lundi 29 janvier 2024

MAUVAISE PIOCHE

 

Joe Biden suspend les projets de GNL (gaz) et frappe l’Europe en plein coeur

Ce qui se passe aux Etats-Unis est à peine croyable.

Reprenons le fil des évènements.

Les USA poussent les Européens à prendre des sanctions très fortes contre la Russie et notamment à stopper nos importations de gaz et de pétrole.

L’Allemagne s’effondre en termes de production industrielle et c’est la crise énergétique en Europe avec des prix qui flambent et la peur de la pénurie et de la coupure de courant.

Pour être certains que l’Allemagne n’irait pas reprendre du bon gaz russe, les Américains finissent par faire sauter les gazoducs Nordstream et accusent la Russie au passage.

L’Europe s’enfonce dans la crise énergétique.

Les sociétés européennes délocalisent aux Etats-Unis.

Les Américains en profitent pour nous vendre du GNL du gaz liquéfié qui arrive par bateaux et nous nous mettons à construire des grands terminaux pour recevoir ces cargaisons.

Puis… les Américains nous plantent un poignard dans le dos et suspendent ces projets de GNL qui n’approvisionneront pas l’Europe dans les années qui viennent.

Etats-Unis : Joe Biden suspend la construction de terminaux gaziers d’exportation vers l’Europe, citant la « menace » climatique

« Le président américain Joe Biden a annoncé, vendredi 26 janvier, un moratoire sur la construction de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Les Etats-Unis sont le premier exportateur mondial de GNL, selon des données publiées par l’organisation internationale Cedigaz, pour le premier semestre 2023. Selon la Maison-Blanche, environ la moitié des exportations de GNL en 2023 ont été envoyées en Europe, alors que le continent a mis fin aux importations de gaz russes depuis l’invasion de l’Ukraine.

Depuis cet essor de la demande, scientifiques, écologistes, mais aussi élus locaux alertaient sur les conséquences pour l’environnement d’une accélération des projets de terminaux méthaniers, à la fois en termes de santé publique sur le sol américain, mais aussi en termes d’émissions de gaz à effet de serre.

Début décembre, en marge de la conférence COP28 sur le climat organisée à Dubaï, plus de 250 organisations et groupes de défense de l’environnement avaient ainsi demandé à Joe Biden de ne plus autoriser de nouveaux terminaux GNL.

Du gaz de schiste importé en Europe

« A mesure que les exportations augmentent, nous devons examiner ces demandes à la lumière des analyses les plus récentes sur le plan économique, environnemental et de la sécurité nationale », a déclaré la ministre de l’Energie, Jennifer Granholm, lors d’une conférence téléphonique. Aucun nouveau permis d’exportation ne sera donc délivré avant que le ministère américain de l’Energie (DOE) n’ait mis à jour son analyse de chaque projet, a-t-elle ajouté, assurant que les projets d’ores et déjà validés feraient monter la capacité d’exportation des Etats-Unis à 1,35 milliard de mètres cubes par jour (contre environ 328 millions de mètres cubes par jour à la fin 2023, selon l’agence américaine d’information sur l’énergie).

Or, aux Etats-Unis, 79% de la production provient du gaz de schiste, selon l’administration en charge de l’énergie. Le procédé pour extraire ce gaz, la fracturation hydraulique, est pointée du doigt pour les dégâts qu’il cause sur l’environnement. Enfin, si le gaz constitue une énergie fossile moins émettrice en CO2 que le pétrole et le charbon, son extraction et son transport entraînent un risque d’émissions de méthane, un gaz au pouvoir réchauffant 10 fois supérieur au CO2. »

Pourquoi ?

Sacrée question n’est-ce pas ?

Pour embêter évidemment le Texas qui est le principal Etat duquel part le GNL américain.

Certainement pas pour sauver la planète ensuite, mais pour sauvegarder sans doute les réserves américaines pour un usage américain.

L’Europe va être couillonnée, comme à chaque fois.

Il faut toujours penser sa souveraineté et son indépendance.

Charles SANNAT

Source France info ici


SAUF QUE.....

Les empires industriels espèrent que l'attaque de Biden contre le Texas sera de courte terme.

Vendredi, la Maison Blanche a imposé au Texas une « pause temporaire dans les décisions en attente concernant les exportations de gaz naturel liquéfié ». 

Cette pause dans les nouvelles autorisations d’exportation de GNL est due au fait que l’administration Biden considère « la crise climatique pour ce qu’elle est : la menace existentielle de notre époque ». 

Le Texas est le troisième exportateur mondial de GNL. Et il devient tout à fait évident que les radicaux de l’administration Biden se soucient très peu du changement climatique mais, au contraire, sous ce couvert, ils punissent le gouverneur Greg Abbott pour  avoir défié le gouvernement fédéral  sur la crise frontalière. 

Même le président de la commission sénatoriale de l'énergie, Joe Manchin (DW.Va.), l'un des principaux critiques au sein du Parti démocrate en matière de politique énergétique, a promis une enquête sur la suspension des exportations. 

Dans un communiqué publié vendredi, Manchin a suggéré que la décision était basée sur des considérations politiques plutôt que sur des « faits incontestables » : 

"J'ai toujours dit que notre première préoccupation devait être de protéger les consommateurs américains et la croissance des entreprises américaines, et nous avons besoin d'une soupape de sécurité en place pour garantir que les Américains ne soient pas inutilement obligés de payer un supplément pour les ressources abondantes que nous avons la chance d'avoir.

"Mais en tant que superpuissance mondiale, nous avons également une responsabilité envers nos alliés et partenaires commerciaux qui, en notre absence, n'auront peut-être pas d'autre choix que de se tourner vers des pays qui ne partagent pas nos valeurs. Cela a été clairement exprimé dans "C'est au cours des deux dernières années que nous avons pu intervenir pour remplacer le gaz naturel russe afin de couper les financements destinés aux bombes et aux balles de Poutine." 

Quelques jours après la décision, lundi, Jack Fusco, PDG de Cheniere Energy Inc., a été cité lors de la conférence annuelle de Baker Hughes à Florence, en Italie, via Bloomberg, affirmant que la décision de l'administration Biden de suspendre l'approbation des licences d'exportation de GNL serait temporaire. : 

"J'espère que cela sera derrière nous en novembre." 

Fusco a souligné que le GNL américain contribue à réduire les émissions provenant de la production d'électricité à partir de combustibles fossiles plus polluants, ajoutant : « J'étais donc très confus quant à la raison pour laquelle cela devait être réanalysé. » 

Mike Sommers, président de l'American Petroleum Institute, a déclaré que cette décision était "probablement la pire décision énergétique que" Biden ait prise . Il a déclaré : « En raison de cette pause, vous allez probablement voir des investissements qui seraient venus aux États-Unis, aller ailleurs. » 

La bonne nouvelle : les analystes de Goldman Sachs dirigés par Samantha Dart ont rédigé dimanche une note indiquant : 

Vendredi également, la Maison Blanche a confirmé que le ministère de l'Énergie (DOE) suspendrait le processus d'approbation des installations américaines d'exportation de GNL proposées afin d'intégrer une analyse d'impact plus large. Comme nous l'avons évoqué,  ce changement de politique n'a pas d'impact sur nos perspectives pour les marchés gaziers américains ou mondiaux avant au moins trois ans , étant donné que nos projets d'exportation de base au cours de cette période ont déjà été approuvés par le DOE.

Espérons que la pause GNL soit une décision à court terme. Dans le cas contraire, de graves contraintes d’approvisionnement pourraient apparaître plus tard dans la décennie. 


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