Démission de Thierry Breton
Nous n’allons pas pleurer sur le sort de Thierry Breton, grand liquidateur de l’industrie française, de Rhodia à Atos en passant par Thomson Multimédia et Bull.
Dans sa lettre de démission, Thierry Breton avance que c’est Ursula von der Leyen qui a demandé à la France de retirer son nom du collège des commissaires en échange d’un portefeuille plus important.
Ursula von der Leyen n’a pas le pouvoir de décider ni des nominations des commissaires européens par les Etats membres ni de la répartition des portefeuilles. Qu’y-a-t-il de plus important que le marché intérieur puisque l’Union européenne n’est jamais qu’une union douanière, qu’une zone de libre échange au sein de laquelle sont menées des politiques communes?
Est-ce ce petit sacripant d’Elon Musk qui a eu la peau de Thierry Breton? Il dispose d’une force de frappe conséquente mais il se contrefiche de quel bureaucrate occupe quel poste. Tout ce qui lui importe est la nature des réglementations, pas ceux qui les conçoivent.
Plus prosaïquement, le débranchement de Thierry Breton s’explique par la conjonction de trois facteurs, nous disent, selon la formule consacrée, des sources “bien informées et autorisées”:
L’anticipation à Bruxelles de l’élection de Donald Trump en novembre prochain. Etant donnée la sortie de Thierry Breton qui s’est dans les faits ingéré dans la campagne américaine et pas en faveur de l’ancien président des Etats-Unis, les eurocrates croient naïvement que cela permettra de limiter la casse.
La volonté de l’Allemagne de reprendre le portefeuille du marché intérieur au moment où son économie dévisse et ses exportations s’effondrent, afin de continuer à piller l’Europe comme elle le fait depuis la réunification. La France va t-elle une nouvelle fois être le dindon de la farce ?
Enfin - ce n’est pas un hasard - l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, qui, nous dit-on, n’est pas un ami de M. Breton. Cela illustre-t-il le fait qu’Emmanuel Macron est définitivement sur la touche et relégué à inaugurer les chrysanthèmes ou à tressauter lors de cérémonies de commémoration des JO de Paris ?
Les institutions européennes sont rentrées dans une phase déliquescence. L’Allemagne, comme à son habitude, foule unilatéralement au pied les traités en rétablissant les contrôles à ses frontières pour lutter contre l’immigration alors que c’est elle qui en 2015, toujours aussi unilatéralement, avaient ouvertes toute grandes les frontière européennes dont elle n’est gardienne d’aucune. Les Pays Bas lui emboîtent le pas. Qui sera le suivant?
Cette déliquescence, qui en réalité a commencé en 2009 puisqu’on a violé à peu près tous les traités pour sauver l’Euro, est somme toute une excellente chose. Quel besoin de la Commission européenne, du Parlement européenne et de la Cour de justice de l’UE pour gérer un marché commun? Quant à la monnaie unique, l’Eurogroupe suffit à la tâche.
Mort du fédéralisme et retour à l’intergouvernemental, seule voie possible.
Ah non mais attendez, Emmanuel Macron propose, sans l’aval du premier ministre et alors que nous n’avons toujours pas de gouvernement, la calamité absolue qu’est Stéphane Séjourné en remplacement de Thierry Breton. On vous rappelle que les sommets européens pour la France c’est chef de l’Etat et premier ministre, et que c’est le gouvernement qui gouverne, pas l’Elysée.
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