JO 2024 : le comité d’organisation annule des milliers de réservations d’hôtels, les établissements en colère.
C’est par un mail de Paris 2024 que plusieurs hôteliers à Châteauroux, qui accueillera les épreuves de tir l’été prochain, ont appris l’annulation de milliers de nuitées, sans aucune indemnisation possible.
Une (nouvelle) mauvaise publicité pour les Jeux olympiques 2024. Le comité d’organisation des JO a récemment annulé des milliers de réservations de nuitées d’hôtels à Châteauroux, la préfecture de l’Indre, qui accueillera l’été prochain les épreuves de tir sportif. De quoi provoquer la colère de la demi-douzaine d’établissements concernés.
C’est par un mail de Paris 2024 que leurs gérants ont appris la nouvelle, a révélé France Bleu Berry cette semaine. «Le comité olympique m'a tout simplement dit que les besoins ont été moins importants que prévu», a raconté à RMC l’un d’eux, Régis Tellier, de l’hôtel Élysée. À France 3 Centre-Val de Loire, le même hôtelier affirme que, sur les 976 nuitées réservées par le comité, il n’en reste plus que 81, soit moins de 10%. Selon les hôtels, ce sont entre 50 et 80% des nuitées qui ont été annulées, selon le quotidien régional La Nouvelle République . Au total, 492 chambres ont été «relâchées», a précisé Paris 2024.
«C'est une énorme désillusion. On a refusé du monde pour l'été. On n'a aucune explication. Je sens la colère monter», a fustigé Véronique Gaulon, présidente de la branche départementale de l’Umih, le principal syndical patronal de l’hôtellerie-restauration. Plusieurs établissements disent même avoir réalisé des milliers d’euros de travaux pour répondre aux exigences du comité d’organisation. D’où leur mécontentement et leur sentiment d’incompréhension. D’autant qu’ils ne seront pas indemnisés, car la convention signée avec le comité d’organisation prévoyait justement des ajustements sans frais jusqu’à la mi-décembre.
Une méthode «qui pose problème»
Tony Estanguet, le patron de Paris 2024, a explicité la démarche du comité lors d’une conférence de presse organisée mercredi. «Aujourd'hui, avec la connaissance plus précise de ces informations, on a effectivement libéré les chambres, dont nous, comité d'organisation, n'avons plus besoin. Ce qui va aussi permettre des nouvelles opportunités pour les spectateurs, les familles des athlètes, même des prestataires qui travaillent sur l'organisation et qui cherchent des solutions de logement», a précisé le triple champion olympique de canoë slalom, cité par L’Équipe .
Dans le mail reçu par les hôteliers le 14 décembre dernier, le comité d’organisation des JO estime par ailleurs que les chambres remises sur le marché «pourront être réservées d'ici le début des compétitions», qui démarreront dans sept mois, le 27 juillet. Un point sur lequel la plupart des gérants s’accordent. Idem pour les élus locaux, qui ne se disent «pas très inquiets». C’est plutôt la méthode, jugée maladroite, qui irrite les hôteliers, rejoints par le maire de Châteauroux, Gil Avérous. «C'est la manière dont ça a été fait qui pose problème. Pourquoi n'ont-ils pas appelé directement les hôteliers un par un ?, critique l’édile, interrogé par La Nouvelle République. Et puis, ce qui surprend, c'est l'ampleur du désistement. Je comprends les hôteliers qui auraient préféré un coup de fil plutôt qu'un mail.»
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