Le 17 juin 2019, un communiqué a fait état de la contamination chronique des eaux de la Loire et de la Vienne par du tritium. Mais on a rassurez les populations que les doses étaient peu ou pas du tous nocives..... Vraiment ?
Le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène. Il est produit en très grande quantité dans le cœur des réacteurs nucléaires et se retrouve dans les effluents liquides et gazeux. Cet élément radioactif n’est pas retenu par les dispositifs de filtration classiques. La solution de facilité est donc qu’il soit intégralement rejeté dans l’environnement par de nombreuses installations nucléaires dont les centrales nucléaires. ....
La période physique du tritium est relativement longue (12,3 ans), il faudra donc attendre 12 ans pour que sa radioactivité soit divisée par deux. On assiste alors à une contamination diffuse chronique. L’impact pour les organismes vivants exposés n’est pas pris en compte par les autorités lors de la fixation des autorisations de rejets. Les industriels et les autorités minorent systématiquement les risques liés au tritium.
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La contamination de 310 Bq/l relevée par l’ACRO dans la Loire à Saumur à environ 19 kilomètres en aval de la centrale la plus proche (Chinon) suggère que des rejets ont été effectués en dehors des procédures habituelles. Pour les rejets de la centrale de Civaux par exemple l’ASN a fixé une limite de 280 Bq/l (valeur horaire en tritium à mi rejet) et 140 Bq/l (moyenne journalière). Si ces conditions de rejets sont respectées, il est difficile d’imaginer que l’on retrouve une activité de 310 Bq/l à plusieurs dizaines de kilomètres en aval.
On peut émettre l’hypothèse d’un incident, de rejets non répertoriés, ou encore imaginer que plusieurs centrales ont effectué leurs rejets en même temps et que le prélèvement effectué par les associations se soit produit peu après. On se heurte alors au manque de transparence des exploitants sur le déroulement des rejets.
La CRIIRAD a demandé depuis longtemps, mais sans succès, que les exploitants aient l’obligation de rendre public les dates et heures des rejets liquides des installations nucléaires Ceci permettrait de cibler les contrôles indépendants sur les périodes de rejet et de stopper les pompages pour l’irrigation ou la fourniture d’eau potable au moment des rejets. La contamination en tritium à 310 Bq/l relevée dans la Loire mérite une enquête approfondie qui pourrait conduire à une révision des autorisations et modalités de rejets des centrales nucléaires, à une révision des modalités de contrôle de l’impact et le cas échéant à des sanctions.
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