Apprenez bien la leçon de ce qui se passe en Italie. Un gouvernement populiste qui est prés a signer un recul de l'âge de la retraite. L'UE, la commission, c'est elle qui dicte les orientations. Parce que pour payer les pensions, il n'y aura pas suffisamment d'argent dans les caisses.
En Italie, le gouvernement Meloni propose un recul de l’âge de la retraite à 70 ans
Un sujet très brûlant en Italie. Paolo Zangrillo, ministre de l’Administration publique, a proposé dans le cadre de sa loi budgétaire pour 2025 la possibilité pour les fonctionnaires de continuer à travailler jusqu’à 70 ans. La proposition, bien loin des promesses de la Première ministre Georgia Meloni de réformer en profondeur le système des retraites et de révoquer l’âge légal de 67 ans pour ne laisser que le régime “quota 41”, a provoqué un farouche levé de boucliers chez les syndicats.
Tout au long de sa campagne et tout juste après sa mise en place, le gouvernement Meloni avait promis de revenir sur la réforme de 2011 qui prévoyait un recul de l’âge de départ à la retraite de 64 à 67 ans pour les hommes, à 66 ans et 7 mois pour les femmes. Ni la loi budgétaire de 2023 ni celle de 2024 n’ont concrétisé ces promesses. Une première proposition consistait à autoriser le départ à la retraite à 62 ans pour tout le monde mais la nouvelle réforme, temporaire, a conservé l’âge de départ à 67 ans tout en permettant à ceux qui ont totalisé 41 ans de cotisations de prendre leur retraite à 62 ans.
“La mesure est nécessaire” ... mais un “choix volontaire”
Mais les promesses du gouvernement Meloni, tout comme sa réforme de 2023 risquait de fâcher Bruxelles et de peser considérablement sur les dépenses publiques, surveillées de près par l’UE. La Commission européenne et l’OCDE réclamaient déjà à Rome une réforme de son système et le pays fait actuellement l’objet, au même titre que la France, d’une procédure pour déficits publics excessifs.
Faisant face à une crise démographique, à des dépenses de retraite représentant environ 17% du PIB italien et à des prévisions économiques peu reluisantes à l’horizon 2050, l’Italie réfléchit alors à repousser l’âge de la retraite à 70 ans. Du moins, pour les fonctionnaires. L’idée a été soufflée cette semaine par le ministre de l’Administration publique, Paolo Zangrillo, qui a justifié sa proposition par un contexte de pénurie de personnel dans plusieurs secteurs publics italiens ainsi que par “la pression financière” exercée par le système de retraite.
Paolo Zangrillo dit également craindre un départ massif des travailleurs expérimentés les prochaines années, tentant d’embellir sa proposition en estimant qu’un âge de retraite à 70 ans “favoriserait le passage de témoin et le savoir-faire entre générations”.
"La mesure est nécessaire”, écrit-on dans le projet de loi du ministère. “Principalement pour garantir au grand nombre de nouveaux employés le soutien nécessaire d'un personnel plus expérimenté, pour réaliser un transfert de compétences qui garantit le plus haut niveau d'efficacité et surtout, pour “une charge sociale moindre".
Les syndicats s’indignent
Concrètement, le texte introduit la possibilité pour les administrations publiques de maintenir en service, de manière volontaire, du personnel de plus de 67 ans et jusqu'à 70 ans. Officiellement, rapporte la presse italienne, le maintien de ces travailleurs doit servir à assurer des activités de tutorat et de coaching ou pour des “besoins fonctionnels qui ne pourraient autrement être satisfaits”. Mais, insiste encore le ministre, ce maintien, qui ne serait vraisemblablement pas accompagné de primes ou d’autres avantages, serait “un choix volontaire réservé à ceux qui se sentent encore capables de contribuer à leur secteur”.
La proposition de Zangrillo a suscité une vive opposition de la part des syndicats, voire l’indignation chez nombreux de leurs responsables. “Des salaires bas, des augmentations de charge de travail et maintenant même un relèvement de l'âge de la retraite ? déplore Serena Sorrentino, secrétaire du FP Cgil, la section Fonction publique de la Confédération générale italienne du travail. Et ne nous dites pas que ce sont les travailleurs qui choisissent, si après plus de 40 ans de service, ils ne vous versent pas d'indemnités de licenciement, s'il n'y a pas de revalorisation des coefficients de travail (...) Pour survivre, beaucoup devront choisir entre être de pauvres retraités ou des travailleurs épuisés”, conclut-elle.
Bien que Rome soit confrontée à un déficit public ainsi qu’à une crise démographique, un recul de l’âge de retraite à 70 ans peut aussi bien être perçu comme une tentative de répondre aux “recommandations” de l’UE concernant la viabilité financière des systèmes de retraites européens ou le respect au Pacte de stabilité. La pression de l’UE pour réformer les retraites et réduire les dépenses publiques n’est pas sans rappeler les activités de lobbying du plus grand gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock, qui publie régulièrement des rapports et recommandations sur ce “créneau”, qui peut bien favoriser le développement de produits d’épargne-retraite privés.
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