A l'initiative de la France, l'Union européenne pourrait bientôt autoriser l'espionnage de journalistes à l'aide de logiciels espions au nom de la sécurité nationale, ce fourre-tout qui menace les libertés.
Le monde entier fait connaissance avec Pegasus, un puissant logiciel espion israélien prisé des régimes autoritaires pour infecter les téléphones des empêcheurs de gouverner en rond, qu’ils soient militants politiques, avocats ou journalistes.
À la suite du scandale, qui a éclaboussé plusieurs États membres (on pense à la Hongrie ou à la Pologne), l’Union européenne a installé une commission d’enquête pour réfléchir à la régulation de ces outils de cybersurveillance. Celle-ci a rendu ses conclusions début mai. Sans aller jusqu’à proposer un moratoire, réclamé par les associations de défense des libertés publiques, mais en préconisant un encadrement strict.
Mais voilà que l’Europe s’apprête à défaire ce qui a été péniblement tissé. Un cadeau empoisonné s’est glissé dans le Media Freedom Act, un projet de règlement qui vise à lutter contre la concentration des médias dans l’espace communautaire et protéger leur indépendance : la possibilité pour les États, au nom de la sécurité nationale, de surveiller les journalistes afin d’identifier leurs sources.
Initialement restrictif dans ses exceptions, le texte a été largement réécrit par la France, qui s’est montrée très insistante auprès du Conseil de l’Union européenne, présidé par la Suède jusqu’à la fin du mois.
Présentée ce mercredi 21 juin, la position de négociation doit maintenant être examinée par la Commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement, avant les discussions en trilogue qui devraient débuter en septembre. Il reste donc un espoir d’amélioration.
Via:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire