lundi 24 février 2020

NOBLESSE D'ETAT

La réforme de l’ENA, esquissée dans le rapport Thiriez rendu ce 18 février à Matignon (photo ci-contre), signe-t-elle la fin de la sacrosainte inspection des Finances ? Ce corps tout puissant, symbole de l’excellence, mais aussi de l’arrogance et de la cécité d’une élite administrative qui s’est peu à peu délitée, plus attirée par des postes lucratifs dans le privé que par la gestion proprement dite de l’Etat. Symbole surtout d’une symbiose entre l’Etat et la finance. D’une élite farouchement européenne et mondialisée, qui a délaissé des pans entiers de la vie sociale. Pour comprendre la puissance de ce corps, il faut savoir qu’il ne se résume pas au service de l’Inspection générale des finances, qui contrôle les services de l’Etat et fournit rapports et expertises au gouvernement. Il s’agit d’une petite nébuleuse de 330 hauts fonctionnaires, triés sur le volet à la sortie de l’ENA, qui sont propulsés, très jeunes, au sommet de la pyramide de la nomenklatura française. Dans le public et le privé. Conseillers du président, directeurs du Trésor, directeurs financiers ou présidents de grandes sociétés, ils sont connectés entre eux, se cooptent, se tutoient, s’appellent « camarade ». Chaque année, ils sont seulement quatre ou cinq à pouvoir intégrer ce cercle.....

https://www.challenges.fr/politique/apres-l-ena-macron-doit-supprimer-l-inspection-des-finances_699972

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