Pour la première fois, les États-Unis ont versé des de l’argent à des personnes dont la santé a été compromise par les vaccins COVID-19.
Photo présentant une dose de vaccin COVID-19 Johnson & Johnson avant son administration lors d’un essai clinique à Aurora, Colorado, le 15 décembre 2020.(Michael Ciaglo/Getty Images)
Trois personnes ont reçu des versements pour le préjudice qu’elles ont subi, conformément au Countermeasures Injury Compensation Program (CICP), opéré par une agence relevant du Département de la Santé et des Services humains, ont affirmé des dirigeants dans une dépêche.
Une personne qui a subi un grave choc allergique a reçu 2019 $, selon cette agence (la Health Resources and Services Administration). Une personne qui a subi une inflammation cardiaque (myocardite), a reçu 1 582 $. Une autre personne, également victime de myocardite, a reçu 1 032 $.
On ne connaît pas les noms des fabricants de vaccins à l’origine de ces préjudices. On ne connaît pas non plus l’identité des personnes qui ont reçu ces versements.
Ces dédommagements constituent un jalon : c’est la première fois que le gouvernement étasunien a versé de l’agent à des personnes dont la santé a souffert des vaccins COVID-19 apparus à la fin de l’année 2020, et qui peuvent provoquer de graves problèmes, voire le décès des patients exposés aux injections.
Selon le CICP, les personnes ayant survécu aux problèmes de santé induits par les injections de ces vaccins peuvent recevoir de l’argent en remboursement de leurs dépenses médicales, et en compensation de la perte de leur emploi.
Il semble que les versements qui ont été consentis jusqu’ici ne l’ont été que pour compenser des dépenses médicales, selon Wayne Rohde, auteur de l’ouvrage The Vaccine Court.
« Ces montants sont tellement faibles que l’on peut plausiblement supposer qu’ils ne tiennent lieu que de compensation à des dépenses médicales, pas plus, » affirme Rohde. « Ces montants ne sont pas raisonnables, mais le programme est ainsi conçu. »
La plupart des versements consentis auparavant ont été versés à des personnes ayant subi des préjudices provoqués par un vaccin H1N1, parmi lesquels le syndrome Guillain-Barre. Des personnes avaient alors reçu des sommes se chiffrant en centaines de milliers de dollars. Huit personnes avaient reçu au moins 106 723 $. Le versement le plus élevé que l’on connaît est établi à 2,2 millions de dollars.
La Health Resources and Services Administration, qui opère ce programme, n’a pas répondu à nos demandes de commentaires.
Le CICP
Le CICP est la seule instance permettant à des personnes de recevoir un versement de la part du gouvernement fédéral, en raison de la déclaration d’urgence prononcée au sujet du COVID-19 par l’administration Trump. La plupart des injections de vaccins réalisées aux États-Unis l’ont été sous couvert du National Vaccine Injury Compensation Program. Ce programme prévoit que les personnes qui reçoivent des versements en compensation sont susceptibles de recevoir davantage, en partie parce que d’autres catégories sont couvertes par ce programme, parce que les dossiers mettent plus longtemps à être instruits, et parce que leurs frais d’avocats peuvent également être couverts.
Pour recevoir un versement de compensation de la part du CICP, le candidat doit prouver une « connexion fortuite » entre le vaccin administré et de graves dommages de santé ou la mort, cette connexion devant être étayée par « des preuves convaincantes, fiables, valides, médicales et scientifiques. » Le candidat doit également produire des justificatifs de dépenses médicales non remboursées, ou établissant une perte de revenus du fait de leur incapacité à travailler à cause des dommages de santé subis.
Les proches de personnes qui sont mortes peuvent demander des versements.
Le montant le plus élevé pour des versements aux proches de personnes décédées est établi à 423 000 dollars, et le montant le plus élevé pour pertes de revenus est de 50 000 dollars, mais des questions clés restent en suspens selon Rohde : les survivants recevront-ils systématiquement un versement entier si leur demande est considérée comme justifiée ? Les frais médicaux que devront débourser à l’avenir les personnes dont la santé est compromise seront-ils couverts ?
Les administrateurs du programme ont refusé de divulguer les détails au sujet des paiements consentis par le programme, ainsi qu’au sujet des candidats dont les dossiers ont été rejetés.
Les paiements versés par le National Vaccine Injury Compensation Program sont issus d’une cagnotte constituée par une taxe perçue sur chaque vaccin, alors que les versements réalisés par le CICP sont issus de budgets décidés par le Congrès.
En attente
Les premiers vaccins COVID-19 ont été autorisés au mois de décembre 2020. Au printemps 2021, le tiers des vaccins candidats avait été validé. Ils ont dès lors fait l’objet d’une intense promotion de la part des dirigeants du système de santé des États-Unis, et administrés à des centaines de millions d’Étasuniens.
Les effets secondaires ayant fait suite à ces vaccinations et déclarés au Système d’Enregistrement des Effets Secondaires des Vaccins ont été d’un nombre historiquement élevé, ce qui a aidé les autorités à déterminer que des événements comme de graves réactions allergiques (anaphylaxie), ou des myocardites, sont provoqués par les vaccins.
Tout un chacun peut déposer un signalement à ce système d’enregistrement, mais le CICP n’accepte que les dossiers établis dans le courant de l’année suivant un événement de santé. Le programme ne couvre pour l’instant qu’un petit nombre d’événements de santé, et l’on ne sait pas exactement lesquels de ces événements il couvre.
Au 1 avril, on comptait 8 133 dossiers déposés au CICP invoquant des dommages de santé et/ou des décès résultant des vaccins COVID-19. Des centaines de dossiers ont été rejetés à cause d’un manque de documentation médicale ou d’autres problèmes, selon les autorités. Des milliers d’autres dossiers sont en attente ou en cours de traitement.
La date du 23 juin a été établie comme butoir pour parvenir au niveau juste de compensations, y compris pour les trois dossiers qui ont déjà été indemnisés.
Une personne souffrait d’une myocardite à cause d’un vaccin COVID-19, mais n’avait justifié d’aucune « perte ou dépense éligible », selon les administrateurs du CICP.
Sur les 19 autres dossiers en attente de compensation financière, 18 personnes souffraient de myocardite, d’un symptôme voisin appelé péricardite, ou d’une combinaison des deux problèmes. Le dernier dossier accepté fait état d’un œdème de Quincke, un problème de peau.
NdT : On peut être surpris par le très faible montant des dommages consentis. C’est surtout le début d’une nouvelle phase de l’opinion publique, et peut-être de grands procès.
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone