jeudi 7 octobre 2021

POURQUOI ?

 La tension monte sur Guy Vallancien au sein de la commission installée par Emmanuel Macron afin de lutter contre l’emprise des "théories complotistes" et de la désinformation.

La désignation de ce professeur de médecine fait en effet polémique pour plusieurs raisons. Accusé par la pneumologue Irène Frachon, d’avoir minimisé le « drame humain » de l’affaire Mediator, Guy Vallancien est également mentionné dans le scandale du « charnier » de l’université Paris-Descartes, dont le centre du don des corps  aurait conservé des cadavres pendant des années dans des conditions déplorables.


Si la présence de Guy Vallancien – qui a en outre reçu il y a peu un blâme de l’Ordre des médecins pour un certificat médical jugé « mensonger » – a finalement été confirmée au sein de la commission par son président, le sociologue Gérald Bronner, et que le professeur dit faire l’objet de « désinformation », une citation controversée sur ses pratiques médicales lui est attribuée sur les réseaux sociaux.


A en croire ce visuel viral, il aurait affirmé sur la BBC : « Mes chefs m’ont appris à m’entraîner à pratiquer des examens rectaux et vaginaux à des personnes sous anesthésie, sans aucun consentement du patient. Nous pensions à l’époque que les patients avaient confiance dans le chirurgien, et c’était un but louable. […] Personnellement, je pense que nous pouvons parfois utiliser le corps du patient pour s’entraîner. C’est normal, c’est comme ça qu’on apprend. Doit-on avoir un formulaire de consentement, un de plus ? Pourquoi pas ? Je ne pense pas que ce soit important, mais si les gens ont besoin, nous le ferons. »


Guy Vallancien a bien tenu ces propos en octobre 2015, au cours d’une émission de la BBC – encore disponible à l'écoute – consacré à la question des violences gynécologiques. Un sujet qui s’était retrouvé, à l’époque, sur le devant de la scène médiatique, dans la foulée de la révélation d’examens vaginaux pratiqués sur des patientes endormies – notamment par des externes de Lyon-Sud.


Guy Vallancien était invité sur l’antenne de la BBC pour illustrer le point de vue des professionnels de santé jugeant cette polémique excessive. C’est dans ce contexte qu’il a tenu (en anglais, à partir de 10’04) les propos qui lui sont prêtés sur le visuel… et qui ont fait l’objet d’une réactop, immédiate de la part du journaliste en plateau (à 10’49) : « Je ne pense pas que beaucoup de gens sont d’accord avec lui. […] La plupart d’entre nous, dans cette situation, voudraient être prévenus à l’avance. »


Des propos dénoncés par la conférence des doyens de faculté de médecine

Quelques semaines plus tard, la conférence des doyens de faculté de médecine avait en outre fustigé les propos de Guy Vallancien et des autres professionnels défendant la même position.


« Nous ne saurions en aucune façon cautionner ces déclarations, totalement contraires aux principes de l’éthique que nous défendons. Quelles que soient les modalités de pratique médicale (en cabinet de consultation, en établissement de soins, au bloc opératoire…), aucun geste, examen clinique, acte de diagnostic ou de traitement, ne saurait être réalisé sans l’information et le consentement du patient, conformément à la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des patients », estimait-elle alors, comme le rapportait Le Quotidien du médecin.

https://www.20minutes.fr/societe/3141559-20211006-commission-bronner-oui-professeur-guy-vallancien-bien-tenu-propos-controverses-examens-gynecologiques

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire