Le labyrinthe des ‘mille-et-une-bases’
Une histoire court dans les couloirs du Pentagone : un sergent-chef transgenre du Corps des Marines se serait suicidé après dix-huit mois d’enquête et 142 erreurs d’orientation dans les couloirs du Pentagone, dans le cadre d’une mission extraordinairement délicate : décompter le nombre exact de bases dont les militaires US disposent dans le monde, se situant selon, certains manuscrits jugés authentiques du début du XXIème siècle de notre ère entre 666 (le Chiffre de la Bête) et 1332 (deux fois le Chiffre de la Bête).
On ignore si l’anecdote est exacte, dit ironiquement notre source qui est elle-même complètement Fake, mais même si c’est une FakeNews de type antiaméricanisme primaire, le héros mérite une Médaille du Congrès.Passons à autre chose car c’en est trop.
On reprend ici quelques éléments de la critique de Michael Maloof sur la restructuration de l’U.S. Army que l’on voit par ailleurs si l’on suit les chroniques régulières de ce site distingué. Nous nous attardons, sur mon amicale insistance, à la question dite des ‘mille-et-une-bases’, qui est presque ou un peu plus du nombre de bases militaires extérieures qu’entretiennent le Pentagone, la CIA et le reste, dans le reste du monde.
Ces bases ont diverses fonctions, notamment celle d’assurer une hégémonie par la force des Etats-Unis (la gloire « to show the flag »), des pressions tout aussi amicales sur les pays d’accueil, ou “pays occupés”, mais aussi des fonctions de sécurité, antiterroristes et contrée-insurrectionnel ... Mais voilà que l’U.S. Army est sur la voie de réduire drastiquement ces dernières mission au sein de la restructuration, ce qui actualise le problème de leur nécessité d’être.
D’où ces remarque de Maloof... Et là où il cite ISIS et al-Qaïda, nous aurions volontiers cité plutôt les Houthis, le Hamas, les milices irakiennes, le Hezbollah, voire l’Iran...
« Dans le même temps, cette transformation se fera aux dépens de la contre-insurrection et du contre-terrorisme.
» “Je pense que si vous êtes Al-Qaida, ISIS, vous allez sauter de joie parce que cela signifie que l'armée aura moins de forces spéciales pour faire face à eux”. ».
Maloof développe sa pensée en introduisant en plus l’idée que cette myriade de bases constituent des cibles faciles et catastrophiques pour les USA, de la part de leurs divers adversaires répertoriés. On pourrait même ajouter, en cas de conflit majeur, des cibles pour la Russie et pour la Chine... Alors, que faire, sinon abandonner ces bases et réduire d’autant le personnel qui y est affecté, contribuant ainsi à réduire l’ampleur du problème du manque d’effectif des forces armées ? C’est l’idée de Maloof.
« J'espère que nous n'en arriverons jamais là. Nous [les États-Unis] devons retirer nos troupes. Nous devons fermer un grand nombre de nos bases parce qu'elles attirent les tensions et font des ravages dans le monde. Elles ne sont plus nécessaires. Regardez le Moyen-Orient. Nous avons 35 bases autour de l'Iran. Elles sont censées servir à la dissuasion. Mais nous avons vu que la dissuasion ne fonctionne pas au Moyen-Orient. Et maintenant, elles deviennent des cibles privilégiées. Elles deviennent le talon d’Achille américain en raison de leur exposition. »
Le problème des innombrables bases américanistes dans le monde devrait très vite devenir un point très intéressant du dilemme des ‘1000-et-1-bases’. Des pressions très différentes, venues de partis eux-mêmes différents, vont s’exercer dans le même sens pour l’abandon de bases, – cette chose, “l’abandon de bases”, constituant pourtant une sorte de monstruosité hérétique pour le Système, le DeepState, l’hégémonie, etc. On se trouvera très vite pris entre la diminution de personnel disponible et l’évolution de nombre de pays du Sud Global qui deviennent excédés de l’hégémonie gâteuse des USA et donc de la présence de bases US chez eux, avec la prime d’attaques régulières de divers groupes de terrorisme ou de résistance, – selon l’orthographe qu’on affectionne...
Ces bases sont aussi bien le nœud gordien que le talon d’Achille des USA, et également un probable terrible enjeu de l’affrontement que Trump va devoir ouvrir dès son élection, s’il est élu. Des voix vont s’élever pour demander que ces soldats en mission du type ‘Désert des Tartares’ seraient bien mieux à tenter d’assurer l’ordre sur la frontière Sud des USA. En attendant, elles constituent d’énormes pompes à fric qui ponctionnent le gigantesque budget du Pentagone et rendent extraordinairement difficiles le rééquipement des forces selon de nouvelles missions, leur modernisation, voire même les tentatives de réorganisation.
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