dimanche 29 janvier 2023

BON OU PAS BON ?

Que disait l'agence nationale sanitaire sur l'usage de produits issus des insectes en 2015 ?

https://www.anses.fr/fr/content/consommation-d%E2%80%99insectes-%C3%A9tat-des-lieux-des-dangers-potentiels-et-des-besoins-de-recherche

Consommation d’insectes : état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche

La consommation d’insectes, ou entomophagie, est une pratique très répandue dans certaines parties du monde (Afrique, Asie, Amérique latine), où elle peut faire partie de la culture alimentaire traditionnelle. Pour relever le défi de nourrir la planète en 2030, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grande échelle. Dans la perspective d’un possible développement de ces produits en Europe ou en France, l’Anses a réalisé un état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques liés à la consommation d’insectes. Dans l’avis qu’elle publie ce jour, elle fait l’inventaire des dangers potentiels véhiculés par les insectes et des besoins de recherche sur cette question. A l’issue de ce travail, elle recommande notamment d’établir au niveau communautaire des listes des différentes espèces pouvant être consommées et de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits, permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires. Par ailleurs, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possédant des allergènes communs, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies.

La consommation d’insectes, ou entomophagie, est une pratique très répandue dans certaines parties du monde (Afrique, Asie, Amérique latine), où elle peut faire partie de la culture alimentaire traditionnelle. La FAO estime que « les insectes complètent les régimes alimentaires d'environ deux milliards de personnes » dans le monde et s’est prononcée en faveur du développement de l’élevage d’insectes à grand échelle pour répondre aux inquiétudes croissantes sur la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en protéines.

En Europe, cette pratique semble bénéficier d’un engouement croissant et plusieurs projets industriels et programmes de recherche accompagnent ce secteur naissant, malgré une réglementation en vigueur (actuellement en pleine évolution) qui soulève de nombreuses interrogations.

Dans ce contexte, l’Anses a mené un état des lieux des connaissances scientifiques sur le sujet, notamment concernant les risques sanitaires éventuels liés à la consommation d’insectes et produits d’insectes, à la fois en alimentation animale et humaine.

Des risques sanitaires possibles

Comme tous les aliments, les insectes peuvent véhiculer certains dangers qui doivent être maîtrisés par la fixation de normes spécifiques afin de réduire les risques potentiels liés à la consommation de ces produits.

Ces dangers sont principalement liés :

  • à des substances chimiques (venins, facteurs antinutritionnels, médicaments vétérinaires utilisés dans les élevages d’insectes, pesticides ou polluants organiques présents dans l’environnement ou l’alimentation des insectes, etc.) ;
  • à des agents physiques (parties dures de l’insecte comme le dard, le rostre, etc.) ;
  • à des allergènes communs à l’ensemble des arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) ;
  • à des parasites, des virus, des bactéries et leurs toxines ou encore des champignons ;
  • aux conditions d’élevage et de production, pour lesquelles il conviendrait de définir un encadrement spécifique permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires.

Par ailleurs, de manière générale, comme pour les autres aliments d’origine animale ou végétale, les insectes comestibles peuvent devenir, suite à une conservation non adaptée, impropres à la consommation humaine.

Le travail d’expertise de l’Agence souligne le besoin de recherches complémentaires pour mener une évaluation complète des risques sanitaires liés à la consommation des insectes. Par ailleurs, le développement de telles filières de production d’insectes, depuis l’élevage jusqu’à l’abattage, doit amener à se poser la question du bien-être animal, celui-ci ayant été jusqu’à présent très peu exploré chez la plupart des invertébrés.

Les recommandations de l’Anses 

Dans ce contexte d’incertitude et de manque de données, l’Agence recommande :

  • d’accentuer l’effort de recherche sur les sources de dangers potentielles ;
  • d’établir, au niveau communautaire, des listes positives et négatives des différentes espèces et stades de développement d’insectes pouvant ou non être consommés ;
  • d’explorer la question du bien-être animal pour ces catégories d’invertébrés ;
  • de définir un encadrement spécifique des conditions d’élevage et de production des insectes et de leurs produits permettant de garantir la maîtrise des risques sanitaires ;
  • de fixer des mesures de prévention du risque allergique, à la fois pour les consommateurs et en milieu professionnel.

En attendant la mise en place de normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies. En effet, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possèdent des allergènes communs.

Au-delà des enjeux d’expertise spécifiquement associés aux questions d’évaluation des risques sanitaires et des bénéfices nutritionnels relatifs à la consommation des insectes, l’Anses souligne les forts enjeux de connaissances portant sur l’acceptabilité sociétale de ces nouvelles consommations ou encore sur les enjeux de développement et d’impact environnementaux qui y sont associés.


Depuis, on a vu apparaître comme par magie, des études qui ont adoucit les moeurs sur la question.

Juin 2021

Suite à une évaluation scientifique de l'Efsa (https://en.wikipedia.org/wiki/European_Food_Safety_Authority), l’Union Européenne a approuvé le 4 mai dernier l'utilisation de vers de farine (Tenebrio molitor) séchés en tant que Novel Food / Nouvel Aliment. C’est la toute première autorisation de mise sur le marché d'insectes pour l’alimentation humaine, sachant que cela est déjà permis pour l’alimentation animale sous certaines réserves*.

Cela sonne donc le départ de nombreuses innovations futures en termes de recettes pour cette catégorie de protéines alternatives aux protéines « classiques » animales ou végétales. En effet, l'autorisation est accordée pour une utilisation comme insecte séché entier sous forme de collation ou comme ingrédient, notamment sous forme de poudre.

Dans le même temps, au niveau international, un rapport de la FAO rappelle l’importance de bien mesurer la sécurité alimentaire de ces insectes comestibles, ce comme pour tout produit alimentaire. Dans ce document, l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture pointe notamment la prise en compte de risques potentiels biologiques (virus, bactéries, parasites...), chimiques (mycotoxines, pesticides, métaux lourds...) ou allergènes (réaction allergique croisée chez les personnes allergiques aux crustacés).

Outre ces actualités pour l’alimentation humaine, l’Union Européenne vient aussi d’ajouter le ver à soie (Bombyx mori) à la liste des espèces d'insectes autorisées dans l’alimentation pour poissons. De manière générale, il est attendu d’ici la fin de l’année l’élargissement de l’autorisation de l’ensemble de ces huit espèces d’insectes à l’alimentation des volailles et des porcs.


Engagé auprès des producteurs d’insectes depuis le début de cette activité en France et membre du projet FARMYNG, Eurofins propose des solutions adaptées de valorisation des productions d’insectes :


  • Analyses nutritionnelles des farines à base d’insectes : quantification des nutriments, du taux de protéines, etc.
  • Maîtrise du risque contaminants: détection et quantification des résidus de pesticides, métaux lourds, contaminants chimiques, etc.

Surveillance microbiologique des productions, recherche de pathogènes et contrôle selon les exigences relatives à l’hygiène pour les méthodes de transformation normalisées, définis dans le Règlement (UE) N°142/2011 (méthode de transformation 7)

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