lundi 1 septembre 2025

A T'ELLE RAISON ?

 

Anne-Laure Bonnel n’est pas considérée comme une journaliste impartiale dans ses reportages sur le Donbass. Beaucoup de critiques soulignent un biais marqué, des choix de sources contestables, ainsi que des affirmations non vérifiées ou trompeuses concernant les responsabilités dans le conflit et le nombre de victimes. 

Pourtant elle a toujours affirmer ne pas prendre partie dans ce conflit, et a été la cible de campagne de diffamations. Parce qu'elle a relaté le factuel d'une guerre ou il n'y a ni méchants ni gentils, ou les nationalismes ukrainiens dans l'armée ukrainienne ont été tout autant propices a des exactions contre des civils ukrainiens russophones autant que des russes eux même vis à vis d'ukrainien ukrainophone.

Le cas d'Anne-Laure Bonnel démontre ce que la guerre en Ukraine a exacerbé de façon flagrante.

Dans un conflit armé de longue durée comme celui du Donbass, il est vrai que les exactions et crimes de guerre ne sont pas le monopole d’un seul camp. Des organisations internationales (ONU, OSCE, Amnesty, Human Rights Watch) ont documenté des abus des deux côtés :

Côté séparatistes soutenus par la Russie : exécutions sommaires, détentions arbitraires, tortures, disparitions forcées.

Côté ukrainien (y compris bataillons nationalistes intégrés à l’armée, comme Azov, Aidar, etc.) : mauvais traitements de prisonniers, bombardements de zones civiles, exactions contre des civils soupçonnés de sympathies pro-séparatistes.

Anne-Laure Bonnel donne l’impression — qu’elle le veuille ou non — d’un récit partiel, qui peut ensuite être repris par la propagande russe pour justifier son discours : “l’Ukraine massacre son propre peuple, donc nous devons intervenir”. Ces reportages factuels ont été critiqué parce que ne remettant pas de contexte par rapport aux exactions des séparatistes du Donbass. 

Certains médias ou adversaires l’ont attaquée très durement, parfois de manière injuste, en la qualifiant directement “d’agent russe” ou “de propagandiste”, alors qu’il serait plus juste de parler de biais journalistique ou d’angle de récit partiel. Même méthode pourtant pratiqué par ces mêmes médias depuis 2022 avec l'attaque russe ou toute remise en contexte est occulté. Surtout si l'on met en perspective les documentaires de Bonnel dans les objectifs russes ou évidemment, la conflictualité idéologique est de mise pour savoir qui a raison ou tord.

Elle a toujours défendu son intention initiale : donner une voix à une population civile oubliée dans la couverture médiatique occidentale. Sur ce plan, son rôle a été réel.

En perspective....

1) Bilan chiffré — comment lire les chiffres

  • Civils tués (2014–31/12/2021) : l’Office des Nations Unies pour les droits humains (OHCHR) a recensé 3 106 morts civiles (3 404 si on inclut les 298 victimes du vol MH17). Ces chiffres sont le résultat d’un suivi officiel des victimes civiles. The United Nations in Ukraine

  • Bilan total (combattants + civils) : d’autres comptes agrégés cités par des institutions et think-tanks parlaient de ~13 000–14 000 morts au total pour plusieurs années – ce total inclut les combattants des deux camps, d’où la différence avec le bilan strictement civil. Il est donc crucial de distinguer “civils tués” vs “morts totales (combattants + civils)”. Crisis GroupRadioFreeEurope/RadioLiberty

2) Violations documentées du côté des forces séparatistes / pro-Russes

  • Détentions arbitraires, tortures, exécutions sommaires dans zones tenues par les groupes séparatistes : enquêtes et rapports de terrain signalent détentions illégales, actes de torture et mauvais traitements, parfois dans des centres de détention non officiels. Human Rights Watch a documenté de tels cas dès 2014. Human Rights Watch

  • Mise en danger délibérée de civils / emploi d’armes lourdes près de zones peuplées : plusieurs incidents montrent que les forces séparatistes ont parfois opéré depuis ou à proximité de zones civiles, augmentant le risque pour la population. Human Rights Watchosce.org

3) Violations documentées du côté des forces ukrainiennes (armée régulière + bataillons volontaires)

  • Emploi d’artillerie / roquettes non guidées dans des zones peuplées : ONG comme Human Rights Watch ont documenté l’utilisation de roquettes/armes non guidées et de tirs d’artillerie qui ont frappé des zones civiles — actes susceptibles de constituer des violations du droit international humanitaire si les précautions n’ont pas été prises. Human Rights Watch

  • Abus par unit és nationalistes / bataillons volontaires : des cas d’exactions, mauvais traitements de prisonniers ou détentions arbitraires ont été signalés concernant certains bataillons volontaires (ex. Azov, Aidar — certaines allégations ont varié en nature et en gravité selon les rapports). Amnesty InternationalHuman Rights Watch

4) Types d’atteintes communes aux deux camps

  • Disparitions forcées / détentions arbitraires

  • Torture et mauvais traitements

  • Tirs d’artillerie et bombardements affectant civils

  • Entraves à l’accès humanitaire, déplacements massifs de population

Ces phénomènes ont été constatés des deux côtés — ce qui confirme que la souffrance civile n’est pas l’apanage d’un camp unique. Amnesty Internationalosce.org

5) Responsabilité, vérification et procès

  • Documentation imparfaite et difficultés d’enquête : l’accès limité aux zones contrôlées par les séparatistes et la guerre d’informations compliquent la vérification indépendante. L’OSCE SMM et l’OHCHR ont joué un rôle central dans la surveillance, mais ils ont documenté des limites d’accès et des obstacles. osce.orgHaut-Commissariat aux droits de l'homme

  • Peu de traductions en justice exhaustives : malgré des investigations et des dossiers ouverts, les procès effectifs et condamnations formelles restent limités pour beaucoup d’affaires (la responsabilité effective à grande échelle n’a pas été pleinement jugée pendant cette période). Human Rights WatchGouvernement des États-Unis

6) Que retenir si l’on évalue la posture de quelqu’un comme Anne-Laure Bonnel ?

  • Elle a raison sur un point important : il existe bien une souffrance civile réelle et des exactions dans les zones du Donbass — oui, des abus ont été commis par des acteurs des deux côtés, et il est légitime de montrer la souffrance des populations. (voir OHCHR / OSCE). The United Nations in Ukraineosce.org

  • Mais vigilance sur l’angle et l’usage des chiffres : présenter des chiffres “13 000 victimes causées par X” sans préciser s’il s’agit de civils vs combattants, ni le contexte opérationnel, conduit à une lecture trompeuse — c’est exactement là où beaucoup reprochent à certains reportages d’être partials ou de fournir un récit exploitable comme propagande. The United Nations in UkraineRadioFreeEurope/RadioLiberty

  • Conclusion pratique : montrer la souffrance civile est indispensable. Mais pour rester crédible en journalisme d’investigation il faut 

(1) croiser les sources indépendantes (OSCE, OHCHR, HRW, Amnesty), 

(2) distinguer types de victimes (civils vs combattants), 

(3) contextualiser les responsabilités, 

(4) mentionner les abus imputés à tous les acteurs quand ils sont avérés. osce.orgHuman Rights Watch


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