Dégradation de locaux, manifestation sauvage : la présentation du livre «Transmania» tourne au chaos
L’Issep, l’école supérieure fondée par Marion Maréchal à Lyon, a été prise pour cible le 19 septembre par des militants pro-trans alors qu’une conférence sur ce sujet avait lieu dans la soirée. Un local électrique jouxtant l'établissement a été incendiée et la façade dégradée.
«Vous pouvez manifester, hurler, harceler, taguer voire même tenter d’incendier l’Issep, vous ne nous ferez jamais taire.»
Face caméra le 19 septembre, le directeur de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) Thibaut Monnier s’est adressé aux militants LGBT venus incendier et taguer la façade de son établissement.
La mobilisation contre cette école a été initiée en réaction à la venue de l’essayiste féministe Marguerite Stern, invitée à présenter dans la soirée du 19 septembre son livre Transmania dans lequel elle dénonce «l’idéologie trans» ou encore les «hôpitaux [qui] se livrent à des expérimentations médicales sur des enfants» avec les chirurgies de changement de sexe.
En début de soirée, la conférence a néanmoins pu se dérouler sans incident, alors que – selon la préfecture du Rhône – 300 individus s'étaient rendus aux abords du quartier Confluence pour déployer des banderoles et chanter des slogans.
«Sectarisme», «hallucinant» : une action violente condamnée uniquement à droite
La sénatrice et vice-présidente des Républicains Valérie Boyer a apporté son soutien à l’école fondée par l’eurodéputée Marion Maréchal.
Elle a dénoncé sur X (ex-Twitter) l’«indifférence au vandalisme» et évoqué l’«expression du sectarisme récurrent et convenu», s’en prenant en outre au «silence médiatique» sur cet événement. L’élue reprenait ainsi à son compte un message de la conférencière qui se disait «affligée du peu de couverture presse».
«Les militants d’extrême gauche ont tout tenté pour saboter la conférence de Marguerite Stern sur l’idéologie trans», a de son côté pointé du doigt Marion Maréchal.
«Imaginez un pays où des individus mettent le feu à une école simplement parce qu’une intervenante ne leur convient pas», a interpellé, côté associatif, la directrice du collectif féministe identitaire Nemesis, Alice Cordier. «Et bien ce pays s'appelle la France et cela s’est passé hier à Lyon dans les locaux de l’Issep car Marguerite Stern y fait une conférence. Hallucinant», a-t-elle enchaîné.
Explosion, départ de feu et manifestation sauvage
Même ton du côté de la principale intéressée, Marguerite Stern. «Pas d’eau. Pas d’électricité. Un groupe électrogène pour avoir un minimum d’éclairage. Deux cents policiers. Parce que j’affirme que les femmes n’ont pas de pénis. Lunaire», a-t-elle lancé sur les réseaux sociaux.
«Vers 4h du matin, quelqu'un a mis le feu au local électrique près de l'école», la nuit précédant son intervention, a relaté ce 20 septembre la conférencière, évoquant une «explosion» signalée par des habitants. Vingt-cinq pompiers ont dû être mobilisés pour maîtriser l'incendie.
«De 4h du matin à 20h, l'école et le quartier ont été privés d'électricité. Aujourd'hui encore, il n'y a pas d'eau car le feu a fait fondre toutes les canalisations», a-t-elle insisté, ajoutant que la mairie avait ouvert un gymnase «pour que les familles puissent aller aux toilettes et prendre une douche.»
La presse locale avait évoqué, le 19 septembre, une «très forte présence policière» et précisé que l'accès à la rue où se situait l’école avait été interdite, seuls les riverains étant autorisé à passer.
Des organisations «antifascistes» et pro-LGBT avaient appelé sur les réseaux sociaux à la mobilisation contre «l’offensive anti-trans», à l’image du groupe Lyon Antifa et de l’organisation de Solidarité Trans. La façade de l'établissement a été taguée de plusieurs inscriptions hostiles à la police.
Les militants d'ultragauche mobilisés se sont finalement retrouvés dans la soirée, place François-Mitterrand, dans le quartier de Confluence pour une manifestation sauvage devant 80 policiers nationaux et CRS.
Transmania, écrit par l’ancienne Femen Marguerite Stern et qualifié de «pamphlet transphobe» par des titres de la presse française, est sorti en avril 2024. Cette publication avait suscité de vives critiques à gauche. Dans la capitale, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo avait obtenu le retrait des affiches publicitaires faisant la promotion de l’ouvrage, affirmant notamment : «La transphobie est un délit.»
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