lundi 28 août 2023

UN REEL

 Rage et désespoir dans le camp progressistes anti Trump américain. Le Mugshot qui devait le faire passer dans l'inconscient collectif comme un délinquent, à en réalité permis à Trump d'être encore plus un victimaire politique. Il a reçu plus de 7 millions de dollars de dons pour sa campagne, et tout un business de merchandising avec sa photo est en train d'exploser les ventes. Mauvaise tactique finalement, car aux yeux de certains américains, les frasques juridiques de l'ancien président, ne font en réalité que de lui faire de la pub. Pire, si les dits procès révèlent que les dossiers sont vides, sans contenu probant, rien que des témoins à charges qui ne peuvent être que prit pour ce qu'ils sont, les démocrates se rendront compte qu'ils ont fait la connerie du siècle en pensant réussir a mettre à l'ombre leurs pires cauchemars : un second mandat Trump. Pire encore. Cela pourrait pousser les démocrates a truquer les élections. Et si jamais cela se voit de façon flagrante (ce qui localement avait déjà été constater de façon assez anarchique en 2020) alors oui, le risque de fracture entre certains états et l'état fédérale pourrait avoir une issue très très grave pour la nation.

Cliché de guerre civile

Voici la photo du “détenu P01135809”, identification pour quelques minutes de l’ancien président Trump qui, pour sa nième inculpation, a dû passer à l’identification judiciaire de la prison du Comté de Fulton, en Géorgie, comme s’il allait en prison. Le visage de Trump est impressionnant, et il est aussitôt adopté par l’équipe de campagne comme symbole du candidat avec le slogan : « ELECTION INTERFERENCE…NEVER SURRENDER ! ». Pour Jonathan Turley, ce cliché est une photo qui symbolise la guerre civile en train de se développer. Turley craint plus que tout la fin du règne de la Loi qui fait de l’Amérique la référence indépassable de l’État de Droit. Un autre “instructeur”, Victor Davis Hanson, poursuit la description de l’apocalypse sociale et psychologique que sont devenues les rues des grandes villes des USA. « L’Amérique est en conflit avec elle-même [...] Je ne sais pas ce qui s’y passera », observe Dimitri Medvedev. Nous voilà donc au bord du bouillonnement ultime : le chaudron où le Diable prépare notre GrandeCrise.

C’est un document assez simple, qu’il soit en simple photographie ou imprimé sur un tee-shirt, mais un document extraordinairement symbolique dans un monde totalement conditionné par l’image. Il fait grand bruit depuis jeudi où Trump s’est rendu en Géorgie, au tribunal du Comté de Fulton, pour se voir notifiée son inculpation et être arrêté pendant quelques minutes pour les procédures judiciaires, dont l’établissement de son identité (judiciaire, certes, sous l’indicatif “détenu P01135809”).

Trump a aussitôt “exploité” cette nième inculpation, sans doute la plus polémique, la plus volontairement humiliante quoique avec de si gros sabots, la plus politique également de type gros sabots de la part de la procureure démocrate-gauchiste du Comté, et la plus exploitable par l’équipe Trump du point de vue de la promotion et du soutien financier. Le site ‘WhatDoesItMeans’ a fait également le rapport entre Musk et Trump, qui établit un soutien de facto du milliardaire qui a transformé Tweeter en ‘X’ :

« En soutien évident de la part d’Elon Musk, qui, avec Space X, possède le site de médias sociaux X, anciennement connu sous le nom de Twitter, ces remarques [de Musk] concluent que, suite à son “arrestation“ jeudi, le président Trump a utilisé son compte X pour la première fois depuis que Twitter l'a banni en janvier 2021 pour afficher sa photo d'identité avec cette affirmation en majuscules : “ELECTION INTERFERENCE…NEVER SURRENDER!”. Ces indications ont suivi : “Peu après que le bureau du shérif du Comté de Fulton a publié la photo d'identité judiciaire jeudi, marquant la première fois qu’une telle photo a été prise d'un ancien président des États-Unis ou d’un président en exercice, Donald Trump Jr. a publié un message sur le compte X (anciennement Twitter) annonçant de nouveaux t-shirts, tasses et posters comportant la photo d'identité judiciaire de l’ancien président des États-Unis ainsi qu'un texte rouge et blanc en gras indiquant ‘Libérez Trump’”. Sur le site officiel de la ‘Free Trump Collection’, Donald Trump Junior ajoute : “Pour être clair, tous les bénéfices réalisés sur ma boutique en ligne seront reversés au Fonds de Défense Juridique pour lutter contre la tyrannie et la folie dont nous sommes témoins... Contrairement à beaucoup, je n'essaierai pas d'en tirer profit, mais je ferai ce que je peux pour aider”. »

Tout cela pourrait sembler anecdotique et cela ne l’est pourtant pas. Cette photo est au contraire devenue l’objet d’une intense perception, d’un symbolisme d’une puissance considérable, – jusqu’à paraître comme un objet symbolisant la guerre civile tellement possible qu’elle en deviendrait probable.

Jonathan Turley a consacré un article à la chose et rarement l’on a senti autant chez ce grand constitutionnaliste l’angoisse du risque fatal (« L’instant et la grimace : la photo de Trump enflamme une nation en ébullition », et plus loin dans son texte : « La photo de Trump représente un moment décisif pour notre pays »).

Voici la présentation de “l’objet du délit” selon Turley, – allant des détails anecdotiques aux conséquences incalculables :

« Nous discutons souvent de la longue question de savoir s'il est préférable pour votre client de sourire ou de ne pas sourire sur une photo d'identité judiciaire. Certains pensent qu'un sourire traduit un manque de contrition, tandis que d'autres considèrent qu'un froncement de sourcils donne l'impression d'être coupable. Dans la première photo d'identité judiciaire d'un ancien président américain, Trump (ou aujourd'hui détenu P01135809) a rejeté à la fois le “sourire insouciant” et le “froncement de sourcils désapprobateur” et a opté pour une mine renfrognée. C'est une photo d’identité qui, malheureusement, trouvera un écho chez les deux extrêmes de notre système politique. »

... Et à propos du slogan “Interférence dans l’élection... nous ne nous rendrons jamais !”, Turley observe, passant effectivement à cette angoisse fondamentale qui ne le quitte plus :

« De cette façon, le cliché deviendra le cri de ralliement des deux extrêmes de notre système politique. [...]

» Pour la procureure [démocrate-gauchiste] Fani Willis et nombre de ses partisans, la photo d'identité judiciaire représente clairement une sorte de trophée qui mérite d'être encadré et accroché au mur. Il s'agit d'un de ces moments longtemps représentés sur les teeshirts et autres marchandises pour de nombreux membres de la gauche.

» Pour de nombreux partisans de Trump, il s’agit d’un moment d’insulte gratuite à l’égard d’un président désormais poursuivi dans quatre États différents à la veille d’une élection où il est le principal candidat républicain. Pour les plus extrêmes, cela sera présenté comme une quasi-déclaration de guerre, preuve que l’establishment utilisera tous les moyens pour empêcher une nouvelle victoire populiste en 2016. »

Turley ne cesse de dénoncer ce qu’il désigne comme “l’âge de la rage”. Trump explique à Tucker Carlson lui demandant si l’on peut craindre une guerre civile (sur cette vidéo, à 02’19”) qu’il y a aujourd’hui aux USA une combinaison de passion et de haine à un niveau jamais vu et que « c’est probablement une très mauvaise combinaison », – cela sur un ton apaisé, aimable et presque bienveillant, – ce qui est du Trump tout craché : plus les choses se gâtent plus il prend ce ton doux et conciliant, – une sorte de “Nous ne nous rendrons jamais !” avec un sourire apaisé.

Turley avance l’hypothèse que les gens “profitent secrètement” de cette rage, ils « se réjouissent de cette colère », – des deux côtés d’ailleurs. Turley croit que les gens se trouvent ainsi déchargés du devoir de conformisme, de cette rigidité conformiste si pesante aux USA ; il croit aussi, curieusement, que cette pratique libératrice (à la Freud !) crée “une dépendance”, comme une drogue, et que colère et rage, passion et haine, se mélangent et s’alimentent les unes les autres, exigeant toujours plus de cette exacerbation de la psychologie. Et Turley laisse tomber :

« C’est une licence pour haïr aveuglément et excuser tous les moyens pour parvenir à un but. »

Là-dessus, Turley entame sa plaidoirie du grand juriste, de l’adorateur du système juridique mis en place par les Pères Fondateurs, dont il jure qu’il est le meilleur du monde. La teneur même de cette plaidoirie, qui se veut bien au-dessus des partis, qui est un appel à la raison pour que les passions cessent de piétiner cette raison qui est la matrice, la poutre-maîtresse, la fondation et la cime à la fois de ce que Germaine de Staël décrivait dans une lettre à Jefferson en 1816, comme « un gouvernement aussi parfait que la raison humaine [puisse] concevoir »

Germaine était-elle une rêveuse, comme Jefferson ? Mais Turley, lui aussi, cet homme de si grand savoir, n’est-il pas un rêveur à son tour ? Il n’en démord pas : comme la Staël, il croit qu’il s’agit “du meilleur du monde”, du culte de la Loi, de l’État de droit, cela que toutes ces bandes menacent de détruire avec ce bruit et cette fureur hurlés par “des idiots, et qui ne signifient rien”...

« Bien entendu, à l’ère de la rage, la raison est la première à mourir. Nous ne pouvons pas permettre que cela se produise ; nous ne pouvons pas permettre aux accros de la rage de diriger nos processus politiques ou juridiques. Nous disposons du meilleur système juridique au monde. Nous allons régler ces questions, de la criminalisation du discours politique à l'affirmation selon laquelle Trump peut être exclu du scrutin même en l'absence d'accusation ou de condamnation.

» Les tribunaux sont susceptibles de se diviser sur ces questions. Cependant, nous restons une nation sous l’empire des lois. Cette tradition exige un certain acte de foi. Nous ne soutenons pas ce système uniquement lorsque nous l’emportons. C’est le point de vue des partisans des tribunaux populaires, comme la sénatrice Elizabeth Warren (D., Mass.) et la représentante Alexandria Ocasio-Cortez (D., N.,Y.). Ocasio-Cortez a même déclaré qu’elle ne comprenait pas pourquoi nous avions besoin d’une Cour suprême.

» Des professeurs de droit et des commentateurs juridiques ont même qualifié notre Constitution de “poubelle” et ont appelé le pays à “sortir l’Amérique du constitutionnalisme”. C'est là le plus grand danger de notre époque : que nos profondes divisions nous fassent perdre la foi dans nos valeurs fondamentales et la foi des uns dans les autres.

» La photo de Trump représente un moment décisif pour notre pays. Il nous définira. Je pense qu'il est primordial que les cours d'appel examinent le bien-fondé de la liberté d'expression et d'autres contestations dans les affaires de Géorgie, de New York et fédérales. Cela pourrait s'avérer difficile si les juges soutiennent ces procureurs en exigeant des procès avant que des appels constitutionnels ne soient interjetés. Les juges d'appel pourraient convenir, en toute bonne foi, que les contestations sont prématurées avant toute condamnation.

» L'important est que les citoyens ne soient pas pris pour des imbéciles. Nous réglerons cette question. Les tribunaux traiteront ces importantes questions juridiques au fur et à mesure que les citoyens résoudront les questions politiques tout aussi importantes soulevées par ces poursuites.

» Le merchandising et la folie mis à part, nous avons d'autres problèmes à résoudre ... ensemble. »

Restons dans du Turley, c’est un bon guide pour les imbroglios de Washington et les labyrinthe de D.C. Lui qui affirme que force et sagesse resteront à la Loi et que les questions qui en découlent seront traitées devant les tribunaux « au fur et à mesure que les citoyens résoudront les questions politiques », soulève aussitôt, le 26 août, après cet article abondamment cité ci-dessus, la très grave question de la possibilité devenant elle aussi une probabilité d’une mise en accusation du président Biden par la Chambre des Représentants, avec proposition de destitution. Cela est longuement expliqué par Turley le même jour où l’ancien procureur général ukrainien Viktor Chokine confirme publiquement que Biden, alors vice-président, était intervenu en 2016, dans des conditions de pression très choquantes, pour que lui-même, Chokine, soit déchargé de l’enquête sur les soupçons de corruption ukrainienne contre le fils de Biden, sinon Biden lui-même, concernant des activités affairistes.

Aussi Turley poursuit-il dans son article (sans même être au courant des déclarations de Chokine) :

« Pendant des mois, j'ai discuté d'une éventuelle mise en accusation du président avec des membres républicains de la Chambre des représentants et je les ai encouragés à ne pas répéter les abus des démocrates de la Chambre des représentants en utilisant des “mises en accusation rapides” et en écartant les auditions de faits au sein de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.

» Cependant, Garland leur a effectivement forcé la main.

» Alors que Garland semble incapable d'imaginer un quelconque crime impliquant le président, il a présenté un dossier concluant, –  bien qu'involontaire, – en faveur d'une enquête de destitution.

» Compte tenu des obstacles à l'enquête créés par la nomination de Weiss [comme procureur spécial, ami des Biden et devant enquêter sur les Biden !] et par le refus de Garland d'étendre expressément le mandat du procureur spécial aux allégations de trafic d'influence de la famille Biden, il n'y a guère d'autre choix que d'ouvrir une enquête de destitution. L'autorité de la Chambre est à son apogée lorsqu’elle exerce ses fonctions en vertu de la clause de destitution.

» Quel que soit l'intérêt, – ou la capacité, – de poursuivre Hunter Biden, le Congrès a le devoir de confirmer les crimes et délits commis par le président Biden. En effet, les Démocrates eux-mêmes ont créé un précédent en procédant à des destitutions rétroactives pour des fonctions antérieures, y compris celles qui auraient pu être commises lorsque Biden était vice-président.

» Compte tenu de l'état actuel de l'enquête sur Hunter Biden et de la conduite déconcertante du procureur général Garland, la Chambre des représentants n'a d'autre choix que de lancer l'enquête de destitution. »

Poor’ Jonathan... à peine a-t-il terminé cet article sur la mise en accusation nécessaire de Biden, avec tout le désordre que la décision va susciter, et le surcroit de passion et de haine, que survient la première réaction d’un lecteur. Le lectorat de Turley est de haute tenue, pour un site qui apparaît aisément comme le premier, en qualité sans nul doute, des matières constitutionnelles, – et Turley pouvait espérer échapper, à ce niveau, à ce composé de haine et de passion. Ce n’est pas le cas...

Et le lecteur Dennis McIntyre de lui adresser une longue diatribe pleine de passion et de haine à peine dissimulée, – à l’adresse de ce Turley, ce sonovabitch...

« Jonathan : Votre article révèle ce que nous soupçonnions tous : “Pendant des mois, j'ai discuté d'une éventuelle mise en accusation du président avec des membres républicains de la Chambre...”. Un aveu transparent que vous avez été derrière les efforts des Républicains MAGA [trumpistes] pour faire tomber Joe Biden. Si vous parvenez à obtenir de la Chambre qu'elle mette en accusation le président, vous pensez que cela ouvrira la voie à la victoire du GOP l'année prochaine. Vous n'avez plus rien à cacher. C'est assez transparent... »

Un dernier mot sur l’exposé de cette situation américaniste. Il vient d’un Russe, ce qui est assez inhabituel. Malgré toute leur rancœur, leur hostilité, leur fureur de la politiqueSystème impérialiste, corruptrice et déstructurante des USA, les Russes officiels restent sur la réserve, la discrétion lorsqu’il s’agit de parler des affaires intérieures, – y compris de leur pire ennemi. Il ont en eux ce réflexe du respect de la souveraineté, même celle de l’ennemi...

Aussi ce jugement de Medvedev est-il d’autant plus rare et montre, bien plus que son antagonisme anti-US, le jugement de la gravité extraordinaire de la situation intérieure US, de ces USA “en guerre contre eux-mêmes” :

« S’adressant à RT et à l’agence de presse TASS samedi, M. Medvedev a déclaré qu’il existait “un fossé colossal entre les élites” aux États-Unis. “Il s’agit d’un conflit entre l’establishment républicain conservateur et le segment libéral, représenté par le parti démocrate, qui a en fait déchiré l'Amérique.

» “L’Amérique est actuellement en proie à des conflits internes. L’Amérique est en conflit avec elle-même”, a déclaré Medvedev, qui est actuellement vice-président du Conseil de sécurité de la Russie. “De plus, à mon avis, ce conflit est irréconciliable à certains égards. De tels conflits intérieurs se terminent souvent par une guerre civile”.

» “Je ne sais pas ce qui se passera aux États-Unis, mais le niveau de conflit actuel est [très élevé]”, a-t-il ajouté. »

Promenade au bord des abysses

Ainsi, on jugera également symbolique, – autant que l’image de l’inculpé-bagnard Trump épinglé pendant cinq minutes au poste par une procureure en folie, – cette incursion extrêmement raisonnée et mesurée de Medvedev dans la vie intérieure des USA. Ce n’est plus le Medvedev emporté et transformé en super-faucon, mais l’homme politique responsable, qui vous dit : là, mes amis, il se passe quelque chose d’extraordinairement important...

« Je ne sais pas ce qui se passera aux Etats-Unis », dit Medvedev, comme PhG écrivait :

« La seule vertu des BRICS est qu’ils existent et que tout le monde se précipite. Ainsi est plantée une borne fondamentale qui témoigne, par sa seule existence, de l’effondrement du reste. L’utilité des BRICS commence là et, en attendant, s’arrête là... [...]

» Pour la suite, on verra... »

C’est-à-dire qu’il est temps de comprendre...

• Que les USA sont aujourd’hui emportés dans le tourbillon de leur propre destruction, que « l’Amérique est en conflit avec elle-même », – ce qui est un motif nécessaire (mais pas suffisant) de l’insondable tristesse que l’on sent dans la plume de Turley ;

• Que ce tourbillon et “leur propre destruction” désintègrent absolument les Tables de la Loi (deuxième et suffisant motif de la tristesse de Turley) sur lesquelles a été conçu ce pays qui est bien plus qu’une nation, qui est la réalisation dans les évènements du monde du triomphe de la raison, de la supériorité humaine à assurer sa mesure sur le monde, de tout ce qui fait de ce dix-huitième siècle de sa naissance celui des Lumières ;

• Qu’ainsi, à la fois la mesure de la raison, l’éclat des Lumières, autant que la puissance de l’idéalisme qui a transmuté cet idéalisme en une utopie comprenant le fantasme de la ‘fantasy’ et le simulacre de l’‘American Dream’, ont constitué pendant deux gros siècles (les siècles du “déchaînement de la Matière”) le cimier sacré de la modernité, de l’illusion extraordinaire de visions quasi-psychédéliques du triomphe absolu de ‘homo Hyper-Sapiens’ sur la nature et le monde.

Ainsi la chute de l’Amérique est-elle celle de toute notre civilisation. Écoutez et voyez ces vidéos d’un Victor Davis Hanson, pourtant américaniste pur-jus bien que trumpiste et conservateur sans concession, un historien pur et dur, vous parler de San Francisco, de la crise de la communauté noire qui se fiche bien des milliardaires à la tête de ‘Black Lives Matter’, de la civilisation américaniste s’exprimant dans l’effondrement des villes américaines présentant des spectacles hallucinants de désordre, de sauvagerie, de fureur et de rage puis d’effondrement désespéré dans la transmutation inéluctable en foules hagardes de zombies fantomatiques, à la recherche de leur dose qui leur promet cinq minutes de l’illusion d’exister.

Hanson, historien militaire de formation, s’est fait une spécialisation de la situation crisique extrême de la société US, de ses villes et de ses rues. Il y a deux ans, il écrivait ceci, qui peut être repris aujourd’hui, mot pour mot en dix fois plus intense...

« Les Américains sont de plus en plus en colère chaque jour, d'une manière différente des précédentes révoltes, telles que celle de la “majorité silencieuse” des années 1960 ou la furie de Tea Party il y a plus d'une décennie.

» Cette fois-ci, la rage contre le statu quo actuel n'est pas seulement alimentée par les conservateurs. Pour la première fois de leur vie, tous les Américains, toutes classes et races confondues, commencent à craindre une apocalypse qu'ils ont eux-mêmes créée et qui menace la sécurité de leurs familles et le mode de vie américain.

« La frontière n'est pas seulement poreuse comme dans le passé d'avant Trump. Elle est inexistante. Quelque 2 millions de personnes pourraient franchir illégalement la frontière au cours de l'année fiscale actuelle, en toute impunité. »

L’intérêt de placer côte à côte ces deux commentateurs qui nous décrivent la même Calamité de points de vue de “spécialités” différentes, c’est qu’on ne peut faire plus différent entre eux deux, dans les rangs des élites à la limite de la dissidence, refusant le conformisme-Système. Turley est un démocrate modéré de gauche, un libéral et rationaliste étatiste qui tient Franklin Delano Roosevelt avec ses initiatives sociales de la Grande Dépression comme le plus grand et le plus héroïque président de l’ère moderne. Hanson, historien d’une droite dure, dénonce toute la filiation de FDR (« Biden est le pire président depuis Roosevelt »), se pose comme conservateur et encense Reagan et la puissance militaire US. Le même Hanson, par exemple, a choisi de soutenir l’Ukraine, selon un choix complètement opposé de dissidents tels que Johnson, Ritter, Ray McGovern, etc., que l’on jugerait pourtant proche de lui par un autre aspect bien plus important. On voit combien tous les points de vue politiques et politiciens varient comme dans une valse insaisissable, une « java du Diable », tandis que les jugements généraux se rassemblent pour n’en faire plus qu’un qui décrit la crise abyssale, à la fois de l’Amérique et de la civilisation de la Raison et des Lumières.

Pour cette raison, nous le disons encore et toujours, l’Amérique mène la danse et elle est notre “exemple” ; elle l’est dans l’effondrement comme elle le fut dans le simulacre du triomphe civilisationnel que la modernité a monté pour nous. C’est bien selon cette explication et cette perception que nous limitons notre jugement sur les BRICS en observant que le seul fait d’être, – à 5, puis à 11, puis plus encore, – est un signal de plus de l’effondrement, et qu’il est ainsi peu utile, et surtout complètement vain de vaticiner sur ce qu’est l’avenir de ce groupement dès lors qu’il existe comme signe indirect de l’effondrement du “Centre”. Une seule chose nous importe, une seule chose doit nous importer : observer l’effondrement de l’Amérique parce qu’il s’agit de l’effondrement de notre monde, et suivre avec attention tout ce qui signale cet évènement, avec les effets et les conséquences.

Nous sommes dans ce cas au cœur même de ce que nous désignons comme la GrandeCrise, bien au-delà des complots divers et d’été, oubliant de prendre Zelenski qui fait de l’auto-stop sur la voie de sa contre-offensive. La réalisation même de l’ampleur cosmique du phénomène constitue un exercice nécessaire dans la recherche de la vérité, – vérité-de-situation jusqu’au terme du périple cosmique, tension sans précédent de la perception dans la mesure d’un phénomène dont on sent qu’il est plein d’indices à propos du Mystère de notre destinée. Heureux les innocents qui savent distinguer ces indices et les prendre en vol : les dieux hochent la tête en les encourageant.

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