vendredi 4 octobre 2024

REALITE

 

CONSEQUENCE

 

Telegram partagera désormais les adresses IP et les numéros de téléphone de ses utilisateurs avec les gouvernements

Telegram, l’application de messagerie qui se positionnait comme la réponse des rebelles à la surveillance des Big Tech, a fait un virage à 180 degrés sur l’autoroute du « nous protégeons vos données à tout prix ». Lundi, l’entreprise a discrètement mis à jour sa politique de confidentialité pour permettre la divulgation d’informations sur les utilisateurs – comme ces précieuses adresses IP et numéros de téléphone – aux forces de l’ordre, mais seulement, bien sûr, si elles présentent une demande légale valable.

Comme nous le savons tous, personne n’a jamais élargi la définition du mot « valable » pour l’adapter à son agenda, n’est-ce pas ?

Cette révélation fait suite à un petit incident survenu en août, lorsque le PDG de Telegram, Pavel Durov, s’est retrouvé menotté et détenu par les autorités françaises. Quel était son crime ? Il semblerait que Telegram ait été accusé d’avoir joué les durs avec les forces de l’ordre françaises, en refusant de fournir des données, ce qui a conduit à l’arrestation de M. Durov. Il semble que les forces de l’ordre n’aient pas apprécié ce niveau de non-conformité, surtout après 2 460 demandes d’informations restées sans réponse.

La volte-face de la politique

La nouvelle politique révisée est une véritable volte-face par rapport à celle qui avait été vendue aux fans fidèles de Telegram. Les anciennes règles étaient claires comme de l’eau de roche. Telegram pouvait divulguer vos coordonnées – votre adresse IP et votre numéro de téléphone – mais uniquement si vous étiez suspecté dans une affaire de terrorisme. La politique de Telegram assurait même que ce type de transmission n’avait jamais eu lieu.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Aujourd’hui, Telegram a élargi son champ d’action. Selon la nouvelle politique révisée, si vous enfreignez les conditions d’utilisation de Telegram – vous savez, la chose que personne ne lit jamais – ils peuvent transmettre vos informations s’ils obtiennent un ordre « valide ». Le langage utilisé est très explicite et ne laisse aucune place à l’ambiguïté : « Si Telegram reçoit un ordre valide des autorités judiciaires compétentes confirmant que vous êtes un suspect dans une affaire impliquant des activités criminelles qui violent les conditions d’utilisation de Telegram, nous effectuerons une analyse juridique de la demande et pourrons divulguer votre adresse IP et votre numéro de téléphone aux autorités compétentes.

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Comparaison entre l’ancien et le nouveau texte de la politique « 8.3. Politique relative aux autorités chargées de l’application de la loi ».

Bien entendu, Telegram s’engage toujours à faire preuve de transparence, du moins sur le papier. L’entreprise promet de divulguer tous les incidents de ce type dans ses rapports de transparence trimestriels, qui, comme par hasard, peuvent être consultés via un bot dédié.

La déclaration de Durov : À qui s’adresse-t-elle exactement ?

M. Durov s’est rendu sur Telegram pour informer les utilisateurs : « Nous avons mis à jour nos conditions d’utilisation et notre politique de confidentialité, afin qu’elles soient cohérentes dans le monde entier. »

« Nous avons précisé que les adresses IP et les numéros de téléphone de ceux qui enfreignent nos règles peuvent être divulgués aux autorités compétentes en réponse à des demandes légales valables », a-t-il ajouté.

M. Durov a ajouté : « Ces mesures devraient décourager les criminels. Telegram Search est conçu pour retrouver des amis et découvrir des nouvelles, pas pour promouvoir des produits illégaux. Nous ne laisserons pas de mauvais acteurs mettre en péril l’intégrité de notre plateforme pour près d’un milliard d’utilisateurs. »

La French Connection

Mais qu’est-ce qui a vraiment forcé la main de Telegram ? Revenons à l’arrestation de Durov à l’aéroport en août, où les choses ont commencé à devenir plus claires.

Après avoir ignoré plus de 2 400 demandes de données, les autorités françaises en ont eu assez. Elles ont fait appel à la gendarmerie nationale pour faire la lumière sur le refus de Telegram de coopérer.

Apparemment, la communication de données n’était pas une option jusqu’à ce qu’elles commencent à détenir des PDG.

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche

BLOQUÉS

 

36 ports américains bloqués : Désorganisation du transport maritime mondial

Octobre Rose ? Non, Octobre Rouge !

Les conséquences de la grève des dockers américains peut avoir des conséquences redoutables sur l’ensemble du trafic mondial car les Etats-Unis sont un “hub” majeur.

A cela s’ajoute déjà les perturbations liées à la guerre au Proche-Orient et au passage plus que délicat de la Mer Rouge par les navires de commerce qui font le grand tour dans la grande majorité des cas désormais.

A cela s’ajoute également les rumeurs des plus insistantes de riposte israéliennes notamment sur les capacités pétrolières iraniennes qui représentent 4 % de la production mondiale ce qui est suffisant pour tendre les approvisionnements mondiaux et c’est sans parler d’un éventuel emballement du conflit.

« Briser » l’économie américaine. Une promesse glaçante faite par Harold Dagget, le président de l’International Longshoremen’s Association (ILA) et meneur du bras de fer engagé par 45.000 dockers américains avec l’Alliance maritime des États-Unis (USMX), le groupement patronal des ports de la côte Est et du Golfe du Mexique. Réclamant des augmentations salariales et la suspension de l’automatisation des terminaux, ils ont entamé depuis mardi une grève illimitée, paralysant le chargement et déchargement des porte-conteneurs dans 36 ports outre-Atlantique. « Tous les ports entre le Maine (nord-est) et le Texas (sud) sont à l’arrêt », a précisé la figure de proue du mouvement social. Un blocage qui, s’il vient à durer, pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’économie américaine et perturber durablement le fret maritime international.

Si les dockers engagent le bras de fer maintenant vous avez bien compris que cela ne doit rien au hasard.

Si la grève dure, cela brisera effectivement l’économie américaine (et mondiale et déjà que nous en France ce n’est pas fameux, je vous laisse imaginer) et à 1 mois de l’élection présidentielle américaine, c’est le meilleur moyen pour planter l’élection de Kamala Harris et le bilan de Joe Biden alias “walking dead”.

Oxford Economics estime que chaque semaine de grève amputerait le PIB américain de 4,5 à 7,5 milliards de dollars.

De son côté, la banque JP Morgan Chase se montre encore plus alarmiste. Si la grève tenait plus d’une semaine, le surcoût serait alors de 5 milliards de dollars par jour. « Empêcher les échanges commerciaux aux États-Unis à une telle échelle, même pour une courte période, est très néfaste pour l’économie», a averti sur la chaîne CNBC Peter Sand, analyste en chef de la plateforme de tarification du transport maritime Xeneta. Avant d’ajouter : «les enjeux pourraient être difficilement plus élevés ».

Le coût du fret va s’envoler, les interruptions de chaînes de production vont se multiplier. Ce sera le retour des pénuries.

A mon avis ils vont être vite augmentés !

Charles SANNAT

ERUPTION SOLAIRE

 

Alerte : la plus grande éruption solaire qui vient de se produire est dirigée vers la Terre !

Notre Soleil vient tout juste de connaître son éruption la plus violente de son cycle 25. Une éruption de classe X9 !

Les données ne sont pas encore suffisantes pour déterminer si elle s'est accompagnée d'une éjection de masse coronale (CME).

C'est important pour savoir si elle sera à l'origine d'une puissante tempête géomagnétique - et pourquoi pas, de quelques belles aurores boréales jusqu'aux latitudes moyennes comme en France - ou pas. Car si une CME a été produite, celle-ci se dirigera droit vers la Terre. Tout comme celle émise par la même tache solaire nommée AR3842 ce mardi 1er octobre 2024. C'était déjà une éruption majeure. Désormais la troisième plus puissante de ce cycle 25.

Une éruption de classe X7.1. Les astronomes avaient rapidement pu confirmer qu'elle avait éjecté de la matière coronale (CME) en direction de la Terre. Une CME relativement modeste, toutefois. Qui n'aurait, habituellement, pas nécessairement attirée l'attention.

Une éjection de masse coronale est en route vers la Terre

Mais la saison est propice aux tempêtes solaires. Parce qu'autour de l'équinoxe d'automne - tout comme de celui de printemps -, le champ magnétique de notre Terre est orienté de façon à se connecter assez naturellement avec le Soleil et à laisser plus facilement le vent solaire s'écouler dans l'atmosphère que le reste de l'année. C'est ce que les astronomes appellent l'effet Russell-McPherron. Ainsi, les modèles de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) annoncent-ils une tempête géomagnétique de classe G3 pour ce week-end.

Verrons-nous des aurores boréales dans le ciel de France ?

Les experts préviennent toutefois qu'il reste difficile de prévoir l'apparition d'aurores boréales à nos latitudes. Compte tenu des incertitudes qui demeurent toujours sur l'heure d'arrivée de l'éjection de masse coronale. De parfois plus ou moins 12 à 20 heures, tout de même. Mais aussi du fait que l'indice Kp - à la base de l'échelle des tempêtes géomagnétiques -, un excellent indicateur des perturbations dans le champ magnétique de notre Terre, n'est pas aussi bon à prédire si oui ou non nous verrons finalement des aurores boréales dans notre ciel.

Source

EGALITÉ CORROMPUE

 

Tous les hommes naissent libres, mais pas pour payer des impôts à Bercy !

“Vous qui entrez, laissez toute espérance”, peut-on lire au Chant III de la Divine Comédie de Dante, et la vision budgétaire est terrible. L’état des finances de notre pays est… “dantesque” et l’avenir économique s’annonce être un enfer.

L’enfer de Dante.

A ce stade, on nous explique que les riches très riches seront taxés ainsi que les entreprises mais uniquement les entreprises très riches.

A ce stade le riche très riche c’est un couple sans enfant gagnant 500 000 euros à deux, soit 250 000 euros par personne. Nous conviendrons tous que cela fait beaucoup de sous certes. Que tout le monde se rassure avec mon épouse nous ne les gagnons pas, et comme en plus nous avons des enfants (un chat et des poules qui hélas de donnent pas de parts fiscales supplémentaires), ce n’est pas la raison qui va me pousser à “défendre” ces méchants riches.

Selon la source officielle et politiquement la plus correcte à savoir le simulateur fiscale du Nouveau Front Populaire (source ici) ce foyer paye 269 715 euros d’impôts à l’heure actuelle. Soit 500 000 euros – 269 715 = seulement 230 285 euros soit 19 190€ net après impôts. Le NFP veut les monter à 365 798€ et leur laisser seulement 134 202 euros après impôts soit 11 183 euros par mois. Effectivement c’est toujours beaucoup d’argent et de quoi remplir quelques caddies chez Aldi, mais quand on croit gagner 41 600 euros par mois et qu’il ne vous en reste que 11 000 avouez qu’il y a quand même de quoi se gratter la tête et pousser au découragement même les plus travailleurs.


Pourtant même si je trouve le taux de taxation actuel déjà totalement confiscatoire et injustifiable, même pour ces vilains riches, ce n’est pas la raison pour laquelle je prends leur défense.

Le danger de tous les processus itératif d’habituation. 

Vous vous souvenez sans doute de cette citation remarquable du pasteur allemand Martin Niemöller à propos de ce qu’il s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne compare évidemment pas une hausse de la fiscalité aux drames de la guerre et de nazisme, et je pense que si vous demandiez à tous ceux qui perdent un proche combien ils seraient prêts à donner pour le retrouver, nous serions l’immense majorité à dire “toute ma fortune”, mais j’attire l’attention de tous sur ces processus itératifs d’habituation et j’y reviens plus bas.

« Quand les nazis sont venus chercher les communistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates,
je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne pour protester. »

Un processus itératif d’habituation c’est quoi ?

C’est mon expression pompeuse pour désigner une stratégie progressive pour éviter de paniquer les gens tout de suite. C’est l’histoire de la petite grenouille dans sa casserole d’eau froide, puis tiède, puis chaude, puis brulante, et petite grenouille bouillue, petite grenouille foutue. Elle n’a pas vu, pas compris le danger, puisque cela était progressif.

« Quand les zimpots sont venus chercher les riches à 500 K€,
je n’ai rien dit, je ne gagnais pas 500K€.

Quand ils ont taxé les riches à 200 K€,
je n’ai rien dit, je ne gagnais pas 200 K€.

Quand ils sont venus faire cracher les familles qui gagnaient 50 000 euros,
je n’ai rien dit, je gagnais le smic.

Quand ils sont venus me chercher,
il ne restait plus personne pour protester. »

Nous allons donc nous habituer à voir les impôts, les taxes encore augmenter.

Progressivement.

Toujours.

Un peu de taxe sur les billets d’avion par ci. Un peu plus de malus écolo sur les voitures par-là. Une petite surtaxe ici.

Puis le compte n’y sera toujours pas. Alors on ira chercher les moyens riches.

Puis le compte n’y sera toujours pas.

Alors on ira chercher les petits riches qui sont les vraies classes moyennes de ce pays et la vraie richesse de notre nation (les familles qui gagnent 5 000 euros nets soit 2 500 euros par personne).

Pour quoi ?

Pour payer des RSA sans activité.

Pour payer des retraites à 6 000 euros nets indexées sur l’inflation.

Pour payer des primes de rentrée.

Pire, pour payer des primes de Noël et les cadeaux des gosses de la mère Michelle qui a perdu son chat mais avec nos sous !

Pour payer des fonctionnaires (je ne parle pas de ceux à l’utilité évidente comme le gendarme qui gendarme ou le professeur qui enseigne) qui empêchent de fonctionner (les ARS en sont plein).

Bref, plus la dépense publique augmente, plus les impôts augmentent, plus nos libertés reculent.

Nos libertés financières évidemment, puisque tout ce que l’on prend c’est autant en moins de choix que vous pourrez faire.

Nos libertés en général aussi, car plus vous avez d’impôts et plus vous avez de règles et de normes et de lois et vous avez compris que ces règles, ces normes, ces lois, vous contraignent, interdisent.

Vive la liberté, car nous sommes tous nés, pour vivre libre.

N’oubliez jamais le début de la déclaration des droits de l’homme.

Nous ne sommes pas nés pour payer des impôts à Bercy.

Nous sommes nés pour vivre libre.

C’est pour cela que passé un certain stade, assez bas pour tout dire, l’impôt devient un asservissement.

C’est pour cela que l’on ne doit plus accepter de hausses d’impôts.

Quelles qu’elles soient je les refuse intellectuellement, économiquement.

Je paierai évidemment ce que je dois payer car ce sera la loi, mais je dénoncerai chaque jour chaque hausse d’impôt, parce que ça suffit maintenant.

Si vous êtes d’accord, faites passer cette chronique à votre député. C’est important qu’ils comprennent, qu’ils entendent le grondement et la grogne fiscale.

Je suis né libre. Je ne suis pas né pour être une vache à lait.

Je ne suis pas né pour être asservi par Bercy.

Pour la fiscalité, le suspens est à son comble et vous aurez autant de flash stratégies que nécessaires.

Le dossier “Baisse des taux, hausse de la fiscalité comment s’y retrouver” est disponible dans vos espaces lecteurs en téléchargement.

Pour télécharger votre dossier, c’est directement dans votre espace lecteur ici. N’oubliez pas que tout abonnement donne un accès immédiat à ce dossier, mais aussi à l’ensemble des dossiers déjà édités, soit des dizaines de dossiers et des centaines de pages d’analyses, de conseils et de stratégies de développement patrimonial que vous pourrez adapter à votre situation personnelle et bien évidemment aux parutions des 12 prochains mois. Pour vous abonner, tous les renseignements sont ici !

Je vous souhaite une bonne lecture de ce dossier intitulé “Baisse des taux, hausse de la fiscalité comment s’y retrouver“. 

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

LA GUERRE

 

Permettre à un « Brutus » de tuer le ” César “ Elon Musk

La guerre a éclaté. Il n’y a plus lieu de faire semblant.

Le Washington Post de lundi titrait : « Musk et Durov font face à la vengeance des régulateurs ». L’ancien ministre américain du travail, Robert Reich, a publié dans le journal britannique Guardian un article sur la manière de « réintégrer » Elon Musk, suggérant que « les régulateurs du monde entier devraient menacer Musk d’arrestation », sur le modèle de ce qui est arrivé récemment à Pavel Durov à Paris.

Comme tout le monde devrait le savoir maintenant, la « guerre » a éclaté. Il n’est plus nécessaire de faire semblant. Au contraire, la perspective d’une répression de l’« extrême droite » et de ses internautes, c’est-à-dire de ceux qui diffusent de la « désinformation » ou des informations erronées qui « menacent » la vaste « infrastructure cognitive » (c’est-à-dire ce que les gens pensent !), suscite une joie évidente.

Ne vous y trompez pas, les strates dirigeantes sont en colère ; elles sont en colère parce que leur expertise technique et leur consensus sur « à peu près tout » sont bafoués par les « déplorables ». Les « dirigeants » préviennent qu’il y aura des poursuites, des condamnations et des amendes pour les « acteurs » du cyberespace qui perturbent la « culture » numérique.

Le professeur Frank Furedi observe :

Il existe une alliance contre-nature de dirigeants occidentaux – le Premier ministre Keir Starmer, le président français Emanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholtz – dont la haine de ce qu’ils appellent le populisme est inavouée. Lors de ses récentes visites à Berlin et à Paris, Starmer n’a cessé d’évoquer la menace que représente le populisme. Lors de sa rencontre avec Scholz à Berlin le 28 août, Starmer a parlé de l’importance de vaincre « la supercherie du populisme et du nationalisme ».

Furedi a expliqué que, pour Starmer, le populisme représentait une menace pour le pouvoir des élites technocratiques dans toute l’Europe :

S’exprimant à Paris, un jour plus tard, Starmer a qualifié l’extrême droite de « menace très réelle » et a de nouveau utilisé l’expression « supercherie » pour le populisme. Starmer n’a jamais cessé de parler de « la supercherie du populisme ». Aujourd’hui, pratiquement tous les problèmes politiques sont imputés au populisme… La propagande de l’élite politique technocratique utilise constamment le terme « supercherie » pour désigner le populisme. En effet, s’attaquer aux populistes et les discréditer en les qualifiant d’escrocs est sa priorité numéro un.

Quelle est donc la source de l’hystérie anti-populiste de l’élite ? La réponse est que ces derniers savent qu’ils se sont éloignés des valeurs et du respect de leur propre peuple et que ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne soient sérieusement remis en question, sous une forme ou une autre.

Cette réalité est apparue clairement en Allemagne le week-end dernier, où les partis « non establishment » (c’est-à-dire non Staatsparteien) ont obtenu ensemble 60 % des voix en Thuringe et 46 % en Saxe. Les Staatsparteien (les partis de l’establishment) ont choisi de se décrire comme « démocratiques » et de qualifier les « autres » de « populistes » ou d’« extrémistes ». Les médias d’État ont même laissé entendre que ce qui comptait le plus, c’était les votes « démocratiques », et non les votes non Staatsparteien, de sorte que le parti ayant obtenu le plus grand nombre de votes Staatsparteien devrait former le gouvernement en Thuringe.

Ces partis ont coopéré pour exclure l’AfD (Alternative für Deutschland) et d’autres partis n’appartenant pas à l’establishment des travaux parlementaires dans la mesure où cela était légalement possible – par exemple en les excluant des principales commissions parlementaires et en leur imposant diverses formes d’ostracisme social.

Cela rappelle l’histoire du grand poète Victor Hugo, dont l’adhésion à l’Académie française a été refusée pas moins de 22 fois. La première fois qu’il a posé sa candidature, il a reçu deux voix (sur 39) de Lamartine et Chateaubriand, les deux plus grands hommes de lettres de leur temps. Une femme d’esprit de l’époque commente : « Si on pesait les voix, Monsieur Hugo serait nommé ; malheureusement, on les compte ! ».

Pourquoi la guerre ?

Parce qu’après l’élection américaine de 2016, les élites politiques américaines ont reproché à la démocratie et au populisme d’avoir produit de mauvais résultats électoraux. L’anti-establishment Trump avait effectivement gagné aux États-Unis ; Bolsonaro avait également gagné, Farage avait fait une percée, Modi avait de nouveau gagné, et le Brexit, etc.

Les élections ont rapidement été qualifiées d’incontrôlables, désignant des « vainqueurs » insolites. Ces résultats indésirables menaçaient les structures profondément ancrées qui projetaient et protégeaient les intérêts oligarchiques américains enracinés de longue date dans le monde entier, en les soumettant (oh l’horreur !) à l’examen des électeurs.

En 2023, le New York Times publiait des articles intitulés : « Les élections sont mauvaises pour la démocratie ».

Rod Blagojevich a expliqué dans le WSJ, au début de l’année, l’essentiel de ce qui avait brisé le système :

Nous [Obama et lui] avons tous deux grandi dans le milieu politique de Chicago. Nous comprenons comment cela fonctionne : les patrons l’emportent sur le peuple. Obama en a bien tiré les leçons. Et ce qu’il vient de faire à Biden est ce que les chefs politiques font à Chicago depuis l’incendie de 1871 : des sélections déguisées en élections .
Si les patrons Démocrates d’aujourd’hui ont l’air différents de l’homme au cigare et au petit doigt levé, à l’ancienne, ils opèrent de la même manière : dans l’ombre des arrière-salles. Obama, Nancy Pelosi et les riches donateurs – les élites d’Hollywood et de la Silicon Valley – sont les nouveaux patrons du parti Démocrate d’aujourd’hui. Ce sont eux qui mènent la danse. Les électeurs, pour la plupart des travailleurs, sont là pour qu’on leur mente, qu’on les manipule et qu’on les contrôle.
La Convention nationale Démocrate qui se tiendra à Chicago le mois prochain constituera la toile de fond et le lieu parfaits [pour désigner un] candidat, et non le candidat des électeurs. Ce n’est pas la démocratie. Mais la politique des patrons de Chicago.

Le problème est que la révélation de la démence de Biden a fait tomber le masque du système.

Le modèle de Chicago n’est pas très différent du fonctionnement de la démocratie européenne. Des millions de personnes ont voté lors des récentes élections parlementaires européennes ; les partis « non staatsparteien » ont remporté des succès importants. Le message envoyé était clair, et pourtant rien n’a changé.

Guerre culturelle

L’année 2016 a marqué le début de la guerre culturelle, comme Mike Benz l’a décrit en détail. Trump, un complet outsider, a franchi les garde-fous du système pour remporter la présidence. On a jugé que le populisme et la « désinformation » en étaient la cause. En 2017, l’OTAN décrivait la « désinformation » comme la plus grande menace à laquelle étaient confrontées les nations occidentales.

Les mouvements qualifiés de populistes sont perçus comme étant non seulement hostiles aux politiques de leurs adversaires, mais aussi aux valeurs de l’élite.

Pour lutter contre cette menace, Benz, qui était jusqu’à récemment directement impliqué dans le projet en tant que haut fonctionnaire du département d’État chargé des questions technologiques, explique comment les patrons en coulisses ont réalisé un extraordinaire « tour de passe-passe » : selon eux, la démocratie ne devait plus être définie comme un consensus gentium, est-à-dire une résolution concertée entre les gouvernés, mais plutôt comme une « position » convenue, formée non pas par des individus, mais par des institutions soutenant la démocratie.

Une fois redéfinie comme « un alignement d’institutions de soutien », la deuxième « torsion » de la reformulation de la démocratie a été ajoutée. L’establishment avait prévu le risque, en cas de guerre directe contre le populisme, d’être lui-même dépeint comme autocratique et imposant une censure de type haut-en-bas.

La solution au dilemme de la poursuite de la campagne contre le populisme, selon Benz, résidait dans la genèse du concept de « société globale » selon lequel les médias, les influenceurs, les institutions publiques, les ONG et les médias alliés seraient contraints et forcés à rejoindre une coalition de censure de type bas-en-haut, apparemment organique, axée sur le fléau du populisme et de la désinformation.

Cette approche – le gouvernement se tenant « à l’écart » du processus de censure – semblait permettre de nier de manière plausible l’implication directe du gouvernement et l’action autocratique des autorités.

Des milliards de dollars ont été dépensés pour développer cet écosystème de lutte contre la désinformation de manière à ce qu’il apparaisse comme une émanation spontanée de la société civile, et non comme la façade Potemkine qu’il était.

Des séminaires ont été organisés pour former les journalistes aux meilleures pratiques et mesures de protection en matière de désinformation relative à la sécurité intérieure – pour la détecter, l’atténuer, la rejeter et détourner l’attention de celle-ci. Benz révèle que des fonds de recherche ont été alloués à une soixantaine d’universités pour créer des « laboratoires de désinformation ».

Le point essentiel ici est que le cadre de « la société globale » pourrait faciliter la réintégration dans le courant politique dominant des structures de base, de long terme et largement tacites (et parfois secrètes), de la politique étrangère, sur lesquelles s’appuient de nombreux intérêts financiers et politiques de l’élite.

Un alignement idéologique fade axé sur « notre démocratie » et « nos valeurs » permettrait néanmoins de réintégrer ces structures durables de la politique étrangère (hostilité à la Russie, soutien à Israël et antipathie à l’égard de l’Iran) et de les reformuler comme une gifle rhétorique appropriée aux populistes.

La guerre peut s’intensifier ; elle peut ne pas se terminer par un écosystème de désinformation. Le New York Times a publié en juillet un article expliquant que « Le premier amendement est hors de contrôle » et, en août, un autre article intitulé « La Constitution est sacrée. Est-elle également dangereuse ? ».

Pour l’instant, la guerre vise les milliardaires qui n’ont pas de comptes à rendre : Pavel Durov, Elon Musk et sa plateforme « X ». La survie ou non d’Elon Musk sera cruciale pour le déroulement de cet aspect de la guerre : la loi européenne sur le service numérique a toujours été conçue pour servir de « Brutus » au « César » Musk.

Tout au long de l’histoire, les élites qui s’enrichissent et se soucient d’elles-mêmes sont devenues dangereusement méprisantes à l’égard de leurs peuples. La première réaction traditionnelle a été la répression. La froide réalité est que les récentes élections en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et au Parlement européen révèlent la profonde méfiance et l’aversion à l’égard de l’establishment :

La désaffection de l’Occident postmoderne est mondiale. L’Europe va soit s’en distancer, soit se laisser entraîner dans la détestation du « privilégié ci-devant ». La fin du dollar est en effet l’analogue de l’abolition des droits féodaux. Elle est inévitable, mais elle coûtera cher aux Européens.

Un écosystème de propagande ne rétablit pas la confiance. Il l’érode.

Alastair Crooke 

Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

TACTIQUE

 Le Washington Post détaille les nouvelles tactiques responsables des derniers succès de la Russie dans le Donbass.

Par Andrews KORYBKO

Pour paraphraser le célèbre dicton « les Russes sellent lentement mais roulent vite », il est donc possible que tout s’accélère bientôt si la Russie adopte enfin cette tactique.

Le Washington Post (WaPo) a publié mercredi un article sur la façon dont « l’est de l’Ukraine cède sous l’effet des tactiques russes améliorées et de la puissance de feu supérieure » au moment où la Russie a capturé la ville-forteresse stratégique ukrainienne d’ Ugledar, à la jonction des fronts du Donbass et de Zaporozhye. Selon eux, la Russie s’appuie désormais sur des équipes d’assaut composées de seulement quatre soldats chacune pour échapper à la surveillance des drones. Elle dispose également de beaucoup plus d’équipements que l’Ukraine et est également en mesure de mieux coordonner ses attaques.

Un officier anonyme de la 72e brigade mécanisée qui a combattu à Ugledar « pendant environ deux ans sans aucun renfort » leur a dit que « les salves d’artillerie dans la région atteignent parfois 10 obus contre 1 en faveur de la Russie et les bombes planantes lancées sans opposition par des avions de chasse peuvent détruire des sections entières d’une ligne de tranchées et quiconque les occupe ». Le Washington Post a ajouté que l’Ukraine a toujours du mal à reconstituer ses pertes et a été distraite par son invasion de la région russe de Koursk , dont le dernier résultat était prévisible.

Un autre élément intéressant de leur rapport est que « la destruction des voies ferrées et des ponts (autour de Pokrovsk) signifie que cette ville est effectivement perdue ». Les lecteurs peuvent en apprendre davantage sur la façon dont la capture de cette ville peut changer la donne pour le front du Donbass grâce à cette analyse ici , mais il est également significatif que la Russie cible enfin la logistique militaire de l’Ukraine. Elle ne touchera toujours pas aux ponts sur le Dniepr ni aux voies ferrées reliant l’Ukraine à la Pologne, mais au moins elle détruit enfin celles qui se trouvent près du front.

Si aucune de ces tactiques n’est nouvelle, c’est la première fois qu’elles sont employées par la Russie, et encore moins qu’elles le sont tout simplement. Il était grand temps d’abandonner les « assauts massifs » au profit de petites équipes d’assaut, tout comme de bombarder les tranchées ukrainiennes et de cibler sa logistique militaire près de la ligne de front. La Russie a toujours été très en avance dans la « course à la logistique »/« guerre d’usure », mais elle ne fait que maintenant changer d’attitude au lieu de s’appuyer sur la force brute en concevant enfin des moyens plus efficaces pour exploiter cet avantage.

Pour paraphraser le célèbre dicton « les Russes montent en selle lentement mais montent vite », il est donc possible que tout s’accélère bientôt si la Russie adopte enfin ces tactiques. La question reste cependant de savoir pourquoi il a fallu autant de temps pour procéder à ces improvisations. Ce retard a entraîné des coûts énormes. L’explication la plus probable est que les forces armées russes n’avaient pas de boucles de rétroaction viables jusqu’à récemment. Des représentations inexactes de la situation sur la ligne de front ont peut-être également brouillé les perceptions du commandement.

La combinaison de ces deux facteurs explique pourquoi il a fallu si longtemps à la Russie pour mettre en œuvre ce que ses partisans souhaitaient qu’elle fasse depuis un certain temps. Ces problèmes ne sont cependant pas exclusifs à ses forces armées, car ils affligent la Russie en général. Il n’est pas rare que quelqu’un dise à ses supérieurs ce qu’il pense vouloir entendre au lieu de partager avec eux des vérités brutales. De même, les supérieurs se sentent rarement à l’aise pour reconnaître que leurs plans ne fonctionnent pas, c’est pourquoi ils ne demandent pas souvent de commentaires.

Le partage de conseils non sollicités est considéré comme profondément offensant, car il est perçu comme une remise en question du jugement d’un supérieur et est donc presque toujours rejeté. Les critiques constructives sont rares et dispersées, ce qui crée une chambre d’écho qui contribue à la pensée de groupe et à la création d’une réalité alternative. Cela retarde les réformes indispensables, car ceux qui les ordonnent ne savent même pas qu’elles sont nécessaires jusqu’à ce que les problèmes deviennent trop graves pour être refusés ou ignorés par leurs subordonnés.

Les réformes ne sont généralement pas suivies de reddition de comptes, car ceux qui ont nié ou ignoré les problèmes qui les ont engendrés sont rarement punis, et encore moins démis de leurs fonctions. Ils plaident simplement l’ignorance ou trouvent des boucs émissaires, ce qui satisfait généralement leurs supérieurs. Ces mêmes supérieurs ne décident pas non plus souvent de créer des boucles de rétroaction ou d’améliorer celles qui existent déjà après avoir ordonné des réformes, car la pensée de groupe les a trompés en leur faisant croire qu’il n’existe aucun problème systémique.

Les paragraphes précédents sont certes durs, mais ils expliquent pourquoi « les Russes ont tendance à ralentir », que ce soit en termes de bureaucratie, d’affaires, de diplomatie, d’affaires militaires ou de tout autre domaine. Ils ne commencent à « rouler vite » qu’une fois que leurs supérieurs se rendent compte que des problèmes systémiques existent et nécessitent des réformes pour les résoudre, après quoi les « verticales du pouvoir » qui font la réputation de la Russie se mettent en marche par discipline et par crainte de contrarier davantage le supérieur en colère. Quelque chose de ce genre pourrait enfin se produire avec l’ opération spéciale .

Andrews KORYBKO

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 Quel message envoient les salves de missiles iraniens à ‘Israël’ ?

Proposé par Amar DJERRAD via Algérie54

Par Daniel Vanhove pour Mondialisation.ca

La récente opération ‘Vraie Promesse II’ de l’Iran à l’encontre de la colonie baptisée ‘Israël’ est-elle le début de la 3è guerre mondiale comme l’assènent de nombreux analystes en géopolitique? A cette question des plus graves qui agite nombre de  commentateurs depuis un bon moment, une chose est claire: à ce stade, ce n’est pas la volonté de l’Iran. Les propos du nouveau président Massoud Pezeshkian en témoignent. Et sur une interrogation aussi lourde pour l’avenir de l’humanité, autant écouter les principaux acteurs que les mauvais scenarios de pigistes cherchant à faire le buzz.

Reprenons les choses de manière chronologique. Le 1er avril dernier, comme à son arrogante habitude, le régime terroriste israélien se permettait de bombarder les locaux du Consulat d’Iran à Damas, capitale syrienne, y provoquant une quinzaine de morts, la plupart membres du CGRI iranien. En diplomatie, une telle attaque est considérée comme un acte de guerre.

L’Iran a donc légitimement annoncé qu’il y aurait des représailles, avertissant les Etats-unis qu’un tel acte ne pouvait rester impuni. Ces derniers ont dit comprendre la décision et après concertation avec le régime de Tel-Aviv, ont vivement insisté auprès des autorités iraniennes pour que leurs représailles soient ‘mesurées’.

Après avoir averti 48h avant l’impact tous les pays concernés du survol de leur territoire par des salves de drones et de missiles en direction de l’entité sioniste, l’Iran a donc répondu à cet acte de guerre avec mesure, mais détermination, mi-avril. Dans une opération inédite baptisée ‘True  Promise’ (traduite par ‘Promesse Honnête’ ou encore ‘Vraie Promesse’), plus de 300 drones & missiles ont été tirés par l’Iran. Et si plusieurs d’entre eux ont été interceptés par les alliés du régime terroriste israélien – Jordanie, Arabie saoudite, Etats-unis, France,… ainsi que par le ‘Dôme de fer’ israélien – un certain nombre ont atteint leurs cibles, dont une poignée de missiles de précision, à l’inverse de ce qu’ont déclaré les autorités du régime colonial qui dans ces moments cruciaux, imposent systématiquement une censure médiatique afin de dissimuler tant que faire se peut, leur incapacité à empêcher les dégâts causés par de telles actions, malgré leur arsenal des plus sophistiqués et des plus onéreux qui soit.

A son tour, le régime de Tel-Aviv a averti Washington qu’il ne pouvait rester indifférent à ces frappes sur ‘son territoire’ au risque de perdre toute crédibilité de dissuasion à l’avenir, à l’encontre de ses nombreux ennemis. D’autant que le business de la sécurité militaire rapporte des milliards de dollars au régime israélien qui vend son ‘invincibilité’ à tout acheteur potentiel. Les Etats-unis ont comme toujours soutenu leur protégé, mais lui ont également demandé que les représailles soient ‘mesurées’, refusant catégoriquement de se laisser entraîner dans une guerre ouverte contre l’Iran. Les autorités sionistes ont ainsi lancé trois drones tout en exigeant de leurs alliés traditionnels un renforcement sévère de mesures et de sanctions venant s’ajouter à celles en cours depuis des décennies à l’encontre de Téhéran.

Entre-temps, le génocide à Gaza et le nettoyage ethnique en Cisjordanie se poursuivaient, et le soutien du Hezbollah libanais à la résistance palestinienne allait crescendo à mesure que le régime terroriste israélien se permettait des frappes de plus en plus meurtrières sur le Sud-Liban. Au point que des dizaines de milliers de colons aient été contraints de fuir le Nord d’Israël afin de se réfugier à l’intérieur des terres. Sans parler de l’exode massif de colons (près de 500.000 selon certaines sources) rentrant dans les pays dont ils étaient venus pour vivre sur des terres ne leur appartenant pas.

Parallèlement, la pratique des assassinats par les services secrets israéliens (Mossad) de hauts responsables palestiniens, libanais, syriens, irakiens et autres iraniens est courante et date de plusieurs décennies. La liste des têtes ainsi éliminées est accablante. Que ce soit à proximité immédiate ou en pays même lointains, le régime de terreur israélien ne s’embarrasse pas de ces détails. Il assassine où et quand il veut, assuré de son impunité garantie par les Etats-unis et ses alliés européens. Dans cet esprit, et dans l’impossibilité d’arriver à vaincre la résistance palestinienne à Gaza, les responsables sionistes ont décidé d’éliminer le 31 juillet dernier, le chef du bureau politique du Hamas, I. Haniyeh en déplacement sur le sol iranien pour assister à la nomination du nouveau président Massoud Pezeshkian.

Une situation plus qu’embarrassante pour l’Iran qui devait faire face à de nombreuses voix palestiniennes demandant des comptes pour le manque de sécurité ayant permis cet assassinat. Par la voix de son président et celle de l’ayatollah Khamenei, guide suprême de la nation, l’Iran a déclaré que la réponse à cet acte odieux arriverait au moment où les voyous sionistes ne s’y attendraient pas. Mais, deux mois ont passé… faisant douter nombre d’observateurs avisés des affaires internationales. Et pour cause… l’administration US avait monnayé la retenue de la réponse iranienne en échange d’une énième promesse de cessez-le-feu de la part du régime terroriste israélien à Gaza… qui n’est jamais arrivée, évidemment.

Lorsque les autorités iraniennes encore naïves sur les intentions américaines, ont compris le subterfuge – naïveté quelque peu comparable à celle des autorités russes dans les promesses occidentales des Accords de Minsk à propos de l’Ukraine – le président réformateur Pezeshkian a déclaré que les Etats-unis avaient menti. Et que la réponse iranienne aux nombreux crimes commis par l’entité sioniste seraient assurément exercée par une opération plus douloureuse que celle de ‘True Promise’ de mi-avril. 

Il y a quelques jours, après des frappes dévastatrices du Hezbollah sur plusieurs colonies, sur des positions de l’armée israélienne dans le Nord de la Palestine, ainsi que sur leurs positions dans le Golan syrien, l’abject régime d’apartheid décidait de l’usage d’appareils électroniques piégés pour éliminer un maximum de personnes liées au Hezbollah, faisant au passage un carnage parmi les civils libanais innocents. Pratique interdite par le Droit international ainsi que par les Conventions en temps de guerre. Puis, comme dans une accélération des évènements, était décidé l’élimination de leur ennemi juré de longue date en la personne de Sayyed Hassan Nasrallah, avec à la clé, des centaines de victimes civiles. Dans la foulée, profitant du moment de sidération causé par ce crime barbare de la plus haute personnalité du Hezbollah, l’armée israélienne tentait une incursion terrestre du Liban, décrétant que leur frontière était la rivière Litani, plus au Nord.

Enivré de leur réussite apparente, le régime d’apartheid poussa même ses bombardements jusqu’à la capitale syrienne, Damas, dans l’espoir peut-être d’éliminer un autre résistant de longue date à leur régime de terreur en la personne du président Bachar al-Assad, mais en vain. Le plan sordide de Netanyahu et sa clique de fascistes d’extrême-droite, du ‘Grand Israël’, a dû miroiter un bref instant à leurs yeux, pensant qu’ils avaient désormais fait le plus gros du boulot en éliminant au passage une quinzaine de hauts dirigeants du Hezbollah… dont les héritiers annonçaient non seulement la vengeance pour leurs camarades assassinés, mais aussi une relève assurée et une résistance plus déterminée que jamais, galvanisée par ces crimes odieux.

Enfin, la décision des Gardiens de la Révolution islamique de passer à la ‘True Promise II’ est tombée. L’armée iranienne a précisé que sa vague de missiles ne visait que des installations militaires et de renseignement israéliennes, constituant selon elle des cibles légitimes, frappées en riposte des bombardements israéliens quant à eux indiscriminés. Aucun site civil ne figurait parmi les cibles de l’Iran, a souligné le général Nasirzadeh, ajoutant que trois bases militaires et une base de renseignement et d’espionnage du régime israélien avaient été touchées. Parmi les principales cibles figuraient la base aérienne ‘Tel Nof’ près de Tel-Aviv, la base aérienne ‘Nevatim’ qui abrite des avions de combat F-35, la base aérienne ‘Ramon’ et la base aérienne ‘Hatzerim’. En face, après avoir bombardé la plupart des hôpitaux et des établissements scolaires à Gaza, y compris ceux de l’UNRWA, après avoir détruit un maximum d’infrastructures civiles y compris des réfugiés dans les tentes, après avoir détruit mosquées et églises, et après un bilan humain qui se chiffrera sans doute à plusieurs centaines de milliers de victimes dont une majorité de femmes et d’enfants, l’armée ‘la plus abjecte du monde’ vient encore de bombarder un orphelinat. Démontrant par-là au monde entier, sa force contre les faibles mais sa faiblesse contre les forts. Aucun doute à désigner qui appartient au camp de la terreur, et qui s’en tient aux règles établies par les principes du Droit humanitaire international.

Si pour les autorités iraniennes l’on n’est donc pas dans la 3è guerre mondiale annoncée, ‘True Promise II’ n’est strictement que le droit de l’Iran à se défendre contre les innombrables crimes du régime sioniste restés impunis. Mais, en cas de réponse de ce dernier, le risque d’assister alors à son anéantissement est garanti, selon ces mêmes autorités qui en ont averti ‘Israël’ et les principaux complices de ce régime criminel. 

La tension dans la région est inédite. Le régime terroriste israélien n’a jamais été aussi menacé et lutte pour maintenir son droit à détruire tout ce qu’il entend. Et ses alliés le savent pertinemment. Aucune solution ne sera trouvée par une nouvelle escalade de la force dévastatrice en cours, malgré les déclarations tonitruantes des génocidaires sionistes lançant qu’’Israël’ pouvait frapper n’importe qui, n’importe quand et n’importe où. Le régime terroriste israélien devra tôt ou tard se plier au Droit international à moins de disparaître, et ses plus proches alliés devraient lui indiquer que plus tôt sera le mieux. Le droit des Palestiniens devra être enfin reconnu et respecté. La plus grande partie du monde rejette désormais toute entreprise coloniale et toute hégémonie opérant par la force. 

Les puissances occidentales devraient en prendre conscience et revoir leur copie, au lieu de persister dans leur soutien à cette idéologie sioniste mortifère qui risque d’être suicidaire pour l’ensemble des peuples. Sans aborder la question d’un Droit international qui ne s’en relèverait pas, liquidé comme tout le reste et ouvrant la porte à un monde des plus violents et des plus brutaux. Alors, véritable enfer sur terre, de tous contre tous.

Daniel Vanhove –

Daniel VanhoveFrance / Belgique : observateur civil en Palestine 2001 – 2004. Il est l’auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes », 2004 (Préface de Ilan Halevi – Ed. M. Pietteur) ; co-concepteur du DVD « Au bord de la mort, nous cultivons l’espoir », Témoignages in situ accompagnant le livre, La Démocratie Mensonge, 2008 – Ed. Marco Pietteur – coll. Oser Dire. Administrateur du blog Mouvement Citoyen Palestine (MCP). Il est associé de recherche du CRM (Centre de recherche sur la Mondialisation).

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

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