vendredi 19 avril 2024

JEU DE GROS BRAS

 

Échec et mat


Lancement massif de missiles balistiques en Corée du Nord
 
 L'attention du monde entier s'est focalisée, à juste titre, sur les retombées de la riposte de l'Iran contre Israël les 13 et 14 avril 2024. L'objectif de l'Iran en lançant cette attaque était d'établir une posture dissuasive destinée à faire savoir à Israël et aux États-Unis que toute attaque contre l'Iran, que ce soit sur le sol iranien ou sur le territoire d'autres nations, déclencherait une riposte qui infligerait à l'attaquant des préjudices plus importants que ceux que ce dernier pourrait espérer infliger à l'Iran.

Pour parvenir à ce résultat, l'Iran devait se montrer capable de vaincre les systèmes de défense antimissile balistique d'Israël et des États-Unis, présents à l'intérieur et autour d'Israël au moment de l'attaque. L'Iran y est parvenu, avec au moins neuf missiles frappant deux bases aériennes israéliennes placées sous le bouclier de défense antimissile israélo-américain.
La défaite infligée par l'Iran à la défense antimissile américano-israélienne expose la vulnérabilité des forces d'outre-Atlantique & de l'Otan, notamment face aux technologies avancée de la Russie.
La posture de dissuasion iranienne a des implications qui vont bien au-delà des frontières d'Israël ou du Moyen-Orient. En mettant en échec le bouclier de défense antimissile israélo-américain, l'Iran a exposé le concept de suprématie de la défense antimissile américaine au cœur des systèmes de protection des forces américaines, utilisés dans le cadre de leur déploiement de puissance militaire à l'échelle mondiale.

La position défensive des États-Unis vis-à-vis de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord ne repose que sur des hypothèses quant à l'efficacité des capacités américaines de défense contre les missiles balistiques. En attaquant avec succès des bases aériennes israéliennes qui bénéficiaient de toute la gamme des technologies américaines de détection des missiles balistiques, l'Iran a mis en évidence la vulnérabilité du bouclier de défense antimissile américain face aux technologies modernes de missiles impliquant des ogives manœuvrantes, des leurres et des vitesses hypersoniques. Les bases américaines en Europe, dans le Pacifique et au Moyen-Orient, que l'on croyait bien protégées, se sont soudain révélées vulnérables aux attaques hostiles. Il en va de même pour les navires de la marine américaine opérant en mer.

Les défenses antimissiles balistiques d'Israël ont été renforcées par le déploiement d'un radar AN/TPY-2 sur bande X sur le sol israélien. Le radar, exploité par la 13ᵉ batterie de défense antimissile de l'armée américaine, est situé sur Har Qeren, une colline située dans le désert du Néguev, près de la ville de Be'er Sheva. L'AN/TPY-2 est un radar de défense antimissile capable de détecter, de suivre et de faire la distinction entre les missiles balistiques, les menaces et les non-menaces (c'est-à-dire les missiles entrants et les débris spatiaux).

L'AN/TPY-2 fonctionne selon deux modes distincts. Le premier, nommé "mode avancé", détecte et suit les missiles balistiques au moment de leur lancement. Le second, le "mode terminal", est utilisé pour guider les intercepteurs vers un missile en phase de descente. L'AN/TPY-2 est optimisé pour fonctionner avec le système de défense antimissile balistique THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) en guidant le missile THAAD vers sa cible.

Les États-Unis ont déployé au moins une, voire deux, batteries de missiles THAAD en Israël au moment de l'attaque iranienne. En plus d'aider les missiles THAAD à abattre les menaces entrantes, les données radar AN/TPY-2 ont été intégrées aux données radar israéliennes et à d'autres renseignements techniques recueillis par le réseau de satellites d'alerte précoce de l'Organisation de défense contre les missiles balistiques (BMDO) déployé dans le seul but de surveiller et de signaler les lancements de missiles balistiques iraniens. Ce système intégré d'alerte précoce, de surveillance et de suivi est intégré à une architecture de défense antimissile multicouche comprenant le THAAD américain et les systèmes d'interception de missiles antibalistiques israéliens Arrow 2, Arrow 3, Patriot avancé et David's Sling.

La présence d'au moins deux destroyers de classe Aegis de l'US Navy, équipés du radar SPY-1 sur bande S et de missiles intercepteurs SM-3/SM-6, renforce la capacité et la létalité de l'architecture de défense antimissile balistique américano-israélienne. Les navires de la marine équipés du système de défense antimissile balistique sont configurés pour être reliés au radar terrestre AN/TPY-2 à bande X ainsi qu'au système de défense antimissile balistique plus vaste par l'intermédiaire du système de commandement et de contrôle, de gestion du combat et de communication (C2BMC). La combinaison de radars et d'intercepteurs terrestres avec le système de défense antimissile balistique de l'US Navy offre au commandement militaire américain une protection contre les menaces de missiles balistiques hostiles sur tout le théâtre d'opérations. Ce système intégré est conçu pour détecter, analyser et suivre les menaces entrantes et, à l'aide d'algorithmes informatiques complexes, discriminer les cibles et les détruire à l'aide d'ogives cinétiques de type "hit-to-kill" (c'est-à-dire un tir touchant un autre tir).

Les 13 et 14 avril 2023, ce système a échoué. En bref, la combinaison des capacités américaines et israéliennes de défense antimissile balistique déployées dans et autour du désert du Néguev a fait des bases aériennes israéliennes qui y sont situées les sites les plus protégés au monde contre les menaces posées par les missiles balistiques.

Pourtant, l'Iran a réussi à frapper ces deux sites de plusieurs missiles.

Les implications stratégiques mondiales de cette étonnante réalisation iranienne changent la donne. Les États-Unis ont longtemps été confrontés à la notion de menaces "A2/AD" (anti-accès/déni de zone) posées par des missiles balistiques hostiles. Toutefois, les États-Unis ont cherché à limiter cette menace AA/A2 en superposant une architecture de défense contre les missiles balistiques de théâtre telle que celle employée en Israël. L'échec des systèmes de défense combinés américano-israéliens face à une attaque concertée de missiles iraniens a mis en évidence les lacunes des capacités américaines de défense contre les missiles balistiques dans le monde.

La source originale de cet article est Scott Ritter Extra
Traduction : Spirit of Free Speech

Riposte israélienne contre l'Iran : Netanyahou a annulé deux frappes

Alors qu'Israël se préparait à une riposte contre l'Iran, le gouvernement de Netanyahou a annulé depuis plusieurs jours deux frappes, ont rapporté Axios et le média israélien Kan. Les Israéliens attendraient la fin de la Pâque juive le 30 avril prochain, selon Haaretz.

Alors que les dirigeants israéliens avaient évoqué à maintes reprises leur volonté de répondre aux frappes iraniennes sur leur territoire, plusieurs révélations indiquent que le gouvernement de Benjamin Netanyahou a annulé par deux fois une riposte contre l'Iran. 

En effet, selon le média Axios, qui cite cinq sources israéliennes et américaines, Benjamin Netanyahou aurait reporté une attaque envisagée le 15 avril à une date ultérieure. Une première frappe aurait aussi été annulée plus tôt. 

D'après la même source, l'administration américaine a averti son allié israélien qu'une frappe sur l'Iran ne servirait ni les intérêts américains, ni les intérêts israéliens dans la région et pourrait avoir des conséquences sur l'ensemble de la région. 

Selon la chaîne publique israélienne Kan, Benjamin Netanyahou aurait changé d'avis après une conversation téléphonique avec Joe Biden. «Les sensibilités diplomatiques ont joué […]. Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu», a déclaré un haut responsable au média.

Axios avait précédemment révélé le 14 avril que le président américain, opposé à une riposte, avait insisté auprès du chef du gouvernement israélien : «Vous avez obtenu une victoire, soyez-en satisfait.» Joe Biden estime que l'attaque iranienne du 13 avril au soir a été contrée par Tsahal mais aussi par les forces américaines présentes dans la région.

Une riposte après la Pâque juive ? 

Toujours selon Axios, plusieurs responsables israéliens seraient partisans d'une réponse ferme contre l'Iran, à l'instar du chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, et des autres anciens généraux du cabinet – le ministre de la Défense Yoav Gallant et les ministres Benny Gantz et Gadi Eizenkot.

«L'Iran devra faire face aux conséquences de ses actes.» Dans une vidéo publiée dans la soirée du 15 avril, le chef d'état-major de Tsahal avait de nouveau menacé Téhéran: «Nous choisirons notre réponse en conséquence», avait-il prévenu.

«Je veux que ce soit clair : nous prendrons nos propres décisions et l'État d'Israël fera tout ce qui est nécessaire pour se défendre», a quant à lui déclaré Benjamin Netanyahou le 17 avril à l'issue d'une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères allemand et britannique, selon l'agence Reuters. Des propos peut-être moins catégoriques.

Selon le journal israélien Haaretz citant un haut responsable américain, les Israéliens attendraient la fête juive de Pessah pour répondre à l'Iran. La Pâque juive a lieu du 22 au 30 avril. D'après la source, plusieurs options sont sur la table, notamment une attaque sur des mandataires iraniens ou une cyberattaque.

Washington aurait troqué une riposte contre Rafah

Le média qatari Al-Araby Al-Jadeed, citant des sources diplomatiques occidentales et égyptienne, a rapporté que les États-Unis auraient donné leur feu vert à l'opération controversée contre Rafah, dans la bande de Gaza, en échange d'une réponse modérée contre l'Iran.

Dans la soirée du 13 au 14 avril, l'Iran a lancé une série de frappes sur Israël, comprenant 350 drones d’attaque et missiles. L'État hébreu a pu bénéficier de l'aide américaine, britannique, française, jordanienne et des renseignements saoudiens et émiratis. Téhéran a riposté au raid israélien sur son consulat de Damas le 1er avril dernier, tuant 11 personnes, dont sept Gardiens de la révolution.

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