mardi 7 mai 2024

PLAN SOCIAL CHEZ MICKEY

 https://www.disneyphile.fr/disney-france-touchee-par-un-nouveau-plan-social/

Disney France touchée par un nouveau plan social

Alors que tout le monde pensait jusqu’à maintenant que la filiale hexagonale n’avait pas été touchée par la grande vague de licenciements opérée l’année passée par Bob Iger, patron de la firme, on apprend aujourd’hui dans les colonnes du (Le) Monde qu’une trentaine de salariés de The Walt Disney Company France vont bientôt être remerciés. Ils font partie des quelques 7 000 employés de la société aux grandes oreilles mis à la porte dans le cadre du grand plan de restructuration lancé en 2023 à l’échelle mondiale. On apprend d’ailleurs que ces licenciements en France touchent d’abord et avant tout la branche Cinéma. Le départ de Fred Monnereau à la tête de cette division n’est pour le moins pas anodin, non ?

Démêlés et avenir trouble

Le journal Le Monde précise par ailleurs que c’est la troisième vague de licenciements opérés au sein de la filiale française de Mickey après celles de 2019 et 2021. La dernière avait fait aussi parler d’elle puisque pas moins de 80 personnes étaient concernées à l’époque. Bien évidemment, il est inutile de penser là encore que Disney France avait le choix. Cet enième plan social démontre encore une fois que la maison-mère à Burbank tire les ficelles à tous les niveaux et dans toutes les circonstances, la direction de Disney France ayant peu ou prou son mot à dire sur ces questions de gros sous.

disney france plan social

Mais cela traduit aussi une véritable déconnexion de la part des patrons de la firme outre-Atlantique, agissant sur leurs filiales européennes sans jamais prendre en compte véritablement leurs spécificités dans leurs modes de gestion et d’organisation en interne ni leur public. Il est donc évident que le Disney France d’Hélène Etzi (sa présidente) souffre aujourd’hui d’une réelle perte d’autonomie et d’adaptabilité sur son territoire pourtant toujours aussi prolifique (la marque Disney comme celles de Marvel ou Pixar restent des valeurs sûres au box-office comme dans les boutiques). Il est loin le temps où Jean François Camilleri, ex-PDG de Disney France, pouvait bénéficier d’une certaine liberté d’action – et de parole, tout étant aujourd’hui conditionné à la seule et unique voix américaine.

Un troisième plan social depuis 2019 pour Disney France

En parallèle de ces interrogations sur la santé sociale et éditoriale de Disney France, des questions d’ordre économique se posent à nouveau. Déjà scrutée de près depuis des années par les pontes du Ministère de l’Économie et des Finances (un gros manque à gagner évident pour l’État français alors même que Disney a employé la force contre le gouvernement durant le remaniement de la chronologie des médias), Disney France fait de nouveau l’objet de soupçons d’évasion fiscale. La réduction volontaire des effectifs de son personnel permettrait là encore de pouvoir freiner sa rentabilité et ainsi passer outre de nombreuses taxes comme l’impôt à la société, tout en privant de nombreuses salariés de primes.

Dans ce contexte très incertain pour Disney France, il faut aussi rappeler que la filiale délègue depuis le début de l’année la distribution en vidéo physique de ses films, a réduit à néant toute son offre de produits de consommation en vente physique (fermeture des Disney Stores), gère de manière assez chaotique Disney+ pour un maximum de rentabilité au-delà des considérations liées à la chronologie des médias, souhaite maintenir ses marges opérationnelles en réduisant ses dépenses en marketing tout en privilégiant sa branche numérique (une vingtaine d’emplois sont à pourvoir).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire