Effondrement sur celluloïd
Il y a quelques temps assez courts, un lecteur attirait notre attention, – et même mon attention propre, – sur le film ‘Le monde après nous’ (‘Leave the World Behind’), très récemment sorti sur Netflix, comme production Netflix. C’était le 19 décembre sur le forum du texte du 18 décembre :
« Dans la même veine que Don't Look Up qui vous avait inspiré, vous devriez regarder d'urgence le film Le Monde après nous (Leave the World Behind), produit par… Barak et Michèle Obama.
» Film apocalyptique (encore) truffé de messages subliminaux… »
Petite erreur sans gravité : le commentaire de ‘Don’t look up’ était d’Orlov, mais j’avais vu le film et songé à un commentaire dont Orlov s’était chargé à sa manière. Quant au ‘Monde après nous’ (bonne traduction, je trouve), je l’ai vu dès qu’il est sorti sur Netflix (j’ai toujours eu un petit faible pour Julia Roberts, qui vieillit bien), je l’ai trouvé plus que notable, d’une originalité aussi peu hollywoodienne que ‘Don't Look Up’, mais pourtant sans idée précise de commentaire. Viennent ce commentaire de lecteur puis un texte bien mis en valeur de RT.com du 25 décembre, de l’Australien Graham Hryce, avec cette accroche :
« Ce film décrit à la perfection l’apocalypse américaine.
» Quiconque s'intéresse au déclin culturel et politique des États-Unis contemporains devrait voir ‘Le Monde après nous’. »
Vous comprenez que je ne pouvais donc pas résister à ces appels des sirènes nommées Leucosie, Ligie et Parthénope, qui auraient conquis Ulysse s’il ne s’était pas fait attacher au mat de son navire. Pour moi qui n’avait pas de mat sous la main, l’enjeu était différent, et j’ai donc, entretemps, vu une seconde fois le film pour mieux fixer certains détails déjà notés. Finalement, je le trouve encore meilleur (et d’ailleurs meilleur, plus courageux encore que ‘Don't Look Up’), dans son originalité selon sa provenance américaniste qui ne dédaigne pas l’antiaméricanisme, ou anti-modernité, beaucoup plus que ne le dit Hryce.
Je vous donne encore quelques indications qui vous prouveront que, comme le disait Nietzsche en d’autres mots, même dans le pire on peut découvrir du meilleur, surtout lorsqu’il s’agit du pire de quelque chose qui, en soi, est une sorte de pire... Si le wokenisme et l’inclusivité comme on la conçoit sont sans doute un “pire” de quelque chose, ils le sont particulièrement aux États-Unis, qui est déjà, en soi, le “pire de quelque chose”... Alors, dans nombre de cas la chose se retourne comme une chaussette ! Et il y a dans ‘Le Monde après nous’ suffisamment d’inclusivité pour trouver des regards pas tendres sur les États-Unis en tant que brouillon de culture de la modernité.
« Pourtant, le mois dernier, un film américain remarquable est sorti, qui se distingue par son réalisme politique et sa perspicacité.
» Le film s’intitule « Leave the World Behind » – un traité politique dystopique réalisé, écrit et produit par Sam Esmail, et basé sur un roman de Rumaan Alam publié en 2020.
» Le film met en vedette Julia Roberts, Ethan Hawke et Kevin Bacon – trois stars hollywoodiennes remarquables – et leur implication dans un film aussi iconoclaste est non seulement surprenante, mais tout à fait à leur honneur.
» Esmail est né dans le New Jersey. Ses parents étaient des immigrants égyptiens. Alam est né à Washington, de parents qui ont émigré du Bangladesh vers l'Amérique. C’est sûrement leur origine immigrée qui explique la perspective unique et critique du film sur l’Amérique contemporaine.
» Le statut d’“étranger” d’Esmail et d’Alam leur permet de voir l’Amérique d’une manière qui est désormais pratiquement impossible à Hollywood. »
Comprendre le ‘known unknown’
Je me trouve en désaccord assez profond sur la signification des évènements décrits par le film, tels que les résume Hryce, sans parler du sort de protagonistes qui ne doit être pris que comme une préoccupation marginale.
Comment Hryce explique-t-il le film ? Il évalue les évènements dans le cadre des polémiques entourant Trump, ce qu’on peut accepter mais qui a le désavantage de trop fixer le sens du film aux seuls États-Unis.
Dans un premier temps, et après avoir rappelé les films de science-fiction apocalyptique des années 1950-1960 sur des invasions des USA par des êtres venus d’ailleurs qui ne sont qu’une parabole sur la terreur anticommuniste, – et tout étant réglé par le triomphe final, très optimiste et stupide, de l’Amérique avec toutes ses vertus. Cette fois, ce n’est pas le cas, et sur ce point de vue général je crois qu’on peut être en plein accord avec Hryce.
« ‘Le Monde après nous’ est fermement ancré dans la réalité politique américaine actuelle – nul besoin de recourir à des extraterrestres fictifs, car la menace que les élites mondiales font peser sur la démocratie libérale en Amérique n’est que trop évidente – et le film refuse résolument de fournir le faux réconfort d’une composante idéologique optimiste intégrale des films de science-fiction des années 1950 et 1960.
» Le film est sombrement pessimiste – reflet du déclin dramatique de l’Amérique en tant que puissance mondiale depuis les années 1960, ainsi que de son état actuel de désintégration culturelle et politique interne aiguë.
» Cela est parfaitement compréhensible : aucun cinéaste américain contemporain, intelligent et politiquement conscient, ne pourrait adopter l’optimisme complaisant qui caractérisait l’Amérique dans les années 1950 et 1960. »
Par contre, je ne suis plus Hryce lorsqu’il s’emploie à expliquer le sens même, la signification du processus politique des évènements, et donc de leur cause, qu’il croit distinguer dans le film. Dans ce cas, il décrit un “coup d’État” fomenté par ces « élites mondiales » qu’il cite dans l’extrait ci-dessus. De mon point de vue, je juge que l’explication à trouver au processus politique décrit dans le film est beaucoup moins nette. IL y a deux séquences distinctes, mettant en scène un des protagonistes avec des interlocuteurs différents, avec entre elles des divergences d’interprétation plus que des contradictions.
« L'intrigue du film – des vacances en famille de la classe moyenne de Brooklyn dans un manoir de Long Island, pour se retrouver entraînées dans une série de cataclysmes qui se révèlent progressivement comme faisant partie d'un coup d'État politique d'élites en cours – ne pouvait se dérouler que dans une Amérique trumpiste. [...]
» ...le film parle d'un coup d'État réussi, dont Trump était le précurseur, qu'une Amérique culturellement et politiquement désintégrée est incapable de comprendre, et encore moins d’y résister. [...]
» ‘Le Monde après nous’ dépeint un coup d’État politique moderne réussi – qualitativement différent des coups d’État fascistes – mené par les élites mondiales.
» La genèse du coup d’État est révélée dans un échange entre le propriétaire du manoir, un riche gestionnaire de fonds interprété par Mahershala Ali, et l’épouse misanthrope de la famille des locataires de sa maison, interprétée par Roberts, qui ont loué sa somptueuse résidence à Long Island.
» Alors que les vacances de la famille sont perturbées par une série de catastrophes : leurs appareils technologiques cessent de fonctionner ; un pétrolier s'échoue sur la plage où ils nagent ; les avions tombent du ciel ; des tracts suggérant faussement que des invasions étrangères sont en cours sont largués depuis des drones ; et des centaines de Teslas autonomes s'écrasent les unes sur les autres, bloquant les autoroutes – Ali raconte à Roberts une conversation qu'il a eue récemment avec l'un de ses riches clients ayant des liens avec le ministère de la Défense et les fabricants d'armes.
» Le client a récemment transféré sa fortune considérable à l’étranger et a expliqué à Ali en détail combien il serait facile d’organiser un coup d’État dans les sociétés occidentales avancées.
» Premièrement, la population serait isolée en désactivant tous ses appareils technologiques. Des ravages seraient alors créés en répandant de la désinformation parmi la population. Finalement, des conflits internes éclateraient et la société s’effondrerait en raison de ses propres divisions internes et de son apathie politique.
» Alors que les catastrophes s’accumulent autour d’eux, Ali et Roberts réalisent que c’est précisément ce qui se passe – et qu’ils sont impuissants à y faire quoi que ce soit. »
Je parle donc, moi, de deux séquences d’explication par Ali (le gestionnaire de fonds richissime et Africain-Américain, prénommé Georges H. Scott, ou ‘GH’ dans le film), la première à Amanda Sanford (Julia Roberts, l’épouse et mère de la famille locative), la seconde à Nail Sanford (Nathan Hawke, son époux). J’ai écouté attentivement les deux passages parce que j’étais intrigué par l’explication de cet homme qui semble pouvoir posséder la clef d’interprétation de tous ces évènements.
Dans la première séquence, GH parle effectivement de ces élites américanistes-globalistes (il les nomme en plaisantant « nos princes maléfiques ») qui prétendument mènent le monde et dont fait partie son client principal dont il tire toutes ses informations. Puis il parle du départ précipité de son client, assorti d’une formule chaleureuse et énigmatique d’avertissement que l’autre lui adresse (« Prenez soin de vous »). Amanda l’interroge en lui demandant si ce sont donc ces « princes maléfiques » qui sont la cause de ce qui survient, ceux-là “qui mènent le monde”..
« Non, on n’a pas besoin de toutes ces théories complotistes, non c’est beaucoup plus grave... Personne n’est aux commandes, personne ne contrôle plus rien... Le seul avantage qu’a mon client sur nous, c’est l’information de cette situation avant nous...»
La seconde séquence se situe une demi-heure plus tard dans le film, après les confidences de GH sur la personne très puissante qu’il a parmi ses clients. Alors que toutes les routes sont bloqués par des carambolages de masses de Telsa autonomes, sorties d’usine et devenues folles évidemment sans personne à bord, GH et Nail sont partis demander de l’aide chez un voisin entrepreneur et survivaliste notoire, Danny (Kevin Bacon). Entretien musclé, avec Danny armé d’un fusil à pompe, qui leur annonce qu’il s’agit d’une guerre, que tous les représentants russes à Washington ont quitté les USA en catastrophe, qu’il s’agit peut-être des Nord-Coréens. Finalement, ayant obtenu quelques médicaments et l’information qu’un autre voisin de GH, absent, a fait construire un bunker survivaliste dans sa cave, GH et Nail (avec le fils sans-dents de Nail) repartent. GH confie alors ce qu’il croit pouvoir reconstituer : c’est un coup d’État en trois phases.
« G.H. : Vous me croyez fou mais c’est la réalité qui est folle... J’aurais compris si cela avait été une invasion générale, mais ça ... Je ne pensais pas qu’on laisserait ça arriver. Je nous croyais plus malins.
Nail : De quoi vous parlez ?
G.H. : Mon plus gros client travaille dans la défense. J’ai beaucoup étudié la rentabilité des campagnes militaires. Il y a un programme en particulier qui terrorisait mon client. Une manœuvre en trois phases qui pouvait renverser de l’intérieur le gouvernement d’un pays. Première phase, l’isolement. Couper les communications et les moyens de transport. Rendre la cible aussi sourde et paralysée que possible pour préparer la deuxième phase : le chaos synchronisé. Terroriser les cibles par des attaques cybernétiques et de désinformation en submergeant leurs capacités de défense, en rendant leurs systèmes d’armes vulnérables aux extrémistes et leurs militaires sans mobile ni ennemi désigné. Si cette deuxième phase fonctionne, la troisième phase se met en place d’elle-même.
Nail : C’est quoi, cette troisième étape ?
G.H. : Le coup d’État. La guerre civile. L’effondrement. Ce programme était considéré comme le plus rentable, car si la nation que vous visez est assez dysfonctionnelle, vous n’aurez plus rien à faire [pour atteindre ce but final], elle le fera pour vous.
C’est sur ce dialogue que se termine les séquence consacrées aux deux hommes. On a encore une séquence d’Amanda et de Ruth (la fille de GH) portant un regard terrorisée en se prenant leurs mains serrées, par une trouée de la superbe forêt de Long Island d’où l’on voit New York de l’autre côté du bras de mer, essuyer une, puis deux explosions nucléaires. La fille d’Amanda, Rose, que tout le monde cherche, a trouvé le bunker surréaliste et souterrain du voisin richissime connu de Danny, avec tout le confort et l’autonomie possibles pour des années de subsistance ; et là, où se trouve la gamine fascinée par l’univers virtuel à deux balles et sans bombes nucléaire, elle peut enfin réaliser son rêve ultime : voir le dernier épisode du feuilleton ‘Friends’... Puis, sur la musique de ce stupide ‘Friends’, s’enchaîne le générique de fin comme un commentaire sarcastique sur cette civilisation qui s’effondre.
Cette appréciation de Hryce, par contre, peut nous aller quoique je ne sois pas sûr qu’il caractérise des comportements propres à notre seule époque. Technologies mises à part, la fascination des univers parallèles et souvent stupides en marge d’une civilisation en cours d’anéantissement est de tous les temps.
« La véritable horreur au cœur du film naît cependant de la représentation des adolescents millénaires des personnages principaux.
» Les trois enfants sont dépeints comme des victimes insensées d’une culture populaire totalement sans valeur qui les prive de toute compréhension d’eux-mêmes ou de la société dans laquelle ils vivent.
» Ils dépendent entièrement de la technologie et sont immergés dans une culture de célébrités vide de sens et totalement déconnectée de la réalité. Même leurs relations avec leurs parents sont dénuées de sens et superficielles.
» Le fils adolescent de Roberts passe son temps à se masturber et à prendre des photos salaces de la fille d'Ali alors qu'elle prend un bain de soleil en bikini au bord de la piscine. Elle essaie à son tour d'attirer sexuellement Hawke, d'âge moyen, à la manière de Lolita.
» La jeune fille de Roberts et Hawke est obsédée par le programme télévisé “Friends”, et la seule attention dont elle est capable est fixée sur les personnages de ce feuilleton stupide. [...]
» Le film se termine avec son sourire béat et son regard narcissique et idiot braqués sur l'écran de télévision. »
Il est vrai que, dans des interviews sur le film, tel et tel (le producteur Esmail et Julia Roberts) peuvent nous dire que les personnages du film finiront par rejoindre la petite Rose et son feuilletons ‘Friends’ dans l’appartement souterrain de grand luxe du survivaliste n°2 (GH le propose à Nail et Amanda-Ruth ont déjà repéré la maison et s’y rendront certainement). Mais là n’est pas l’intérêt du propos en celluloïd et les deux derniers paragraphes du commentaire de Hryce sont tout à fait cohérents :
« Cependant, étant donné la teneur implacablement pessimiste du film, cela est sûrement hors de propos. Comme l’a dit un jour D. H. Lawrence. “Faites toujours confiance au conte, ne faites jamais confiance au conteur”.
» ‘Le monde après nous’ est un film extraordinaire et convaincant. Quiconque s’intéresse au déclin culturel et politique de l’Amérique contemporaine devrait faire l’effort de le constater. »
Le constat général qui vient à l’esprit, au mien sans aucun doute, est l’extraordinaire sentiment de confusion qui baigne le film et qui en fait toute la saveur et la valeur. Même “ceux qui savent” n’y comprennent rien au fond, et nous-mêmes pareillement, ce qui nous suggère la présence d’une vérité-de-situation qui concerne la réalité elle-même que nous subissons, – c’est-à-dire que personne, vraiment, ne contrôle la situation du monde, et moins encore la situation de l’effondrement, – ‘coup d’État’ ou pas. Et alors, dans ce cas le film peut être considéré vraiment comme une sorte de “document d’époque”, et sans aucun doute réalisé avec une réelle liberté d’esprit par rapport aux consignes générales de l’américanisme.
Les évènements décrits sont, à mon avis, parfaitement en accord avec cette perception. Ce ne sont pas des catastrophes hollywoodiennes mais des incidents technologiques assez crédibles, sans nécessairement beaucoup de tohu-bohu, mais avec des conséquences très importantes réalisées non pas dans le mode explosif qu’aiment tant les caméras également hollywoodiennes, mais dans le sens d’une cascade de pannes : les Tesla s’empilant les unes dans les autres, à vitesse modérée, avec quelques bosses les unes les autres, et rien d’autre, – mais quel bouchon magnifique, par centaines, par milliers ! Et quel gâchis colossal tout en douceur !
Hryce décrit parfaitement un monde en décadence par son emprisonnement technologique, son absence de véritables relations humaines, sa perte de bon sens et de perception contrôlé, son impuissance à poser quelque évènement constructif que ce soit, donc glissant dans un immense désordre qui n’a besoin ni de catastrophes extraordinaires ni de bruits épouvantables, mais de l’installation d’un blocage général, matériel comme spirituel, aussi bien des vies, des modes de vie, des façons d’être et des façons de penser, que des esprits et des âmes elles-mêmes. Un coup d’État n’a rien à voir avec ça : c’est une notion absolument contradictoire. Un coup d’État ne provoque pas le désordre, il intervient brutalement pour faire cesser le désordre et rallier dans l’instant où il est fait la majorité des gens excédés par ce désordre, quitte à déchanter dans les semaines, dans les jours, voire même dans les heures qui viennent, mais le coup est fait... Comment voulez-vous faire un coup d’État, lequel demande la saisie par des moyens militaires ou militarisées de points stratégiques et géographiques divers, si vous bloquez toutes les autoroutes avec toutes les Telsa du monde empilées les unes dans les autres ? Mais évidemment, lorsqu’on a Trump dans la tête...
‘Le monde après nous’ décrit un monde devenu totalement insaisissable, et insensible même et surtout aux coups d’État, lubie américaniste née de l’obsession trumpiste qui a saisi toutes les élites qui attendent l’heure de leur ‘ReSet’, autre blague, – celle d’un “coup d’État économique” au niveau global, – équivalente au même ‘coup d’État’, lequel est agité le soir, comme le Grand Méchant Loup, devant les petits enfants, pour les convaincre de dormir.
Ainsi ‘Le monde après nous’ nous dit-il notre vérité-de-situation ? Si c’est le cas, et l’on n’en est pas loin, ce n’est pas particulièrement drôle, mais cela laisse la place à l’essentiel. Rien, absolument rien, – et c’est belle et bonne prudence, – ne nous est dit des choses que nous n’attendons ni ne pouvons prévoir, les ‘unknown unknowns’ de Donald Rumsfeld, – celles qu’ils m’arrivent de nommer ‘les forces suprahumaines’ qui se développent sans demander son avis au vulgum pecus technologicus que nous sommes devenu.
Note finale
Ah ah, j'allais oublier ceci : avez-vous le souvenir d'un film 'apocalypse-USA' dans lequel vous ne voyez pas un seul flic ni un seul soldat US ? Moi pas, si je peux me tromper... En attendant, ce fait seul a une grande signification.
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