EN VERITE

Le journaliste Evan Gershkovich arrêté pour soupçon d’espionnage est un fils d’immigré juif de l’URSS

Arrêté à Ekaterinbourg dans l’Oural, le 30 mars dernier, il recueillait des informations classifiées sur l’une des entreprises du complexe militaro-industriel russe, qui constitue un secret d’État, rapporte Ria Novosti.

S’il est reconnu coupable, il pourrait purger jusqu’à 20 ans de prison.

Le service de sécurité russe n’a fait référence à aucune autre preuve, ni révélé le nom de l’installation militaire.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que ce n’était pas la première fois qu’un espion se faisait passer pour un journaliste étranger et que les activités de Gershkovich « n’avaient rien à voir avec le journalisme ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré qu’il ne faisait aucun doute que Gershkovich était impliqué dans ce qui lui était attribué, car « ce n’est pas un doute, c’est un fait. Il a été pris en flagrant délit ».

Gershkovich a travaillé pour le New York Times de 2016 à 2017, le Moscow Times de 2017 à 2020 et l'Agence France Presse de 2020 à 2022 avant de rejoindre le Wall Street Journal en janvier 2022.

Jeanne Cavalier de Reporters sans frontières a déclaré que l'arrestation semblait être "une mesure de représailles" qui était "très alarmante car c'est probablement un moyen d'intimider tous les journalistes occidentaux qui tentent d'enquêter sur des aspects de la guerre sur le sol russe".

L'ambassadeur en Russie John J. Sullivan a déclaré que l'arrestation était probablement une étape préliminaire dans un échange de prisonniers souhaité et que le fait que Gershkovich ait été accusé d'espionnage plutôt que d'un crime moindre indiquait que l'échange souhaité serait probablement pour un prisonnier de haut niveau.