lundi 18 octobre 2021

MALAISE

 L’affaire des pilotes de Southwest Airlines refusant l’obligation de vaccin, bien qu’étouffée par la censure officielle, continue à se développer et touche d’autres compagnies (American Airlines). Cette situation est symbolique d’une organisation en train de se mettre en place, d’une “rébellion” soft contre le vaccin certes, mais d’abord contre une autorité du gouvernement) jugée illégitime. Situation qui pourrait devenir un modèle de “résistance” à résonance politique.....



Préparez-vous pour des turbulences à venir...

Hier [14 octobre], American Airlines a vu près de 300 de ses vols annulés, soit près de 10 % de son programme total, bien plus que N'IMPORTE QUEL autre transporteur aux États-Unis (Southwest reste en deuxième position), et 673 autres retardés. Ce n’est sans doute qu’une pure coïncidence si j’ai entendu de nombreux pilotes d’American récriminer cette semaine et si les forums de pilotes sont remplis de colère contre le mandat de vaccination.

C'est aussi sans doute pure coïncidence que Delta Airline, – qui a eu beaucoup moins de problèmes que les autres grandes compagnies, – ait été la seule à NE PAS imposer de vaccin obligatoire.

Entre-temps, bien qu'ils continuent d'insister sur le fait que l'effondrement du week-end dernier n'avait rien, – RIEN, JE VOUS L’ASSURE, – à voir avec leur obligation de vaccination, les dirigeants de Southwest ont radicalement changé leur rhétorique à propos de cette obligation.

Lors d'un appel vidéo le 13 octobre, le PDG de la compagnie a encouragé les employés qui ne veulent pas se faire vacciner à demander des exemptions et a déclaré qu'il ne voulait pas que quiconque perde son emploi à cause des vaccins. La semaine dernière, la formulation était la suivante : « Le non-respect de la politique de vaccination COVID-19 entraînera le licenciement ». (Comme la directive reste en place, il est possible que Southwest décide simplement d’accepter toutes les demandes d'exemption.)

Mais ce n’est pas le plus important.

Soyons réalistes : de nombreux employés des compagnies aériennes sont furieux de ces mandats. Surtout les pilotes. Par nature, ils ont tendance à être des autodidactes conservateurs. Personne ne décide de piloter des avions pour gagner sa vie s’il n’est pas à l’aise avec la pression de ce métier et s’il n’assume pas la responsabilité d’autres personnes (et s’il n’a pas un sacré ego, également, – la vieille blague : comment savez-vous qu'il y a un pilote de F-16 dans la pièce ? Il l’a dit à tout le monde).

Beaucoup d'entre eux ne veulent pas du vaccin. Contrairement à la plupart des gens, ils peuvent faire quelque chose à ce sujet. Ils travaillent dans d’énormes entreprises aux règles de travail TRÈS compliquées, et ils bénéficient de la protection des syndicats. Et ils sont conscients de la fragilité du système, et pas seulement chez Southwest.

Les compagnies aériennes peuvent passer d'énormes bénéfices à d'énormes pertes en quelques mois, en fonction du prix du carburant et de l'économie globale, – et cela, avant que les règles de voyage de Covid ne viennent compliquer encore plus leur vie d’entreprise. [...]

Cela signifie que les pilotes disposent d'un levier important, s’ils choisissent de l’utiliser. Un petit nombre de congés maladie dans une seule compagnie aérienne peut bloquer les opérations et entraîner des annulations de vols à l'échelle du système, laissant des dizaines ou des centaines de milliers de personnes bloquées pendant plusieurs jours. Les coûts pour les voyageurs pris au milieu de cette lutte sont très pénalisants ; ils seront bloqués et désorientés dans les aéroports, leurs vacances seront gâchées, ils manqueront des funérailles, des mariages, d’importants rendez-vous d’affaires.

Les pilotes que j'ai entendus ne veulent pas cela, – ils ne sont pas devenus pilotes pour ne pas voler. Mais ils reconnaissent aussi qu’ils parlent au nom de dizaines de millions de travailleurs américains qui sont furieux du choix que leur impose l'administration Biden : leur droit de prendre des décisions médicales pour eux-mêmes, ou leur emploi.

Que va-t-il se passer ? La réponse pourrait se résumer à une danse délicate entre les compagnies aériennes, – en particulier Southwest et American, – et leurs employés. Si les compagnies aériennes signalent que tous ceux qui veulent une exemption peuvent l’obtenir, elles peuvent maintenir la colère à des niveaux gérables.

Dans le cas contraire, et surtout si l’administration Biden intervient pour forcer l’application de sa décision ?

Je vous laisse avec cet e-mail d'hier :

« Je suis un abonné payant et très satisfait de l’être. Je suis également pilote et j'effectue des vols internationaux. Aujourd’hui, lors de notre voyage de retour d’Europe vers l’un des aéroports du Texas, nous avons entendu pas mal de bavardages sur la fréquence d'urgence 121.5 que nous surveillons toujours. Nous avons compris qu'il s'agissait de personnes faisant du “Let’s go Brandon” [symbole des manifestations anti-Biden] et, dans certains cas, pire encore.

Et nous avons entendu cela presque tout le long du chemin après avoir traversé la frontière canadienne. Durant plus de 20 ans, la fréquence est toujours restée silencieuse. Pas aujourd'hui.

121.5 est en service. L'urgence est réelle. Et pas seulement dans les airs. »

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