Une foule immense a envahi ce dimanche soir les rues de Tel-Aviv après le renvoi du ministre de la Défense israélien.
Des milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv dans la nuit du lundi 27 mars après le renvoi par le premier ministre Benyamin Netanyahou de son ministre de la Défense, partisan d'une pause dans la réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement. Des milliers de manifestants ont convergé vers la rue Kaplan dans le centre de Tel-Aviv, épicentre des protestations depuis la présentation en janvier du projet de réforme qui divise le pays.
En réaction, le président israélien Isaac Herzog a appelé lundi le gouvernement à arrêter «immédiatement» le travail législatif sur le projet de réforme judiciaire qui divise le pays. «Nous avons été témoins la nuit dernière de scènes très difficiles», a déclaré sur Twitter M. Herzog pour qui la «nation entière est en proie à une profonde inquiétude». «Notre sécurité, notre économie et notre société sont toutes menacées», ajoute le président, qui en appelle solennellement «au Premier ministre, aux membres du gouvernement et à ceux de la majorité» à «stopper immédiatement» l'examen du projet au Parlement «au nom de l'unité du peuple d'Israël»
Le chef de la centrale syndicale israélienne Histadrout a annoncé lundi «une grève générale» immédiate lors d'une conférence de presse. «J'appelle à une grève générale (...) dès la fin de cette conférence de presse, l'État d'Israël s'arrête», a déclaré Arnon Bar David, qui est la tête du plus gros syndicat de travailleurs israéliens.
«BIBI DÉGAGE!»
À Tel-Aviv, des manifestants ont incendié des pneus dimanche soir, a indiqué la police dans un communiqué. Une journaliste de l'AFP a constaté que des manifestants avaient brûlé un canapé et, à d'autres endroits, du bois. Selon elle, une foule immense a gagné les rues de Tel-Aviv et des manifestants ont bloqué la principale autoroute traversant la métropole côtière, l’Ayalon. Munis de drapeaux bleu et blanc, des manifestants ont scandé des slogans comme «Bibi dégage!», reprenant le surnom de Benyamin Netanyahou. D'autres rassemblements spontanés ont eu lieu devant la résidence du premier ministre à Jérusalem ainsi que dans d'autres villes du pays comme à Haïfa (nord) et à Beer Sheva (sud), selon les médias locaux.
Quelques heures après l'annonce du limogeage, le consul général d'Israël à New York a démissionné, publiant une lettre sur Twitter. «La situation politique en Israël a atteint un point critique et je ressens un profond sens des responsabilités et une obligation morale de défendre ce qui est juste et de lutter pour les valeurs démocratiques qui me sont chères», a expliqué Asaf Zamir, en poste depuis 18 mois, qualifiant le limogeage du ministre de «dangereuse décision» qui l'a «convaincu qu'(il) ne pouvait plus continuer de représenter ce gouvernement».
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