LE CHANGEMENT DE REGIME DE MERDE

 

La nouvelle constitution syrienne post-Assad consacre la charia islamique

Pendant des décennies, la Syrie a été dirigée par la famille Assad et le parti laïc Baas, qui autorisait généralement un degré élevé de liberté religieuse pour les non-musulmans comme les chrétiens, les druzes et les sectes musulmanes dissidentes comme les alaouites .

Mais cet ordre public quasi laïc s’est effondré littéralement du jour au lendemain avec l’éviction de Bachar al-Assad le 8 décembre, qui l’a vu fuir le pays pour se réfugier à Moscou.

Église dans la province d'Idlib via AP

Le parti islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le contrôle de la Syrie, avec le soutien de puissances extérieures comme la Turquie, membre de l'OTAN, et probablement celui de pays occidentaux comme les États-Unis.

Mercredi, le chef du HTS et président autoproclamé Ahmed al-Sharaa (anciennement Abu Mohammad al-Jolani : son nom dans l'EI/AQ) a signé une nouvelle  déclaration de constitution intérimaire .

Un comité de personnes nommées par HTS l'a produit (ou au moins un projet partiel) au sein d'un comité, et il fait clairement de la loi islamique ou de la charia la nouvelle loi du pays .

Pour la première fois dans l'histoire de la Syrie, la Constitution reconnaît la loi islamique comme principale source de jurisprudence. Auparavant, le gouvernement Assad ne reconnaissait la loi islamique que comme  une source , ou comme une source parmi d'autres.

La famille Assad est bien sûr issue de la communauté alaouite et opérait donc de manière à garantir la protection de toutes les minorités religieuses non sunnites. Mais ces protections ont désormais été clairement supprimées , dans un contexte de massacres en cours visant principalement les Alaouites dans les régions côtières syriennes, où des milliers de personnes ont perdu la vie .

Sous Assad, les chrétiens, en particulier, vivaient leur foi publiquement, notamment en défilant dans les rues des grandes villes lors des fêtes comme Noël et Pâques. La fête de la Saint-Georges était également souvent accompagnée de célébrations publiques dans diverses villes chrétiennes.

Mais aujourd'hui, les chrétiens vivent dans la peur, et toutes les fêtes religieuses ont été soit annulées, soit fortement tempérées. Des informations récentes font état de militants du HTS à Damas qui ont investi des restaurants et des cafés, fustigeant et insultant des chrétiens qui mangeaient et buvaient pendant le jeûne du Ramadan.