Comment réussit on a réhabiliter un dessinateur de BD aux images tendancieuses et explicites, pour tenter d'étouffer un scandale !
Le Monde a trouver la parade.
"les ambivalences" !
Bastien Vivès, les ambivalences d’un surdoué de la BD
Depuis « Le Goût du chlore », publié en 2009, il était l’enfant chéri de la bande dessinée française. Sur le point d’être célébré lors du dernier Festival d’Angoulême, il a été rattrapé par des propos obscènes à l’égard d’une dessinatrice et accusé de banaliser l’inceste et la pédopornographie.
Un coup de crayon peut-il s’avérer prophétique ? Accroché sur un mur de la galerie Manjari & Partners, dans le 11e arrondissement de Paris, un dessin de petite taille attire l’œil du visiteur. Engoncé dans une veste, chaussures trop grandes aux pieds, un clown à la moue triste, recroquevillé, tient un carnet de croquis à la main. A ses côtés, une elfe évanescente, dotée de seins énormes, semble s’apitoyer.
Colorisé à l’aquarelle, l’autoportrait ne saurait mieux figurer l’état d’esprit de Bastien Vivès, huit mois après la tempête qui s’est abattue sur lui, en amont du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême. N’était un détail : le dessin est antérieur à l’affaire Vivès. Il a même été conçu pour faire partie de la fameuse carte blanche que le festival avait prévu de confier au dessinateur.
Pour sa 50e édition, fin janvier, Angoulême projetait de célébrer l’un de ses enfants chéris. A 38 ans, Bastien Vivès, ex-talent précoce, semblait cocher toutes les cases. Lauréat du Prix révélation en 2009 avec Le Goût du chlore (Casterman), bluette amoureuse se déroulant dans une piscine, il est devenu l’un des bédéistes les plus cotés et prolifiques de sa génération. Une tête d’affiche comme le neuvième art en compte peu. L’annonce, fin novembre 2022, d’une exposition consacrée à son travail relevait plus de la consécration que de la surprise. Mais rien ne s’est passé comme prévu.
Polémique et pétitions
Outrés qu’on lui offre un tel piédestal, ses détracteurs ont ressorti des cartons trois anciens albums qu’ils estimaient « pédopornographiques » – Les Melons de la colère (Les Requins marteaux, 2011), La Décharge mentale (Les Requins marteaux, 2018) et Petit Paul (Glénat, 2018). Ils se sont indignés, aussi, de ses insultes menaçantes, cinq ans plus tôt, visant la dessinatrice féministe Emma. Sans oublier certains propos tenus par le passé, sur des forums ou lors d’interviews, faisant, selon eux, l’apologie de l’inceste et banalisant la pédocriminalité.
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