Le spectacle désastreux de l’Assemblée nationale
Aurait-on le Parlement le plus bête du monde ? Durant des décennies, les députés se sont plaints d’être réduits au rôle de godillots, contraints d’exécuter les consignes de l’exécutif sans discuter, de courber l’échine, de n’avoir aucun pouvoir réel…
Et voilà que pour la première fois de l’histoire de la Ve République, ils sont en situation de prendre le contrôle, d’imposer leur loi, de fabriquer des majorités, de proposer un projet politique. Bref, se comporter en adultes et jouer pleinement leur rôle, à l’image de ce qui se passe dans les grandes démocraties parlementaires. Or qu’ont-ils fait ?Tel un troupeau de moutons sans berger ni chien, ils se sont égarés dans la nature, au gré de leurs envies, de leurs pulsions. Donnant le spectacle d’un Parlement ivre. Une bonne partie a déserté l’hémicycle. Essentiellement les élus du bloc central et de la droite, supposés soutenir le gouvernement : 87 % d’absentéisme !
Une orgie de prélèvements délirante
Mécontents d’avoir à composer avec les opposants d’hier, comme la situation l’exige, ils ont décidé de bouder, de se complaire dans leur vague à l’âme. Totalement indifférents au sort du pays. « Inadmissible, criminel, indéfendable », a tempêté François Bayrou que plus personne n’écoute apparemment.
Les parlementaires appartenant au Rassemblement national ou au Nouveau Front populaire sont restés prisonniers de leurs habits d’opposants irresponsables. Plus ou moins irresponsables. La France insoumise (LFI) méritant une mention particulière.
Confrontés à une situation budgétaire alarmante et à une économie déjà très taxée, les députés se sont livrés à une orgie de prélèvements délirante. Taxes, surtaxes, suppression d’exonérations et d’abattements, nouvelle tranche d’impôt, taxe kilométrique sur les produits importés… Assurances-vie, résidences principales, produits financiers, rachats d’actions, flat taxe, exit taxe, dons aux associations, aides aux entreprises, achat de produits phytosanitaires, octroi de mer, éoliennes terrestres, tout est bon, les riches surtout. Irresponsables ! Sans compter les nouvelles dépenses que les élus ont osé voter compte tenu du contexte.
Gabriel Attal plonge dans les sondages
Evidemment, ces mesures ont été proposées sans aucune étude d’impact sur l’emploi, les transmissions d’entreprises familiales, l’épargne des Français, la dette publique… Le comble de la bouffonnerie a été atteint par le député LFI Aymeric Caron, qui a proposé une baisse de la TVA sur les croquettes pour animaux, plus un crédit d’impôt de 30 euros par mois pour les propriétaires de chiens ou de chats… Et les poissons rouges ?
Rien en revanche, ou pas grand-chose, côté économies. Aucun président de groupe, aucun chef de clan ne s’est levé pour appuyer le gouvernement ou proposer une autre politique responsable alternative. Petits calculs politiciens, rancune partisane, absence de vision, le Parlement n’en ressort pas grandi.
Certes, tout cela sera sans conséquence immédiate sur le pays, puisque le gouvernement usera du 49.3 pour faire adopter le texte initial. Mais cela va accentuer le discrédit de la classe politique. L’attitude du bloc central est désavouée par les citoyens. Déjà, Gabriel Attal, qui disposait d’une extraordinaire cote de popularité, plonge dans les sondages. Les députés ont raté le coche. Plus personne ne pourra vanter les mérites d’un régime parlementaire. L’idée même d’une VIe République a été assassinée.
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