lundi 26 août 2024

EN DETAIL

 Concernant Pavel Durov, nous avons donc désormais un communiqué du parquet de Paris et nous savons maintenant dans quel cadre judiciaire se déroule sa garde à vue.


• Le parquet nous apprend que le 8 juillet une information judiciaire a été ouverte, c’est-à-dire que désormais les « investigations » sont conduites par des magistrats instructeurs qui sont des juges du siège. (Qui sont en théorie impartiaux, mais bien sûr c’est en théorie…)

• les juges d’instruction ne conduisent pas les investigations directement, ils ont confié ça à la police. Les interrogatoires sont donc conduits par des fonctionnaires de police. C'est plus fatigant.

• La liste considérable des chefs de poursuite contre « personnes non dénommées » (ce qui veut dire que pour l’instant personne n’est mis en examen) est très intéressante pour trois raisons :

D’abord elle couvre toutes les activités d’une application de messagerie telle que Télégram, mais également WhatsApp, Signal, MSN, etc. etc. L’objectif est donc la CRIMINALISATION de toute activité de messagerie au bon vouloir du pouvoir d’État. La tranquillité étant garantie à ceux se soumettront et coopéreront.

Ensuite ce qui est poursuivi, c’est la « complicité ». On comprend que c’est une « complicité par fourniture des moyens de la messagerie. Les personnes impliquées sont moins les auteurs directs des infractions (trafiquants, escrocs, pédophiles, etc.) que les propriétaires les propriétaires du réseau accusés de l’avoir mis à la disposition des criminels. Il faut savoir que la « complicité » encourt les mêmes peines que pour les auteurs principaux. La ficelle est vraiment grossière. Durov n'est pas pédophile, mais il est complice...

Enfin, on a rajouté à quasiment chacun des chefs de poursuite la qualification de « bande organisée ». C’est une astuce fournie par le Code pénal aux magistrats et aux policiers, qui permet de faire passer la durée de la garde à vue de 24 heures (renouvelable une fois) à 96 heures ! C’est-à-dire 4 jours et 4 nuits à la merci des flics, éventuellement assisté pendant les interrogatoires par un avocat qui n’a pas accès au dossier…

• Bon courage à Pavel Durov pour affronter le petit séjour qu’on lui a préparé. À l’échéance de celui-ci, il sera présenté aux juges d’instruction qui pourront le mettre en examen, le parquet pouvant réclamer sa mise en détention au juge des libertés.

• La simple litanie des chefs de poursuite dans le communiqué du parquet (voir ci-dessous), établit qu’il s’agit bien d’une offensive lancée contre la liberté d’expression. Probablement demandée par les Américains et exécutée par Emmanuel Macron marchant sur les traces serviles de son prédécesseur François Hollande dans l’affaire Evo morales.
Décidément à quoi pensait Pavel Durov en débarquant à Paris ?
Tout cela est à suivre de près évidemment.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire