Ils sont une dizaine de candidats, assis et concentrés, à écouter tour à tour leurs interlocuteurs leur vanter les mérites de la République tchèque en scrutant les documents projetés au tableau. Tous sont inscrits au service mobilité internationale de Pôle emploi. L’attaché de l’ambassade se charge des préliminaires : « 150 offres sont ouvertes aux Français chaque jour. La langue est particulièrement recherchée même si l’anglais est presque indispensable ».
Les visages se détendent en apprenant qu’il n’est pas nécessaire de parler tchèque. C’est encore le représentant de l’ambassade qui abordera immédiatement la question du salaire, admettant que « 1500 € brut par mois ça parait peu, mais la vie est 40 % moins chère qu’en France. ». Et, avec un taux de chômage parmi les plus bas d’Europe (2,4 %), le pays, où sont installées environ 500 entreprises françaises, offre, semble-t-il, des débouchés aux candidats à l’exil puisque 250 000 postes y seraient actuellement vacants.
« La République tchèque propose de nombreuses opportunités d’emploi pour lesquelles les compétences françaises sont recherchées. », confirme-t-on à la direction nationale de Pôle emploi qui reconnaît que « cette destination est méconnue, la mobilisation du public sur cette destination n’est pas spontanée et demande un réel investissement dans l’information sur les conditions de vie et travail, le marché de l’emploi et les différences culturelles. »
Une enveloppe de 750 € pour s’installer
A La Madeleine, commune du Nord située entre Lille et Tourcoing, pour finir de rassurer les candidats, les représentants de Pôle emploi déroulent le programme des aides à la mobilité, comme une enveloppe de 750 € pour s’installer ou le financement de cours de tchèque.
L’assistance, plutôt jeune, écoute ensuite l’enthousiasme de Chloé, partie en stage d’étude à l’Institut français de Prague, et qui s’y est installée depuis deux ans et demi : « C’est vrai que je ne gagne pas autant qu’en France, mais je ne me prive de rien et surtout pas de restos qui sont beaucoup moins chers ».
Dans l’assistance, Cédric Bonnouvrier n’en a pas raté une miette. À 24 ans, ce jeune lillois titulaire d’un master d’histoire de l’Art, peine à trouver du boulot : « Je fais quelques missions de guide conférencier, mais je ne peux pas en vivre. J’aimerais partir en République Tchèque parce que je suis passionné de patrimoine et que là-bas c’est le paradis ! Le salaire me convient, à en croire Chloé on vit très bien. Si je peux faire un doctorat tout en travaillant ce serait parfait mais de toute façon, si ça marche, je compte bien y rester ! » lance-t-il avant d’aller à la rencontre des représentants de l’ambassade.
Après Rennes (Ille-et-Vilaine) et La Madeleine, « Czech emploi » va poursuivre son tour de France. Les représentants de l’Ambassade seront ce mercredi à Angers, demain à Dijon et le 27 septembre à Calais......."
Proposer à des savoir faire, des compétences d'aller oeuvré ailleurs, une façon comme une autre de s'en sortir. Mais attention, culturellement, beaucoup de français risquent d'y revenir, surtout s'ils sont..... des bisounours.
http://www.leparisien.fr/economie/emploi/des-chomeurs-du-nord-invites-a-s-exiler-a-prague-19-09-2018-7894182.php
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