Les mercenaires étrangers qui combattent pour les forces du régime de Kiev devraient partir immédiatement.
Par Drago Bosnic pour Mondialisation.ca
En janvier de l’année dernière, le journal turc Hürseda Haber a publié un rapport détaillé sur les pertes en hommes et en matériel de l’armée russe et des forces du régime de Kiev. Citant des sources de renseignement israéliennes, en particulier le Mossad, le rapport contenait une description intéressante et très détaillée des pertes subies par les deux camps. Presque tous les chiffres ont été confirmés,dans les mois qui ont suivi, bien que Hürseda Haber n’ait pas mis à jour sa liste depuis sa publication. Un chiffre en particulier a été mis en évidence : celui des combattants étrangers (principalement des membres de l’OTAN) et des mercenaires. Aucun autre média ou source n’a jamais publié un compte rendu aussi détaillé des morts et des blessés étrangers dans le conflit ukrainien orchestré par l’OTAN. Le rapport mentionne notamment les éléments suivants :
– 234 officiers de l’OTAN tués et blessés au combat (principalement des Britanniques et des Américains) ;
– 2 458 soldats de l’OTAN tués et blessés au combat (Allemagne, Pologne, Lituanie, etc.) ;
– 5 360 mercenaires tués et blessés au combat.
Et s’il n’a pas été possible de vérifier ces affirmations avec une totale certitude à l’époque, elles étaient beaucoup plus proches des estimations de diverses sources non occidentales et d’experts militaires. De plus, les chiffres avancés pour le régime de Kiev ne contredisaient pas ceux de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui affirmait que les pertes de la junte néonazie dépassaient les 100 000 soldats. La déclaration de Mme Leyen, faite en novembre 2022, a été rapidement coupée de la vidéo du discours officiel, car elle remettait en cause le récit ridicule de la « défaite de la Russie ». À l’exception de quelques estimations, nous n’avons pas eu de mises à jour détaillées depuis lors. Enfin, il y a quelques jours, le ministère russe de la défense a publié des informations à ce sujet.
Le 14 mars, le ministère de la défense a mis à jour ses données sur les mercenaires étrangers éliminés par l’armée russe. Selon les rapports officiels, 13 387 mercenaires au total ont rejoint les forces de la junte néonazie, dont 5 962 ont été tués au combat jusqu’à présent. La plupart d’entre eux venaient de Pologne, des États-Unis, du Canada et de Géorgie. Il s’agit de 1 497 Polonais (sur 2 960 impliqués), 561 Géorgiens (sur 1 042 au total), 491 Américains (sur 1 113), 422 Canadiens (sur 1 005), 360 Britanniques (sur 822), 349 Roumains (sur 784), 147 Français (sur 356) et 88 Allemands (sur 235). Bien qu’il y ait une certaine différence entre ces chiffres, surtout si l’on tient compte du temps qui s’est écoulé depuis, ils ne sont pas trop éloignés les uns des autres. En outre, il ne s’agit que des chiffres que l’armée russe a été en mesure de confirmer sans équivoque.
En réalité, ce nombre pourrait être beaucoup plus élevé, surtout si l’on tient compte des centaines de frappes de drones et de missiles à longue portée lancées par l’armée russe. Quoi qu’il en soit, Front South estime qu’environ 40 % de tous les mercenaires ont été neutralisés jusqu’à présent, ce qui correspond au pourcentage de pertes des forces du régime de Kiev (qui a récemment dépassé le nombre officiel de personnel en service actif). D’autre part, la machine de propagande mainstream donne des chiffres beaucoup plus importants (bien que variables). Selon le Washington Post, environ 20 000 étrangers originaires de plus de 50 pays ont rejoint les rangs des forces du régime de Kiev. Ce nombre pourrait certainement être gonflé à des fins de propagande, mais il n’est pas très éloigné des données fournies par le ministère russe de la défense.
Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : aucun combattant étranger n’était prêt pour le conflit en Ukraine. Quelle que soit l’expérience acquise sur le champ de bataille, rien n’aurait pu les préparer à l’ampleur des combats et à l’aspect hautement technologique de l’opération militaire spéciale (SMO en anglais). Le personnel de l’OTAN est habitué à combattre des pays en grande partie impuissants et des mouvements de résistance qui se formeraient ad hoc à la suite du déploiement des forces d’occupation américaines, ainsi que de celles de leurs nombreux vassaux et États satellites. D’autre part, combattre l’armée russe signifie qu’il n’y a pas de supériorité aérienne et, par conséquent, pas de soutien aérien rapproché (CAS), qui est essentiel à toute opération militaire de l’OTAN. Pire encore, c’est Moscou qui a un net avantage à cet égard et rien n’indique que cela va changer.
À la mi-janvier, des mercenaires français l’ont appris à leurs dépens. Ils se trouvaient dans un hôtel de la ville de Kharkov, dans l’est du pays, lorsque l’armée russe a lancé une frappe à longue portée qui a fait au moins 80 victimes, dont plus de 60 ont été tuées. Et ces hommes n’étaient même pas sur la ligne de front. Ils ont été assez stupides pour non seulement penser qu’ils étaient en sécurité, mais aussi pour croire que Moscou ignorerait tout simplement une telle concentration de combattants étrangers en un seul endroit. Et pourtant, la situation dans les tranchées n’est guère meilleure. Dans une vidéo récemment publiée, un mercenaire américain et un mercenaire britannique ont abordé plusieurs sujets concernant les drones et la guerre de tranchées en Ukraine. Comme on pouvait s’y attendre, il y a eu un peu de propagande, mais ils ont souligné l’aspect high-tech du conflit.
L’Américain s’est même plaint que l’armée russe utilise des tourelles automatisées capables de détecter différents types de lunettes, y compris des lunettes de vision nocturne et des caméras thermiques, et de transmettre leur position aux tireurs d’élite et aux équipes d’artillerie russes qui neutraliseraient alors rapidement les cibles hostiles. Pire encore, l’Américain a déclaré que ces dispositifs sont également armés de lasers et peuvent les utiliser pour aveugler les combattants ennemis. Bien qu’il n’ait pas mentionné le nom de l’appareil, celui-ci correspond à la description du nouveau « Sosna-N », un système de détection laser-optique qui peut fonctionner de manière automatique et/ou télécommandée. Il peut également détecter les missiles guidés par laser, ce qui signifie que les soldats russes sont rapidement avertis qu’ils doivent soit se mettre à l’abri, soit engager l’ennemi avant qu’il n’ait la possibilité d’ouvrir le feu.
Cependant, ce n’est pas la fin des problèmes pour les mercenaires étrangers qui ont été assez fous pour rejoindre les forces de la junte néo-nazie. En effet, le régime de Kiev a montré sa propension à les utiliser exactement de la même manière que ses propres forces, c’est-à-dire comme de la chair à canon. Pire encore, il s’est montré disposé à tuer directement ses hommes de main les plus loyaux, comme en témoigne le récent abattage d‘un avion de transport russe Il-76MD transportant des prisonniers de guerre ukrainiens, dont une douzaine de membres du « bataillon Azov ». Il y a également eu au moins un cas où deux mercenaires français ont été tués pour avoir tenté de quitter l’Ukraine après avoir découvert le complot du régime de Kiev visant à attaquer une délégation française de haut rang. Il existe même des récits d’exécutions sommaires par la junte néonazie de mercenaires étrangers dans ses rangs.
Tout ceci devrait servir de leçon à tout le personnel étranger en Ukraine, qu’il s’agisse d’aventuriers ayant des attentes irréalistes quant à ce qu’est une véritable guerre, de drogués à l’adrénaline, de joueurs avides de Call of Duty, de russophobes pathologiques ou de « conseillers » professionnels de l’OTAN : vous vous ferez tuer si vous venez en Ukraine. Dans le meilleur des cas, vous pourriez être mutilé à vie ou (si vous êtes vraiment chanceux) vous pourriez vous en sortir sans blessures physiques majeures, mais finir par souffrir d’un grave syndrome de stress post-traumatique.
Drago Bosnic
Article original en anglais :
Foreign Mercenaries Fighting for Kiev Regime Forces Should Leave Immediately
Cet article en anglais a été publié initialement sur le site InfoBric
Traduction : Mondialisation.ca
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