LE PHENOMENE

 « Sacré-Cœur » : le film religieux qui surprend le box-office français. Au point que certains commencent a "inciter" les gens a considérer ce film comme un film d'extrême droite !

Sorti discrètement le 1er octobre, Sacré-Cœur a dépassé les 278 000 entrées en seulement quatre semaines. Ce docu-fiction catholique, réalisé par un couple de croyants, a captivé un public fidèle et curieux, malgré certaines controverses liées à la laïcité.

Un bouche-à-oreille puissant et une large diffusion

Réalisé par Steven et Sabrina Gunnell, Sacred Heart retrace la vie de sainte Marguerite-Marie Alacoque, une religieuse bourguignonne du XVIIe siècle connue pour ses apparitions mystiques du Christ. Le film mêle reconstitutions historiques, témoignages de croyants et interventions de personnalités catholiques telles que le père Matthieu Raffray et Louis Bouffard.

Initialement sorti dans 149 salles, le film a rapidement été projeté dans 350 cinémas, et la fréquentation a augmenté chaque semaine. Selon les chiffres du CBO Box-office publiés le 29 octobre, Sacré-Cœur a vendu environ 80 000 billets lors de sa quatrième semaine d'exploitation, contre 47 000 lors de sa première. Le distributeur SAJE annonce une moyenne de 49 spectateurs par séance, un chiffre supérieur à celui de certaines superproductions qui dominent actuellement le box-office.

Ce succès s’explique notamment par un bouche-à-oreille très actif, en particulier au sein des communautés paroissiales. Le film a été largement partagé par les communautés chrétiennes : les horaires étaient publiés sur WhatsApp, des discussions avaient lieu après la messe et des projections étaient suivies de séances de questions-réponses avec les réalisateurs. À Paris, certains prêtres, comme Jean-Marc Pimpaneau, se sont même investis auprès des cinémas proches de leurs paroisses pour programmer le film. « Je sentais que c’était ma mission de le promouvoir », a-t-il expliqué à Franceinfo Culture.

Un film qui a bénéficié d'un large soutien, mais qui n'est pas sans controverse.

À sa sortie, le film a bénéficié du soutien de plusieurs médias catholiques et conservateurs. Cette couverture médiatique a contribué à faire connaître l'œuvre du Sacré-Cœur au-delà des cercles religieux. Cependant, elle a également suscité des débats, notamment autour de la laïcité.

Deux polémiques ont entaché le lancement. La première concernait le refus de Mediatransports, l'agence de publicité en charge des transports publics, de diffuser la campagne du film en raison de son « caractère religieux ». La seconde, encore plus médiatisée, a éclaté à Marseille, où la mairie avait annulé une projection dans un lieu public avant d'être contrainte par la justice de revenir sur sa décision.

Malgré cela, les réalisateurs affirment avoir voulu réaliser un film grand public, accessible à tous, croyants ou non. Selon leur distributeur, Hubert de Torcy, le film a reçu un accueil très positif des salles de cinéma, et des projections sont programmées jusqu'en décembre. Le film est déjà diffusé à l'international : après la Belgique, la Suisse et les Antilles françaises, sa sortie est prévue en Afrique francophone, en Espagne et en Corée du Sud.