samedi 1 juin 2024

DEDOLLARISATION




La dédollarisation s’accélère : L’Inde va acheter du pétrole russe en roubles




La dédollarisation continue inexorablement. Selon Reuters, Reliance Industries, un grand raffineur mondial, l'une des sociétés les plus importantes d'Inde, achètera du pétrole russe en roubles. Rosneft et Reliance Industries auraient conclu un accord d’un an pour la fourniture mensuelle à l'entreprise Indienne de trois millions de barils de pétrole, qui seront payés en roubles.



La société indienne Reliance Industries, opérateur du plus grand complexe de raffinage du monde et une plus grande société privée indienne, a signé avec la société russe Rosneft un contrat d’un an, concernant des livraisons mensuelles allant jusqu’à trois millions de barils de pétrole qui seront payés en roubles, a rapporté Reuters mardi, citant des sources proches du dossier.

Reliance Industries achèterait deux cargaisons de brut de l’Oural, avec la possibilité d’en acheter quatre autres chaque mois avec une remise de 3 dollars le baril par rapport à la référence du Moyen-Orient à Dubaï. L’opérateur du plus grand complexe de raffinage du monde, situé à Jamnagar, devrait également acheter jusqu’à deux expéditions par mois de pétrole brut à faible teneur en soufre à une prime de 1 dollar le baril par rapport aux cotations de Dubaï, a précisé la source.

La multinationale basée à Mumbai a accepté de payer les fournitures en roubles russes. La banque indienne HDFC Bank et la banque russe Gazprombank faciliteront les transactions, ont déclaré les sources à l’agence Reuters.

L’Inde, troisième consommateur mondial de pétrole, est devenue un important importateur de pétrole brut russe depuis que les acheteurs occidentaux ont choisi de réduire leurs achats en réponse aux sanctions liées à l’Ukraine. Les exportateurs russes ont commencé à offrir des rabais substantiels sur le brut pour attirer de nouveaux marchés après la perte des anciens partenaires commerciaux du pays.

Cet accord à terme avec Rosneft aide également la société indienne Reliance à obtenir du pétrole à des taux réduits à un moment où le groupe de producteurs de pétrole OPEP+ devrait prolonger les réductions volontaires de l’offre au-delà du juin 2024. Le groupe OPEP+, composé de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés, dont la Russie, doit discuter des réductions de production lors d’une réunion en ligne le 2 juin.

Depuis le début de l’opération militaire de Moscou en Ukraine, l’UE, le G7 et leurs alliés ont imposé plus de mille sanctions à la Russie, pour en particulier tenter de réduire les revenus pétroliers et gaziers du pays, notamment un embargo et un plafonnement du prix du pétrole brut russe à 60 dollars le baril. Des restrictions similaires ont été introduites pour les exportations de produits pétroliers.

Plus tôt ce mois-ci, la Bank of Baroda, contrôlée par l’État indien, a indiqué que les importations de pétrole russe du pays avaient été multipliées par dix en 2023, ajoutant que la nation d’Asie du Sud avait économisé près de 5 milliards de dollars en augmentant les achats de brut en provenance de Russie. La Russie est devenu le plus grand fournisseur de l’Inde au cours de l’exercice 2023/24 pour la deuxième année consécutive, dépassant l’Irak, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Et l’Inde, troisième importateur et consommateur mondial de pétrole, est devenue le plus grand acheteur de brut russe transporté par voie maritime depuis que l’Occident a interrompu ses achats et imposé des sanctions contre Moscou à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. L’Inde a également payé le brut russe en roupies, dirhams et yuans chinois.

L’abandon par Moscou du dollar américain au profit des monnaies locales, notamment le rouble, la roupie indienne, le yuan chinois et le dirham des Émirats arabes unis, dans les règlements transfrontaliers avec ses partenaires fait suite à la volonté de la Russie de trouver d’autres moyens de faciliter le commerce dans le cadre des tentatives de l’Occident de couper l’accès du pays à son système financier.


Yoann


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