a traité MbS comme un sous-fifre. On assiste à une tentative de dernière minute pour dissuader l’Arabie saoudite de rejoindre les BRICS, mais il est trop tard. Sa demande d’adhésion a été approuvée et prendra effet le 1janvier 2024. L’Occident a mal interprété l’ambiance.

Les États du Golfe partagent un même ethos, celui de dirigeants sûrs d’eux et affirmés, qui ne sont plus disposés à accepter les exigences binaires des États-Unis, “avec nous ou contre nous” .

Pour éviter tout malentendu, Biden, par la combinaison de ces deux erreurs stratégiques, a lancé l’hégémonie financière de l’Occident sur une voie de garage menant à la disparition progressive d’une grande partie des 32 000 milliards de dollars d’investissements étrangers en dollars fiduciaires qui se sont accumulés dans le système américain au cours des 52 dernières années – avec une accélération implicite vers le “commerce de devises propres” parmi la majorité des États non occidentaux.

En fin de compte, cela conduira probablement à un moyen de règlement des échanges commerciaux des BRICS, éventuellement indexé sur l’or. Si une monnaie d’échange était indexée d’une manière ou d’une autre sur un gramme d’or, cette monnaie acquerrait, bien entendu, le statut de réserve de valeur, basé sur celui de la matière première sous-jacente (dans ce cas, l’or).

L’idée est que lorsque l’inflation était nulle, les bons du Trésor américain étaient considérés comme une réserve de valeur (durable). Toutefois, une large dédollarisation sape la demande synthétique (c’est-à-dire imposée) de dollars qui était entièrement due aux cadres de Bretton Woods et au pétrodollar (qui exigeaient que les marchandises soient échangées uniquement en dollars américains) et à l’idée implicite que les bons du Trésor américain offraient une certaine réserve de valeur.

Mais qu’a fait l’équipe Biden ? Elle a poussé l’Arabie saoudite – la cheville ouvrière du pétrodollar et l’un des piliers (avec d’autres États du Golfe et la Chine) des énormes avoirs en bons du Trésor américain – dans les bras des BRICS. En d’autres termes, les BRICS 11 regroupent six des neuf principaux producteurs d’énergie au niveau mondial, ainsi que les principaux consommateurs d’énergie. En fait, l’OPEP+ a été intégrée pour former un cercle fermé et autosuffisant d’échanges d’énergie (et de matières premières) qui n’a pas besoin de toucher au dollar. Et à terme, cela constituera un choc monétaire majeur.

Les “conséquences” évoquées par la Maison Blanche à l’égard de l’Arabie Saoudite sont devenues sans importance. L’Arabie saoudite et l’Iran peuvent vendre leur pétrole aux autres consommateurs des BRICS (dans des devises autres que le dollar). Les membres n’ont plus à s’inquiéter des menaces occidentales – l’une des principales dispositions des BRICS étant le refus commun de tous les membres de permettre ou de faciliter toute manœuvre de “changement de régime” à l’encontre des membres des BRICS.

Pour être clair, tout cela signifie une poursuite de l’inflation des prix en Occident, reflétant la baisse du pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires à mesure que la demande de dollars diminue. Inévitablement, l’affaiblissement du dollar entraînera une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, ce qui sera tout simplement l’une des principales conséquences de la dédollarisation. La hausse des taux d’intérêt imposera une forte pression sur les banques américaines et européennes.

Le premier sommet des BRICS 11 est prévu pour octobre 2023 à Kazan. “Comme par hasard” , l’adhésion à part entière des nouveaux États coïncidera avec l’arrivée de la Russie à la présidence annuelle tournante des BRICS, le 1e janvier 2024. Poutine a déjà fait part de sa détermination à résoudre les difficultés liées à la création d’une monnaie distincte pour les BRICS, “d’une manière ou d’une autre” .

Alastair Crooke

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

A SAVOIR

 

La face cachée de Huawei

 

Bien que souvent condamnée et soupçonnée par les dirigeants et les experts occidentaux, la société Huawei est mal connue quant à ses origines et son système de gouvernance unique.

L’ascension fulgurante de la Chine, qui est devenue en l’espace de trente ans la deuxième économie au monde et une puissance mondiale, est de loin l’événement le plus marquant du XXIe siècle. Malheureusement, elle s’est aussi accompagnée d’une grande inquiétude de la part d’un Occident craintif qui, avec la complicité des grands médias anglo-saxons, a brossé un tableau peu flatteur du rythme de développement remarquable du pays.

L’un des symboles les plus visibles de ce progrès est Huawei, une entreprise chinoise qui est aujourd’hui le plus grand fabricant mondial d’équipements de télécommunications. Pourtant, la croissance de l’entreprise s’est accompagnée de la peur et de la méfiance de l’Occident, en particulier des États-Unis, qui considèrent l’entreprise comme une menace potentielle pour la sécurité nationale américaine.

L’infamie supposée de Huawei se résume en grande partie à deux choses. La première est que l’entreprise est en fait très bien gérée et extrêmement innovante – un fait que les Occidentaux, convaincus de leur propre supériorité technique et de la relation entre l’innovation technologique et un ensemble particulier de valeurs politico-culturelles, trouvent déconcertant. La seconde est l’opinion selon laquelle, parce qu’il s’agit d’une entreprise technologique chinoise et que son fondateur était militaire et membre du Parti communiste chinois (PCC), elle doit être contrôlée par le gouvernement chinois. Ce dernier point de vue montre à quel point la Chine moderne est mal comprise, en particulier la relation entre l’écosystème commercial chinois et l’État.

Cette méconnaissance des origines de Huawei, de sa méthodologie et de sa relation avec l’enjeu chinois en fait une cible récurrente. Il serait bon que Washington en sache plus sur l’entreprise et sur la manière dont elle a vu le jour.

Les origines de Huawei

Pour ceux qui ne connaissent pas les luttes qui ont eu lieu en Chine après la création de la République populaire de Chine en 1949, il convient de rappeler que, même dans les années 1970 et 1980, la famine n’était pas rare dans certaines régions du pays. C’est le cas de la province de Jiangsu, où les habitants étaient contraints de chercher dans la forêt des baies, des noix et tout ce qu’ils pouvaient trouver de comestible pour survivre. N’oublions pas que c’est aussi à cette époque que les voisins de Hong Kong (et de Singapour) ont vu les premiers fast-foods tels que McDonald’s et KFC devenir omniprésents. Cette période de pauvreté et de souffrance persistantes en Chine est le résultat de luttes internes permanentes et de politiques inconsidérées qui n’ont pas soutenu le pays.

Ren Zhengfei a grandi pendant cette période. Sa famille était si pauvre qu’il renonçait à une partie de ses maigres rations pour que ses frères et sœurs puissent manger, et qu’il mélangeait ses repas avec du son de riz pour subvenir à ses besoins. Il avait l’habitude d’aller dans la forêt pour cueillir tout ce qui était comestible pour permettre à la famille de survivre.

Cette vie de lutte l’a poussé, jeune homme, à s’embarquer pour un voyage des plus remarquables. Ren s’est engagé dans l’armée chinoise après avoir étudié l’architecture et l’ingénierie. Il a finalement quitté l’armée avec de plus grands projets d’entreprise, animé par le désir de contribuer à la société. Il a appris en autodidacte le fonctionnement des ordinateurs et d’autres technologies numériques naissantes. Après plusieurs tentatives infructueuses dans le monde des affaires, et dans un dernier coup de poker en 1987, à l’âge de 43 ans, il a créé Huawei, qui signifie “engagé en Chine et faisant la différence“, avec l’intention de vendre des interrupteurs programmables.

L’entreprise est aujourd’hui, à bien des égards, l’une des marques les plus reconnues au monde, en partie grâce à ses innovations et à sa capitalisation boursière, et en partie parce qu’elle est prise dans la lutte géopolitique entre l’Occident et la Chine.

L’histoire de Ren, faite de privations et de désespoir, contraste fortement avec celle de nombreux fondateurs des géants actuels de la technologie. Elle devrait également fournir un indice sur la résilience de l’entreprise, le sens de la positivité dont elle est imprégnée et la manière dont elle prévoit de résister aux pressions extérieures actuelles. Le lancement d’un nouveau smartphone, démontrant que Huawei a réussi à surmonter les sanctions américaines et qu’elle peut innover par elle-même, a suscité une grande attention. De même, bien qu’elle n’ait pas fait les gros titres, l’entreprise a récemment annoncé l’introduction de son propre logiciel de planification des ressources de l’entreprise, ce qui met fin à sa dépendance à l’égard du logiciel d’Oracle. De nombreuses autres innovations sont attendues, confirmant le vieil adage selon lequel la nécessité est la mère de l’invention.

Qu’est-ce qui rend Huawei si innovant ? Pour le comprendre, il faut examiner trois aspects de l’entreprise et de son mode de fonctionnement, qui fournissent des indications aux observateurs.

Le système de gouvernance et de propriété de Huawei

On pense souvent à tort que Huawei fonctionne comme une extension commerciale du PCC et qu’elle est gérée de la même manière, le fondateur Ren Zhengfei détenant l’autorité absolue et supervisant étroitement un système hiérarchique très vertical.

La réalité est tout autre. L’entreprise privée est détenue à 100% par ses employés, Ren détenant 0,7 % des actions de l’entreprise. Cette structure de gouvernance est propre à Huawei et s’appuie sur des études approfondies des meilleures pratiques du monde entier, adaptées à ses besoins.

L’entreprise fonctionne selon un modèle de leadership collectif avec de nombreux contrôles et contrepoids, où les représentants des actionnaires et ceux qui siègent dans les organes de décision sont démocratiquement élus. L’assemblée des actionnaires, le principal forum décisionnel de l’entreprise, se prononce sur les questions importantes telles que les augmentations de capital, la distribution des bénéfices et l’élection des membres du conseil d’administration et du conseil de surveillance. Les salariés sont représentés par le comité syndical, et la commission des représentants est l’organe des salariés par lequel le syndicat s’acquitte de ses responsabilités d’actionnaire et exerce ses droits d’actionnaire. Les salariés actionnaires disposant d’un droit de vote élisent la Commission sur la base d’un vote par action, après quoi la Commission élit le conseil d’administration et le conseil de surveillance de l’entreprise sur la base d’un vote par personne. Ces événements sont transparents et même retransmis en direct à tous les employés.

En tant que fondateur de Huawei, l’influence et l’autorité de Ren proviennent du respect qu’il a acquis pour ses réalisations – une approche particulièrement chinoise de l’harmonie et de l’ordre organisationnels, enracinée dans une culture de respect des aînés et des dirigeants. Si Ren dispose d’un droit de veto sur les décisions du conseil d’administration, il est établi qu’il n’a exercé ce droit qu’à quelques reprises et généralement sur la technologie et l’orientation des activités, comme c’est le cas dans la plupart des entreprises privées du monde entier. En interne, il est décrit comme quelqu’un qui préfère partager sa vision et ses idées par le biais d’adresses à l’échelle de l’entreprise qui servent de guide pour l’élaboration des orientations.

La principale motivation de la mise en place d’une telle structure de gouvernance est d’assurer la longévité de l’entreprise et de lui permettre d’atteindre une croissance durable. Le fait d’être une société privée a permis à Huawei de concevoir des structures et de fixer des objectifs à long terme, en se concentrant sur sa vision et sa mission fondamentales, qui englobent autant les clients que les employés.

Bien que les récentes sanctions aient eu un impact sur les activités de Huawei dans le domaine des smartphones et sur les bénéfices à court terme (le bénéfice net a baissé de 69 % en 2022 par rapport à l’année précédente), Huawei a continué à faire des investissements stratégiques et a consacré encore plus de capitaux à la recherche et au développement (R & D). En 2022, Huawei a investi 25% de son chiffre d’affaires dans la R&D, ce qui équivaut à 161,5 milliards de yuans, soit plus que n’importe quelle entreprise dans le monde en dehors des États-Unis en termes absolus, et plus que les géants de la technologie en pourcentage de leur chiffre d’affaires. À titre de comparaison, Amazon, le plus gros investisseur en R&D au monde, et Alphabet ont investi environ 14% de leur chiffre d’affaires dans la R&D au cours de la même année.

Bien qu’elles n’aient pas été en mesure de lancer des téléphones 5G haut de gamme à l’échelle mondiale, les unités commerciales chargées des smartphones n’ont pas licencié de personnel. Il s’agit également d’une différence culturelle souvent mal comprise et non appréciée, où l’employé est considéré comme faisant partie de la famille. Ainsi, lorsque les temps sont durs, tout le monde s’en accommode et passe en mode “survie“. Le lancement des nouveaux Mate 60, Mate 60 Pro, Mate 60 Pro+ et Mate X5, qui est une nouvelle version de ses téléphones pliables, témoigne de la sagesse de cette stratégie.

La structure de gouvernance de Huawei lui permet de réinvestir dans l’entreprise, ses installations, sa R&D et ses employés, même en période de ralentissement économique et de pressions extérieures.

Une culture de l’apprentissage et de l’ouverture sur le monde

L’accent mis par Huawei sur le travail acharné, fondé sur la tradition confucéenne de la résilience collective, lui a permis d’attirer des talents qui croient fermement qu’ils peuvent surmonter les obstacles et créer des solutions qui permettent d’atteindre au mieux l’objectif officiel de l’entreprise : Rester centré sur le client et créer de la valeur pour les clients“. Les employés ne sont pas seulement motivés par les récompenses financières offertes, mais aussi par le sens de l’objectif et le besoin de s’impliquer dans la recherche de solutions aux problèmes. L’attrait de l’entreprise lui a permis d’attirer les meilleurs talents que la Chine puisse offrir.

Pour élaborer le modèle de gouvernance actuel de l’entreprise, il convient de noter que les dirigeants de Huawei ont passé du temps à étudier les modèles de gouvernance d’entreprises prospères et durables du monde entier, y compris des entreprises familiales japonaises et des sociétés françaises, allemandes et américaines. Ils ont activement examiné les mérites et les faiblesses des différents modèles, en tirant les leçons des succès et des échecs, en reprenant ces idées et en les adaptant à Huawei.

La conception du conseil de surveillance de Huawei en est un bon exemple. Elle s’inspire des structures allemandes de gouvernance d’entreprise et des principes de gouvernance élaborés par Fredmund Malik. Toutefois, la structure de Huawei diffère de celle des entreprises allemandes en ce sens que les représentants des actionnaires siègent au sommet. En outre, le conseil de surveillance ne se contente pas de superviser le conseil d’administration, mais joue un rôle actif dans le développement de la filière de direction à différents niveaux de l’entreprise et dans la définition des règles de fonctionnement de l’entreprise.

La participation des employés est également unique. Tous les membres du conseil de surveillance et du conseil d’administration sont des employés de Huawei. Les représentants des actionnaires nommés au conseil d’administration doivent également avoir contribué à l’entreprise et démontré les compétences de leadership requises.

Un état d’esprit similaire, consistant à s’inspirer de différents modèles, a été appliqué à la planification des successions et à la mise en place de son système de coprésidence tournante il y a cinq ans. Huawei met l’accent sur le développement des leaders au sein de l’entreprise. Pour mettre en place le système qu’elle souhaitait, elle a étudié différentes structures de direction d’entreprises établies ayant des approches similaires, y compris des entreprises familiales.

En conservant les meilleurs talents, l’entreprise estime qu’elle peut surmonter les limites d’une seule personne et assurer un équilibre des pouvoirs. Huawei compte actuellement trois coprésidents tournants. Lorsque les coprésidents ne sont pas en service, ils visitent d’autres pays, rencontrent des employés, s’informent sur les activités de l’entreprise et, surtout, disposent d’espace et de temps pour réfléchir, ce à quoi ils accordent une grande importance.

La vision ouverte du monde de Huawei et son appréciation des autres cultures se reflètent de la manière la plus spectaculaire dans son campus de R&D de la ville de Dongguan, surnommée la “ville européenne“, où 30.000 employés travaillent dans douze “villages” différents modelés d’après neuf pays européens différents. Des jardins manucurés entourent des répliques grandeur nature des villes et des architectures les plus célèbres d’Europe, notamment le château de Versailles, le château de Heidelberg, Amsterdam et Vérone. Les villages sont parsemés de nombreux restaurants et cafés, reflet de la culture du café prônée par Ren. Le campus est également desservi par un train électrique, de sorte que personne n’a besoin de conduire à l’intérieur du campus. Le concept du campus a été conçu dans le cadre d’un concours de design et a été sélectionné pour son caractère unique, ce qui le distingue des habituelles entreprises technologiques ou des conceptions d’inspiration chinoise.

L’organisation et ses employés continuent manifestement d’apprécier la promotion des échanges culturels mondiaux et l’apprentissage à partir de modèles de réussite non chinois. D’éminents observateurs l’ont remarqué.

Un engagement à respecter les obligations sociales et à faire la différence

Beaucoup pourraient être surpris d’apprendre que Huawei considère le développement durable comme faisant partie intégrante de ses priorités commerciales. L’entreprise a mis en place quatre stratégies de développement durable, toutes alignées sur sa vision et sa mission : Inclusion numérique, sécurité et fiabilité, protection de l’environnement et écosystème sain et harmonieux. Chacune de ces stratégies est intégrée au développement des activités et des produits de l’entreprise. Par exemple, les produits et solutions de Huawei sont de plus en plus conçus pour aider les entreprises et leurs clients à réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2.

Bien que l’entreprise publie des rapports annuels sur le développement durable, ceux-ci n’adhèrent pas aux rapports ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise) ou RSE (responsabilité sociale des entreprises) typiques des pays occidentaux. De même, l’entreprise n’accorde pas trop d’importance à la philanthropie et n’a pas créé de fondation ou de branche philanthropique. Elle investit plutôt dans le développement de solutions rentables et durables en utilisant sa technologie et en travaillant avec des partenaires locaux et multilatéraux pour atteindre ses objectifs dans les pays où les besoins sont les plus critiques.

Prenons TECH4ALL, l’initiative d’inclusion numérique à long terme de l’entreprise, dédiée à la production de technologies et de solutions innovantes qui permettent un monde inclusif et durable. L’entreprise a appliqué l’IA et l’informatique en nuage pour apprendre le son des animaux menacés, des forêts tropicales et des zones humides, afin de surveiller et de prévenir à distance la chasse et l’exploitation forestière illégales. Cette application a été utilisée dans de nombreux pays d’Amérique latine et d’Europe et pourrait être déployée dans d’autres domaines.

RuralStar est un autre exemple. Dans le cadre de son engagement en faveur du développement rural et de la réduction de la fracture numérique pour stimuler le développement dans les zones reculées, Huawei a investi dans l’innovation d’une technologie plus simple et plus petite pour la transmission des données. La solution RuralStar permet de construire une station de base sur un simple poteau au lieu d’une tour dédiée, avec des caractéristiques de faible puissance qui peuvent être alimentées par six panneaux solaires. RuralStar est largement reconnue comme l’une des solutions les plus écologiques et les plus rentables disponibles pour les communautés rurales et isolées. La décision de desservir les zones rurales s’accompagne d’une réduction des marges bénéficiaires estimée à 30 % par rapport à l’approche traditionnelle axée uniquement sur les zones urbaines à forte densité. À l’échelle mondiale, cette technologie dessert des petits villages de plusieurs milliers d’habitants avec une réduction des coûts de 70 % par rapport aux solutions traditionnelles. Après son premier projet pilote au Ghana en 2017, plus de soixante pays ont mis en œuvre RuralStar et plus de 50 millions de personnes dans les zones rurales en ont bénéficié. Pour illustrer le mode de financement de ces projets, en 2020 au Ghana, le ministère des communications et le Ghana Investment for Electronic Communications ont signé un accord de financement avec l’Export-Import Bank of China pour que Huawei déploie plus de 2 000 sites RuralStar pour le Ghana afin de fournir ses services à plus de 3,4 millions de personnes.

Dans le cadre de son objectif de favoriser la numérisation, Huawei a également investi de manière cohérente dans la transformation verte. Au-delà d’une augmentation significative de l’utilisation des énergies renouvelables dans ses propres opérations (une augmentation de 42,3 % depuis 2020), l’efficacité énergétique accrue de ses produits est également une mesure importante dans son processus d’innovation. Une entreprise rapporte une augmentation de 1,9 fois de l’efficacité énergétique de leurs principaux produits depuis 2019, ce qui, à son tour, aide leurs clients et partenaires industriels à réduire leur empreinte carbone.

Plus largement, la technologie d’alimentation numérique de Huawei est déployée et utilisée dans de nombreuses fermes solaires à l’échelle mondiale. L’idée est de gérer les watts avec des bits pour aider à mieux produire de l’énergie propre et à réduire les émissions. À la fin de l’année 2021, Huawei Digital Power avait aidé ses clients à produire 482,9 milliards de kWh d’énergie verte et à économiser environ 14,2 milliards de kWh d’électricité. Ces efforts ont permis de réduire les émissions de CO2 de près de 230 millions de tonnes, ce qui équivaut à la plantation de 320 millions d’arbres.

La capacité de Huawei à respecter ses engagements sociaux et à prendre des mesures concrètes pour réaliser sa vision d’entreprise au-delà des énoncés de mission est relativement unique. À une époque où les entreprises s’efforcent d’atteindre les objectifs ESG et de surmonter la tension fondamentale entre les priorités à court terme et les investissements pour une croissance durable, Huawei s’efforce de relever ces défis en considérant ses produits et services comme des catalyseurs essentiels du développement durable. Elle s’est engagée à développer des technologies de l’information et de la communication pour réduire les émissions de carbone, promouvoir les énergies renouvelables et contribuer à l’économie circulaire. Huawei s’efforce de promouvoir les économies d’énergie et la réduction des émissions dans ses propres activités et d’utiliser davantage d’énergies renouvelables. Cela est possible grâce à un consensus interne au sein de l’équipe dirigeante pour faire des choix stratégiques alignés sur leur programme de développement durable, au désir d’investir dans des ambitions à long terme et à la capacité d’innover de nouveaux produits qui leur permettent d’atteindre leurs objectifs en matière de développement durable.

Une entreprise qui ne disparaîtra pas

Le succès de Huawei sur la scène mondiale, fondé sur l’excellence en matière d’innovation, démontre que la Chine a beaucoup à apprendre au reste du monde. Cette réussite est le fruit d’une stratégie d’ouverture et d’une volonté d’apprendre des autres. Les détracteurs de l’entreprise, qui s’empressent de répondre aux récents développements, devraient en prendre note.

Chandran Nair

SINCERE

 

Jean Lassalle : "Pas de futur, pas de joie, pas de demain"

NE LE DITES A PERSONNE

 

La fin du Karabakh


Ce qui se passe actuellement est l'un des épisodes les plus honteux de la longue et souvent douloureuse histoire arménienne : le larbin et traître occidental Nikol Pashinyan, ainsi que ses collègues traîtres du gouvernement arménien, ont complètement vendu 120.000 de leurs compatriotes arméniens du Karabakh, et mettent fin à des milliers d'années d'histoire arménienne dans cette région. Un tiers de la population a fui vers l’Arménie ces derniers jours.


La trahison de Pashinyan s'est déroulée en plusieurs étapes. Premièrement, il a refusé de négocier avec l’Azerbaïdjan, provoquant ainsi un conflit armé auquel l’armée arménienne n’était pas préparée et qu’elle a rapidement perdu. Deuxièmement, lors d'une réunion avec des responsables de l'UE, il a signé un protocole selon lequel il a cédé tout le territoire de la région à l'Azerbaïdjan, annulant ainsi l'accord de maintien de la paix avec la Russie. Et enfin, lorsque l’Azerbaïdjan a commencé à affirmer ses droits souverains sur la région (qu’on lui a accordé), il a eu la témérité d’accuser la Russie de manquer à ses obligations. Quelles obligations ?

Malgré les coups dans le dos de Pashinyan, les soldats de maintien de la paix russes ont continué à faire ce qu'ils pouvaient pour aider la population arménienne du Karabakh, en fournissant une aide humanitaire, une aide médicale et un abri temporaire et en supervisant un exode ordonné de milliers de personnes (un tiers de la population arménienne). La population arménienne afflue vers la frontière arménienne.

Fidèle à son habitude, le gouvernement arménien ne fait pratiquement rien pour aider les réfugiés qui affluent. Ces personnes ont été contraintes de fuir avec juste les vêtements qu'elles portaient. Beaucoup d’entre eux dorment désormais dans leur voiture dans des villes déjà inondées de réfugiés des vagues précédentes.

Pendant ce temps, Pashinyan a conspiré avec une délégation américaine, qui comprenait bien sûr l'horrible sorcière Samantha Power, pour organiser une force occidentale de maintien de la paix au Karabakh, ce qui est manifestement ridicule puisque le Karabakh est maintenant un territoire azerbaïdjanais et qu'il est peu probable que l'Azerbaïdjan permette une présence militaire étrangère, de plus, il n'y aura plus d'Arméniens pour y maintenir la paix.

L’Occident ne peut plus rien faire de constructif, mais il peut encore certainement causer des dégâts par ses ingérences inutiles et insipides. Ce à quoi nous assistons est la mort lente d’un vieux pays, autrefois grand et historiquement important. Ce qui rend la situation encore plus triste, c’est que l’immense et riche diaspora arménienne a largement renié sa patrie historique.

Dmitry Orlov

Source : https://boosty.to/cluborlov/posts/65a0ba1d-a502-4f88-ba6f-8797ba3e2c45?from=email

DE TOUTE EVIDENCE

 C'est tellement limpide et clair, que refuser d'admettre l'évidence, c'est bien démontrer son insistance à mettre le peuple français à genoux. Hors, quelle démocratie accepte de pousser des gens à voter pour leurs propres servitudes et déliquescence ?

Electricité, Montebourg : « débranchez-nous du système de fixation des prix européens »

Arnaud Montebourg explique la même chose que ce que nous expliquons tous depuis plus d’un an !

Pour le moment nous restons soumis aux règles édictées par l’Allemagne parce que nos dirigeants ont une peur panique de la dette française et d’une attaque sur la dette française.

Il ne faut pas avoir peur, car l’Allemagne a autant à perdre à une explosion de la zone euro que la France. Ce serait une destruction mutuelle assurée, et si l’Allemagne veut de l’électricité nucléaire française pendant les hivers rigoureux, alors qu’elle nous laisse fixer le prix de l’électricité comme nous le souhaitons, en échange nous lui en fournirons et ses grosses usines pourront continuer à tourner.

Du gagnant/gagnant, mais pour cela nos dirigeants doivent s’armer d’un peu de courage et cesser l’idéologie européiste stupide.

L’Espagne et le Portugal sont sortis de ce système mortifère, et s’en porte très bien avec une inflation nettement plus faible et pas de dette supplémentaire liée au bouclier tarifaire stupide.

Là aussi, ça suffit maintenant.

Charles SANNAT

WESTERN MODERNE

 

QUOI QU'IL EN COUTE

 Gardez bien à l'esprit que les américains seront toujours prés à tout pour maintenir leur dollar à flot. Quitte a flinguer l'Euro.

Dédollarisation, danger imminent pour le dollar et le système financier ?

[...] L’essentiel, c’est évidemment ce sommet des BRICS, où se rencontrent les pays qui représentent la moitié de la population et l’essentiel de la croissance économique, et aussi la majorité des capacités de productions de bidules allant de la batterie de voiture électrique au dernier smartphone !

Comment cacher « un secret » ?

Comme je le répète régulièrement, il n’y a pas 36 solutions pour cacher un secret. Généralement il y a deux méthodes. La première consiste à ne rien dire. C’est le silence total. On en parle pas en vertu du principe bien connu de « ce qui n’est pas dit aux informations n’existe pas ».

La seconde grande méthode consiste, elle, à noyer sous un flot de bruits parasites l’essentiel qui devient indiscernable dans ce flot ininterrompu d’informations 24/24 qui ne cesse jamais où une émotion chasse l’autre, où une indignation remplace l’autre à un rythme effréné.

Le grand secret c’est que les autorités de « l’ouest », en particulier les Américains, cachent l’ampleur de la dédollarisation en cours.

Bien évidemment lorsque l’on regarde le poids du dollar dans les échanges « Swift » on peut se dire que tout va bien, le problème c’est que Swift ne concerne que les échanges… autorisés par les Etats-Unis et utilisant le dollar. Mais les échanges Swift par définition ne comptabilisent pas ce qui est échangé… hors Swift et c’est là que se passe l’essentiel des choses. Les accords bilatéraux, les achats de la Chine en yuan par exemple à la Russie comme à l’Arabie-Saoudite ne sont plus comptabilisés et donc cela ne se voit pas. Tout le monde se garde bien d’ailleurs d’en parler.

Les BRICS sont un concept que le grand public commence à peine à comprendre, un mouvement dont les gens prennent juste un peu conscience. Pourtant, il n’y a là rien de très nouveau, la tentation de la neutralité et du non-alignement étant aussi vieille que l’affrontement Est-Ouest et reste un héritage marquant de la guerre froide et de la décolonisation.

Mais cette fois cela va plus loin. Au-delà du non alignement, c’est aussi la volonté de créer un contrepouvoir réel à la toute puissance américaine qui émerge.

Un danger imminent pour le dollar, le système financier et pour nos patrimoines ? 

Alors les BRICS vont-ils aller vers leur propre monnaie, comment les choses vont-elles évoluer, et la domination du roi dollar est-elle véritablement remise en cause, à quelle échéance, pour quelles implications économiques et géopolitiques ? Voici quelques-unes des questions auxquelles je vous apporte des réponses et les « probables » dans ce dossier passionnant intitulé « BRICS le Basculement, comprendre et anticiper ce que personne ne voit venir ».

La dédollarisation est bien en route, elle est même en réalité achevée pour un pays, la Russie, qui est totalement hors système dollar et démontre par l’exemple, qu’une autre vie est possible sans la monnaie américaine.

Pourtant, si la dédollarisation est en marche, vous découvrirez qu’elle est en aucun cas un objectif, ni même un moyen, mais une conséquence, que cette conséquence sera ressentie de manière très différente entre les grandes zones économiques et qu’elle n’a pas du tout la même signification ni les mêmes conséquences pour un Russe, un Chinois ou un Européen.

Bref, un dossier passionnant et éclairant, disponible dans vos espaces lecteurs ici.

Pour ceux qui veulent s’abonner et télécharger le dossier consacré aux BRICS et à la dédollarisation, (et avoir accès à l’ensemble des dossiers déjà édités) tous les renseignements sont ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

LE MODELE S'EFFRITE

 

Gangs suédois : le Premier ministre convoque le chef de l'armée après une recrudescence des meurtres

A 25-year-old woman, reportedly a neighbour of a person with gang links, was killed in a blast on Thursday

Le Premier ministre suédois a convoqué le chef des forces armées pour l'aider à freiner la recrudescence des meurtres commis par les gangs.
Les deux hommes et le chef de la police du pays se rencontreront vendredi pour discuter du rôle que pourrait jouer l'armée.

Cela fait suite à 12 heures sanglantes au cours desquelles deux hommes ont été abattus à Stockholm et une femme de 25 ans tuée dans une explosion chez elle dans une ville au nord de la capitale.

"Nous allons traquer les gangs et les vaincre", a promis le Premier ministre Ulf Kristersson dans une rare allocution télévisée.

Le chef des forces armées, Micael Byden, a déclaré au journal suédois Dagens Nyheter qu'il était prêt à soutenir les efforts de la police.

On ne sait pas exactement comment l'armée pourrait s'impliquer, mais des discussions antérieures suggèrent que les soldats pourraient assumer certaines fonctions de police afin de permettre aux agents de libérer des ressources pour lutter contre la criminalité.

Certains critiques ont qualifié les mesures proposées de superficielles, arguant qu’elles traitent les symptômes plutôt que les causes profondes de la violence.

Ce mois-ci, 12 personnes ont été tuées dans des violences de gangs – le nombre le plus élevé depuis décembre 2019, selon Dagens Nyheter.

Les médias suédois ont associé cette récente recrudescence à un conflit impliquant un gang connu sous le nom de réseau Foxtrot, qui a été secoué par des luttes intestines et divisé en deux factions rivales.

M. Kristersson a déclaré que la Suède n'avait jamais rien vu de pareil auparavant et qu'"aucun autre pays en Europe" ne connaissait ce genre de situation.

Il a souligné que les enfants et les passants innocents étaient de plus en plus victimes de violences à travers le pays.

L'explosion survenue pendant la nuit à Fullero, à environ 80 km au nord de Stockholm, a tué une femme que l'on pense être la voisine d'une personne ayant des liens avec le crime organisé.

Elle s'est endormie "un soir tout à fait ordinaire mais n'a jamais réussi à se réveiller", a déclaré le Premier ministre.

Quelques heures plus tôt, un homme d'une vingtaine d'années avait été tué par balle à Jordbro, juste au sud de la capitale, selon la chaîne publique SVT.

Par ailleurs, un homme de 18 ans a été abattu vers 19h00 (17h00 GMT) près d'un terrain de sport de Stockholm rempli de monde, a rapporté SVT.

L'année dernière, plus de 60 personnes sont mortes dans des fusillades en Suède – le nombre le plus élevé jamais enregistré – et cette année s'annonce comme étant la même, voire pire.

Un rapport officiel du gouvernement publié en 2021 indiquait que quatre habitants sur un million mouraient chaque année dans des fusillades en Suède, contre 1,6 personne par million en Europe.

La police a lié la violence au refus d'intégration des immigrés, la pauvreté et à la consommation de drogues.

Le gouvernement minoritaire de centre-droit de M. Kristersson, arrivé au pouvoir l'année dernière, avec le soutien des démocrates suédois anti-immigration, n'a pas encore réussi à endiguer la violence.

Le Premier ministre a déclaré jeudi qu'il poursuivrait la mise en place de davantage de surveillance, de sanctions plus sévères en cas d'infraction aux lois sur les armes à feu, de pouvoirs d'expulsion plus forts et de zones de contrôle et de fouille - ajoutant qu'il avait appris beaucoup du maire de New York après une visite dans la ville la semaine dernière.

"Tout est sur la table", a déclaré le Premier ministre.

Mais un organisateur communautaire a déclaré à la BBC qu'il était "profondément déçu" par ces projets, affirmant qu'ils ne parviendraient pas à résoudre les problèmes sociaux sous-jacents.

Sakariya Hirsi, directrice de Kollektiv Sorg, un groupe lié à Amnesty International, a appelé à davantage d'actions contre la pauvreté des enfants et à une augmentation des ressources pour les clubs de jeunes, les services communautaires et les centres sportifs.

Il a déclaré qu'il y avait un manque de "mesures concrètes" dans le discours de M. Kristersson "pour ceux qui souffrent de traumatismes et de pertes - en particulier les enfants - dont nous devons supporter et traiter le chagrin et la douleur en tant que société".

EN PANNE

 Nouvelle dégradation des perspectives économiques en Allemagne

Les cinq principaux instituts économiques du pays anticipent désormais un recul du PIB de 0,6 % cette année. La consommation des ménages repart plus lentement que prévu.

https://www.lesechos.fr/monde/europe/nouvelle-degradation-des-perspectives-en-allemagne-1982482

PROGRESSION

 Souvenez vous bien du principe. Destruction de l'état nation pour le substituer par une fédération supra nationale.

Pourquoi la faillite de l’État devient une hypothèse de plus en plus plausible


Comme toujours, il faut se méfier des prévisions trop alarmistes en matière financière. Depuis la crise de 2008, la caste mondialisée est parvenue à colmater toutes les brèches qui apparaissaient dans l’édifice (et elles ont été nombreuses) et à juguler toutes les implosions qui ont menacé. Elle a déjoué tous les pronostics. Cela dit, mathématiquement, en quelque sorte, les forces contraires en deviennent chaque fois plus redoutables. En France, la situation est pire puisque le pays est en plein déclin et l’État en situation de surendettement critique. Le projet de budget que nous commentons ce matin, pour 2024, ne fait que nourrir les inquiétudes qui existent autour de l’avenir à court et moyen terme.
 

 
Peu de Français liront attentivement le projet de budget 2024, et ils ont bien tort. Dans la foulée de la loi de programmation des finances publiques discutée hier au Parlement, à coup de Frexit, le projet de budget 2024 confirme cette conviction pour ainsi dire magique qui étreint la caste : on peut éternellement continuer à danser sur un fil sans jamais tomber dans le vide.
Ce qu’il faut retenir du budget 2024

Pour bien comprendre le problème qui se pose, il suffit de lire les quelques chiffres qui comptent dans ce projet de budget, tels qu’ils ont déjà été publiés le 17 juillet, et tels qu’ils ont été confirmés hier par le gouvernement.
 
Il faut, parfois, se contenter de regarder la surface des choses pour les comprendre : des dépenses de 356 milliards, et moins de 5 milliards € d’économie. Soit même pas 1,5% de baisses de dépenses, après les années record du COVID… mais cette fois, une fois le COVID mis en berne.

Ce chiffre est la clé de notre problème. Avant l’été, Bruno Le Maire avait annoncé 16 milliards d’économies pour éviter une dégradation de la note de la France. Nous avions déjà annoncé que c’était du flan et que Borne et Le Maire conduiraient le pays à la faillite, la fleur au bout du fusil. Trois mois plus tard, nous le répétons… et leurs chiffres nous donnent raison.

Alors que les 16 milliards annoncés étaient déjà beaucoup trop timides, le brillant Le Maire s’est montré incapable de réduire les dépenses de la machine bureaucratique, et ce ne sont finalement que 4,8 milliards qu’il a trouvés ! Bref, alors que la dette est très élevée, que les taux d’intérêts explosent, qui font monter les remboursements et rendent très cher le moindre déficit, alors que la note de la France est au bord de la dégradation, ce qui la précipiterait dans un gouffre, alors que la stagflation arrive et qu’il faut donc se montrer économe, le gouvernement se montre incapable de maîtriser l’allure de ses services.

Nous avons même relevé, cet été, que les dépenses de fonctionnement de l’administration avaient littéralement explosé de 27% en 2023. On fera les comptes à la fin de l’année, mais tout indique que l’administration dérive sans se préoccuper du reste du pays, des conséquences, et le gouvernement est impuissant face à ce mouvement.
 
L’impuissance du gouvernement est une menace

La suite des événements est bien connue. Elle est mathématique. D’un côté, le Léviathan étatique a faim. Il en veut toujours plus, et il est sous l’addiction grandissante des recettes fiscales en tous genres. D’un autre côté, l’argent vient à manquer et sauf à écraser définitivement tout le pays avec d’insupportables impôts, il faudra emprunter, emprunter, jusqu’à ce que faillite s’ensuive.

Nous l’avons évoqué hier : l’État empruntera sur les marchés financiers, en 2024, une somme équivalente à la quasi-totalité de ses dépenses. Autrement dit, la bureaucratie ne fonctionne plus qu’à crédit en France, et plus rien ne peut ni l’arrêter ni la raisonner. Et ce ne sont pas les hauts fonctionnaires qui sont au pouvoir qui parviendront à changer le cours de cette histoire tragique dont la France sortira encore plus affaiblie si elle ne parvient pas à relever la tête.

Bref, les ingrédients politiques d’une faillite sont réunis, et vous connaissez tous les conséquences de ce type de rupture : si votre patrimoine est essentiellement placé en actifs financiers, vous en sortirez ruinés, y compris si vous avez un contrat d’assurance-vie à 100.000€. J’irai même plus loin : la garantie de l’État sur les livrets réglementés a du plomb dans l’aile quand on voit comment tourne la situation. Rien n’exclut un défaut de l’État, un jour ou l’autre, même sans qu’on s’y attende.

Ce qui adviendra de votre épargne

Le matin où la France découvrira que l’État n’a pas pu honorer ses engagements en matière de retraite, par exemple, simplement parce qu’une banque a refusé de couvrir le découvert temporaire des caisses publiques par crainte qu’il ne soit pas totalement remboursé, les répercussion seront équivalentes à un tremblement de magnitude 7 ou 8 place de la Concorde.



Ce jour-là, la fin des haricots commencera pour les épargnants, petits ou grands (et plutôt petits), car la France sera devenue une junk bond à qui plus personne ne voudra prêter le moindre centime. L’hyper-inflation prendra très vite des proportions supérieures à celles que nous connaissons, en grande partie parce que l’argent sera rare, et que les vendeurs prendront un maximum de garanties pour être payés.

Qui dit hyper-inflation dit aussi dépréciation monétaire extrêmement rapide. Ce qui signifie que votre patrimoine financier ne vaudra plus rien. Seules les valeurs-refuges conserveront de la valeur : immobilier, métaux précieux, or.

Pour mémoire, nous vous rappelons ici les conseils concrets pour acheter de l’or (réservé aux abonnés de notre chaîne patrimoine) : 


Bref, la pire n’est jamais sûr, mais il devient vraiment très probable.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/09/28/pourquoi-la-faillite-de-letat-devient-une-hypothese-genante/

RAFALE

 Le Conseil des ministres a habilité le gouvernement à utiliser le 49.3 pour tous les textes budgétaires.

Le gouvernement pourra ainsi recourir à l'article 49.3 à la fois pour le projet de budget 2024 et pour le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

Le Conseil des ministres a habilité le gouvernement à recourir à l'article 49.3 de la Constitution à la fois pour le projet de budget 2024 qui doit être débattu à partir d'octobre au Parlement et pour le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, ont indiqué plusieurs sources gouvernementales.

Le Conseil, qui s'est tenu dans la matinée du 27 septembre, a ainsi entériné le recours au 49.3 pour tous les textes budgétaires qu'il a examinés et qui seront débattus cet automne au Parlement. L'arme constitutionnelle, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, a pu par conséquent être utilisée dès mercredi soir par la première ministre Elisabeth Borne pour la loi de programmation des finances publiques 2023-2027.

https://www.lefigaro.fr/politique/le-conseil-des-ministres-a-habilite-le-gouvernement-a-utiliser-le-49-3-pour-tous-les-textes-budgetaires-20230928

MOURIR A PETIT FEU

 Après le suicide d’un boulanger, le cri du cœur de la profession.

À Marseille, un boulanger qui avait pignon sur rue s’est donné la mort en ce début d’automne. Pour le boulanger militant et politique Stéphane Ravacle, l’inflation serait en cause.

En 2022, le prix du blé a augmenté de plus de 35 %. Celui du MWh d’électricité de 45 %. Et l’envolée se poursuit en cette année 2023, mettant en difficulté un grand nombre de professions, à commencer par les boulangers. Aussi, Stéphane Ravacley, secrétaire national en charge des commerces, de l’artisanat et des petites entreprises au sein du Parti socialiste (PS) a lancé un cri du cœur sur les réseaux sociaux lundi 25 septembre.

Quelques jours plus tôt, ce boulanger militant a appris le suicide de l’un de ses collègues boulanger à Marseille. « Il s’appelait Pascal, avait des enfants en bas âge et était connu pour sa générosité, présente-t-il. Il s’est battu jusqu’au bout avec ses factures d’électricité et de matières premières. » Malheureusement, selon Stéphane Ravacley, l’inflation a eu raison de la détermination de son collègue....

https://www.parismatch.com/actu/societe/apres-le-suicide-dun-boulanger-le-cri-du-coeur-de-la-profession-229852