samedi 2 septembre 2023

DE FAIT

 


13H DE FRANCE 2, AU COEUR DU POPULISME - Autrefois référence en matière d’information, le 13 heures de France 2 s’oriente - de plus en plus - vers un journalisme peu exigeant qui flatte les bas instincts et emprisonne les téléspectateurs dans une vision idéologique, étriquée voire névrotique de la société...

Les remous ne sont pas terminés au sein de la rédaction de France 2 où, au printemps dernier, l’exaspération d’une partie des équipes devenait palpable (cf. l’enquête d’Arrêt sur images du 09 mars 2023). Depuis, la ligne éditoriale s'est encore renforcée jusqu’à produire des JT caricaturaux, aliénants et de faible qualité. En témoigne les choix opérés en matière de hiérarchie de l’information. De façon quasi systématique et à l'instar de Cnews, les Unes sont consacrées à des faits divers (meurtres, accidents, agressions…) et ou à des catastrophes naturelles (intempéries, grêle, neige, tempêtes, canicules…) ; peu importe la provenance, le pays ou le continent, seule la violence visible - souvent filmée via des téléphones mobiles - donne à voir un monde au bord de l'effondrement (symbolique ou réel). Second totem qui participe à l’affaiblissement de la qualité informationnelle, l’obsession inflationniste. Cette thématique mobilise entre 15% et 30% du temps de JT avec au minimum un reportage quotidien et jusqu’à 3 lorsque la rédaction est en forme. Ces sujets, le plus souvent creux voire insipides (peu d’analyse et de prise de hauteur), ont pour fonction principale de relayer le désarroi et la colère de Français qui font leurs courses (via les micro trottoirs). Notons que de nombreuses erreurs, informations tronquées et présentations spécieuses abaissent fortement la qualité de l’information produite sur ce thème. À l’inverse, et comme le soulignait l’enquête consacrée au 13 heures de France 2, les actualités internationales, politiques et géopolitiques ont quasiment disparu de ce journal. Un sujet de temps en temps relate la situation en Ukraine mais, d’une façon générale, il s’agit de passer sous silence l’état du monde, les enjeux majeurs qui régissent l’époque, les événements clés qui déterminent son évolution. En résumé, l’objectif de la rédaction consiste à maintenir les téléspectateurs dans leurs croyances, dans leur quotidien et surtout à ne rien faire pour les élever. Le populisme de ce JT se perçoit, également, dans la large défiance véhiculée à l’endroit des politiques, des puissants. Mou du présentateur lorsqu’il évoque les gouvernants, messages implicites de journalistes au sein même des reportages, hostilité latente à l'encontre de l'État, insinuations dépréciatrices en périodes de conflits sociaux... À l’emprise idéologique de la CGT - incontournable à France Télévisions - vient s’ajouter un climat colérique, revendicatif dont on imagine qu’il est la projection de l’état psychologique des équipes. Cet ensemble de facteurs conduit à un journal anxiogène, désordonné (le conducteur est souvent incompréhensible) et à forte teneur populiste. Il n’est clairement pas à la hauteur de ce que devrait produire la rédaction de la première chaine publique française.

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