Conflit sur le cas de l'Hermione, la fameuse reconstitution de la frégate qui avait en son temps, embarquée LaFayette pour les amériques. En effet, il y a plus d'un an, des techniciens ont découvert un xylophage, une sorte de champignon, sur la coque du navire. Problème, cette présence avait été déjà signalée en 2007 dans un rapport d'experts. Mais apparemment, l'information n'à pas été remontée et forcément, depuis sa mise en cale sèche en 2021 pour une maintenant, le coût pour résoudre le problème s'alourdit à plus de 10 millions d'euros. Querelle donc dans le staff, alors que le navire devait être remis à l'eau en 2024. La pire des situation, serait que si aucun fond n'est trouver d'ici là, le navire pourrait temporairement rester en cale sèche et laisser à de la visite touristique.
lundi 10 avril 2023
LA FIN D'UNE AVENTURE ?
La reproduction fidèle du bateau qui emmena le Marquis soutenir les insurgés américains contre les Britanniques au XVIIIe siècle, est en cale sèche à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) depuis septembre 2021. Il devait y rester au moins jusqu'en 2024, selon le président de l'association Hermione-La Fayette, à l'origine de ce vaste projet collaboratif qui a permis la mise à l'eau du navire, en 2014, après 17 ans de travaux.
Mi-octobre à Paris Marc de Briançon, élu en juillet à la tête de l'association annonce la nouvelle de la découverte de champignons xylophages sur le bordé, la partie externe de la coque, étant creusé à l'arrière bâbord. Cette version est contestée par l'ancien maître d'œuvre du chantier de construction de L'Hermione, de 2003 à 2007, Guy Ribadeau Dumas. «On savait depuis 2007 qu'il y avait des champignons sur la coque», a confié à l'AFP cet architecte naval, qui l'avait alors souligné dans un rapport révélé dernièrement par le quotidien Sud Ouest.
«Le pont fuyait»
«J'ai vu les problèmes sur les bois : des pièces tordues, pas assez séchées. On en a changé la moitié. L'association commandait des grumes. Mais une fois découpées, les planches n'étaient pas assez sèches», détaille-t-il. Selon lui, il existait aussi des problèmes structurels de construction : «Le pont fuyait. C'est une des principales sources du problème d'aujourd'hui : l'eau de pluie tombait au fond. Et comme les bordées, les planches qui constituent la peau externe de la coque, n'étaient pas assez serrées, il fallait mouiller le bois, ça rajoutait encore de l'eau douce au fond.»
Guy Ribadeau Dumas pointe la responsabilité de «l'entreprise Asselin qui fournit les bois depuis le départ, une entreprise de charpente en bâtiment qui ne connaissait pas les bois qu'il faut pour la construction navale» et «n'était pas assurée pour la construction navale», avec pour conséquence «des surcoûts». «C'est une accusation très grave», a répondu à l'AFP Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle depuis 2014 et lui aussi mis en cause par Guy Ribadeau Dumas en tant qu'ancien président du comité technique de l'association. «Il n'y avait pas de champignons, ajoute-t-il. L'Hermione a traversé l'Atlantique, le bateau a fait preuve de sa robustesse, de son étanchéité. Les Affaires maritimes suivaient L'Hermione, le Bureau Veritas l'inspectait. Il aurait fallu cacher ces champignons à tout le monde.»
Attirer des fonds américains
«Si un chantier était surveillé, c'était bien celui-là, insiste François Asselin, patron de l'entreprise familiale de restauration de monuments historiques. Même le public y assistait. Et tout le bois a été réceptionné par la maîtrise d'œuvre (à savoir par Guy Ribadeau Dumas, NDLR). Le chantier de L'Hermione a duré de 1997 à 2011 pour la coque, qui n'a été fermée qu'en 2012. Donc, on pouvait surveiller l'évolution des bois.»
Le plus grand chantier à venir est désormais d'ordre financier pour l'association, aux comptes déjà plombés par la tournée triomphale de L'Hermione aux États-Unis en 2015, qui a laissé une ardoise de 676.000 euros selon la Chambre régionale des comptes. Il faut rassembler 6,5 millions d'euros pour réparer L'Hermione, en plus des 3,5 millions d'euros de démontage et de diagnostic.
«On a besoin d'argent, et vite, pour ne pas prendre de retard dans les travaux, reconnaît Marc de Briançon. D'autant que plus le chantier dure, plus il coûte cher». La fondation s'organise «pour recevoir des fonds et permettre la défiscalisation pour les soutiens», afin notamment de «recevoir les fonds d'Américains, pour qui La Fayette compte beaucoup». Deux potentiels investisseurs d'outre-Atlantique sont déjà venus visiter le chantier.
Le chantier de construction de la réplique de l'Hermione, frégate française du XVIIIe siècle ayant participé à la guerre d'indépendance américaine, avait duré 17 ans, entre 1997 et 2014. À l'époque, cela avait coûté 26 millions d'euros.
Un gouffre financier ! Mettre le bateau définitivement sur cales et le faire visiter ainsi.
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