L’IMPOSTURE DES MÉDIAS FRANÇAIS MISE AU JOUR SUR FRANCE 2 - Le débat du 23 mai 2024 diffusé sur France 2 et opposant le candidat d’extrême droite Bardella au premier ministre Attal, fera date dans l’histoire politique des années 2020. Il marquera la mise au jour d’une triple imposture...
L'ÈRE DU NÉANT, DU VIDE L’imposture d’un parti politique qui surfe depuis des années sur la colère et le ressentiment des Français sans être capable de proposer la moindre solution réaliste à ses constats mortifères. L’imposture d’un jeune candidat qui, comme son ainée Le Pen, se mélange les pinceaux, ne connait pas bien les dossiers, se montre incapable d’analyses pointues et cohérentes. Enfin et peut-être surtout, l’imposture de nos médias qui - depuis des mois – éludent le fond des sujets européens au profit d’une "folie Bardella" aussi stupide que factice. Ce vide abyssal de la pensée, rempli de grands sourires béats, de vidéos Tik Tok par centaines, de selfies par milliers, aura donc suffit à combler des rédactions ébahies par tout ce qui brille. Les discours creux, les slogans fourre-tout et la défiance envers « les technocrates de Bruxelles » auront conquis des journalistes sous le charme de « l’incroyable engouement populaire » suscité par ce nouveau produit politique de grande consommation. Peu importe que ce produit soit en toc ou de pacotille. ÉVITER LE FOND À TOUT PRIX En même temps, il vaut mieux - pour nos médias d’information - se tenir assez éloignés du fond des dossiers européens. Les Français pourraient se rendre compte du degré d’occultation et de censure informationnelle dont ils sont les victimes depuis des années. Car oui, les médias Français ont depuis longtemps déserté la question européenne au point où nous sommes devenus le peuple le plus ignorant et le plus désinformé sur l’Europe de tout le continent (Eurobaromètre avril 2024). À la place, les rédactions françaises ont préféré - sauf exception - mettre le paquet sur le misérabilisme du quotidien, les micro-trottoirs de lamentation et l’émotion instantanée. Ainsi, les JT de 13 heures (TF1 et France 2) ont éradiqué les questions européennes au profit du journalisme à hauteur de caddies, des arnaques et escroqueries, du martèlement quotidien d’une France qui va mal et ne peut pas finir ses fins de mois. Même chose pour la presse (locale et nationale) ou les hebdomadaires d’information. Tirant à boulets rouges sur « les normes de Bruxelles » en concert avec les agriculteurs en colère ou les insuffisances de l’aide européenne dans le soutien à l’Ukraine, nos champions du dézingage oublient d’informer les Français sur les apports positifs - et ils sont nombreux - qu’offre l’Union européenne. LES FOSSOYEURS DE L'EUROPE Et lorsqu’il s’agit de renvoyer l’image la plus dégradée possible du pays et ou de l’Europe, on peut faire confiance aux grandes plumes de la presse française. De Franz-Olivier Giesbert à Thomas Legrand en passant par Natacha Polony, le jeu de massacre envers l'Europe bat son plein depuis de nombreuses années. La seule directrice de la rédaction de Marianne, omniprésente sur les médias publics, déverse son fiel souverainiste sans contradicteurs et vient nourrir les ruisseaux, les rivières puis les fleuves de la détestation européenne. Les rares fois où elle se trouve traitée, l’actualité européenne l’est sous l’angle des mauvaises nouvelles économiques, des difficultés politiques et des petites phrases polémiques entre le chancelier allemand et le président Français. Jamais ou presque sur ce qui fonctionne bien dans l’Europe des 27. Logiquement, les Français figurent parmi les peuples européens à entretenir une image négative de l’Europe. Ils sont également les plus pessimistes vis à vis de l’Union européenne (Eurobaromètre, avril 2024). Et puis on ne sait jamais, si les Français étaient suffisamment informés sur l’Union européenne, ils pourraient voter pour des partis non populistes, perspective que se refusent à envisager les nombreuses rédactions rongées par l’idéologie populiste, le militantisme et la haine de l’État.
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