Traduction de l’article « The impact of immigration on local ethnic groups' demographic representativeness: The case study of ethnic French Canadians in Quebec », publié dans la revue Nations and Nationalism le 16 janvier 2021 (26:4, p.923-942). Ces travaux avaient pour but d'étudier l'impact de l'immigration sur le poids démographique (PD) des groupes ethniques locaux en présentant une étude de cas. Dans cette étude, l’ethnie canadienne-française (ECF), un groupe ethnique qui constitue la majorité de la province de Québec, a été étudiée pour évaluer l'impact de l'immigration sur son PD. Il fut constaté que l’ECF est passé d'un PD de 79 % en 1971 à un PD de 64,5 % en 2014 ; les projections prévoient que l’ECF chutera vers un PD de 45% en 2050. De plus, 45 scénarios de taux d'immigration et d'indices synthétiques de fécondité ont été projetés. Il fut constaté que les seuils migratoires et les indices de fécondité peuvent être classés conjointement en trois catégories liées à leur effet sur la diminution ethnodémographique; l'une de ces catégories permet de suggérer une définition quantitative du concept d'immigration de masse.
Extraits :
"De 1971 à 2014, on observe que la population d’ethnie canadienne-française (ECF) du Québec a augmenté de 0,25% par an, passant de 4,76 à 5,31 millions d’individus, alors que la croissance de la population totale du Québec était de 0,7% par an, passant de 6,03 à 8,21 millions d’habitants. Au cours de ces années, on observe que le poids démographique (PD) de l'ECF est passé de 79 % en 1971 à 64,5 % en 2014, voir figure 3. Les immigrants arrivés après 1970 et leurs descendants (IED) ont ajouté 1,62 million d'individus à la population québécoise et sont responsables de 74 % de la croissance de celle-ci au cours de cette période. C'est plus élevé que ce qui a été observé en France et au Royaume-Uni ; l'immigration en France est responsable de 40 % de l'augmentation de la population de 1950 à 1986 (Tribalat 1991) ; au Royaume-Uni, l'immigration a représenté 30 % de la croissance démographique totale de 1951 à 1995 (Coleman et al. 2002). En bref, de 1971 à 2014, la faible croissance de la population de l’ECF et les seuils migratoires élevés sont responsables, principalement, de la diminution du poids démographique de l’ethnie canadienne-française. "
"Étant donné que la population d'ECF est en déclin tandis que la population de l'IED augmente, le PD de l’ECF devrait diminuer. De 79 % en 1971 à 64,5 % en 2014, la population de l'ECF atteint un poids démographique de 50 % en 2042, voir figure 3. En 2050, les Canadiens français ne représentent que 45 % de la population de la province. Parallèlement, le poids démographique (PD) de la population blanche non hispanique des États-Unis était de 83 % en 1970 ; des projections réalisées en 1997 prédisent que le PD des blancs américains non hispanique sera de 67 % en 2010, de 59 % en 2030 et de 51 % en 2050 (Smith et Edmonston 1997). Une étude plus récente a montré que le PD de la population blanche non hispanique des États-Unis chutera à 50 % entre 2040 et 2045 (Ortman et Guarneri 2009). Au Royaume-Uni, les blancs britanniques (y compris les blancs écossais et irlandais) étaient de 90 % et 87 % respectivement pour 2001 et 2006, et diminueront à 72 % et 56 % respectivement pour 2031 et 2056 (Coleman 2010). Il est à noter que les populations blanches non hispaniques américaines et les populations blanches britanniques bénéficient numériquement d'immigrants blancs, ce qui n'est pas le cas de l'ethnie canadienne-française en raison de la méthodologie utilisée ici (ce qui ne doit pas être considéré comme un révélateur des réalités sociales de ces lieux)."
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