mardi 22 novembre 2016

MIEUX COMPRENDRE

Un site qui fait une analyse statistique et chiffré des élections présidentielles américaines, ses impacts sur le parlement et ces évolutions dans certains états, qui donnent ainsi le visage d'un malaise profond d'une partie de la population américaine qui a clairement été abandonné, autant par les républicains que par les démocrates.

".... le Wisconsin (10 grands électeurs), l’Iowa (6), l’Ohio (18) et la Pennsylvanie (20), donnant à ces quatre États le statut de swing states. Ajoutons à cela la forte présence de populations rurales blanches à tendance conservatrice qui contrebalancent fortement les tendances démocrates des centres urbains. Dans ces États, Hillary Clinton a perdu une grande partie des comtés anciennement favorables à son Parti. On notera notamment le sud-ouest du Wisconsin, une des rares régions rurales de la Rust Belt qui continuait à voter démocrate jusqu’à l’apparition de Donald Trump. De même, l’incapacité de Clinton à mobiliser la coalition d’Obama (minorités, jeunes, femmes, et personnes diplômés) est une des raisons principales de sa défaite. Seuls les jeunes diplômés semblent s’être déplacés en grand nombre, notamment dans les centres universitaires et bastions progressistes de Madison dans le Wisconsin et d’Ann Arbor dans le Michigan. Dans les autres comtés gagnés par Clinton en 2016, on note une participation bien plus faible en sa faveur dans les métropoles, essentielles aux victoires démocrates dans la région. C'est notamment le cas de Milwaukee, Detroit, Philadelphie, Cleveland, ou Cincinnati. La concentration de population africaines américains, et dans une moindre mesure, hispaniques, en fait des bastions démocrates nécessaires pour contrebalancer les comtés plus ruraux des États de la Rust Belt. Dans ces swing states, les propositions protectionnistes de Trump ont été reçues positivement par une population souffrant de la crise économique. Sa personnalité et l’incertitude quant à la réalité de son conservatisme n'ont pas suffi à rebuter les électeurs, et l’élection s'est largement jouée dans ces États. Les seuls comtés où Donald Trump a fait moins bien que Mitt Romney en 2012 sont, paradoxalement, les banlieues riches des grands centres urbains, centres d’influences des Partis républicains de ces États. Seul l'Illinois reste démocrate en 2016, et le basculement de la Pennsylvanie, du Wisconsin, et du Michigan ont été décisifs."

"La mobilisation de la population hispanique n’aura pas suffi à Hillary Clinton pour maintenir son avantage dans les swing states traditionnels"

"Si l’élection de 2016 n’est pas « normale », ses conséquences n’en seront pas moins profondes. En effet, les divisions présentes au sein du Parti républicain ne sont pas uniquement dues à la présence de Donald Trump. Elles s’inscrivent en effet plutôt dans un débat fondamental sur la direction que le parti doit prendre face aux évolutions démographiques et sociales de l’électorat américain. De même, au sein du Parti démocrate, la victoire de Clinton lors des primaires ne signifierait pas pour autant la dissolution du conflit intra-démocrate sur les questions économiques qui a émergé avec la campagne de Bernie Sanders.
À court terme, la victoire de Donald Trump ne remet pas seulement en cause, en profondeur, la machine électorale démocrate, mais également le fonctionnement du Parti républicain. Certes conforté par la victoire, il n'en est pas moins fragilisé par sa conquête par l'outsider milliardaire et les dissensions internes qu'elle a créées, et ce d'autant plus que s'il a gagné la présidence par le nombre de grands électeurs, Trump a obtenu moins de suffrages que sa rivale. C'est aussi l'emballement médiatique, et peut-être même l'influence sur le résultat, causés par des sondages favorables aux démocrates tout au long du mois d'octobre, qu'il convient de questionner.
Cette élection aura bien sûr des conséquences importantes sur le long terme. D’une part, le président sera amené à nommer au moins un juge de la Cour suprême pour remplacer le juge conservateur Scalia. Les juges étant nommés à vie, cette nomination par Donald Trump affectera l’orientation idéologique de la Cour pour les décennies à venir. Enfin, la victoire de Trump souligne, plus qu'elle n'efface, le fait que la crise de confiance dans les institutions politiques et dans les partis américains est plus profonde que jamais."

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